Le CTSD du mois de mars entérine les créations et suppressions de postes prévues dans les collèges à la rentrée suivante. Lors du CTSD de janvier, nous avions voté contre la répartition de la DHG départementale, pour dénoncer l’insuffisance des moyens pour absorber la forte hausse des effectifs. Analyse.
Avec plus de 1775 élèves supplémentaires dans les collèges du 77 (+2,4 %), nous anticipions alors une hausse de 31 ETP créés (soit + 0,6 % par rapport à l’an passé). Finalement, le ministère prévoit de créer un nombre de postes inférieur à ceux initialement avancés, avec seulement 29 postes créés à la rentrée prochaine. Soit à peine la dotation en postes d’un collège de 600 élèves, pour absorber une hausse démographique comparable à celle de trois collèges de même taille.
Une diminution de l’offre éducative
Comme nous le dénoncions lors de la mise en œuvre de la réforme du collège, certaines disciplines perdent des postes année après année, avec un solde négatif (- 3 postes en technologie ; - 2 postes allemand ; - 4 postes certifiés en lettres classiques) quand l’Espagnol progresse de manière significative (+ 7 postes). La diminution de l’offre éducative que nous redoutions est bien à l’œuvre dans les établissements publics de Seine-et-Marne, avec un renforcement des enseignements les plus courants au détriment d’enseignements plus rares. Cela s’accompagne d’une fuite des élèves de l’école publique vers l’école privée qui finance ses propres options et attire des familles désireuses de proposer celles-ci à leurs enfants.
Par ailleurs, six postes de SEGPA sont supprimés (PE et PLP), lesquelles suppressions semblent avoir permis de créer fort opportunément 6 postes de coordonnateurs Ulis, à moyens constants. Par ailleurs, comme la baisse d’effectifs SEGPA s’accompagne d’un glissement de ceux-ci vers les classes de sixième ordinaires, sans moyens adaptés, et qu’il faut inclure en outre les élèves ULIS, nous dénonçons une volonté de plus en plus assumée du ministère de l’Education Nationale de considérer l’inclusion comme une variable d’ajustement, permettant de faire des économies sur la masse salariale.
Devoirs faits : des moyens considérables octroyés au détriment des horaires d’enseignements.
D’autant qu’au même moment, des moyens considérables ont été octroyés en toute opacité aux établissements dans le cadre du dispositif “devoir fait”. Ces moyens, octroyés hors DHG en toute opacité et sans aucune garantie quant à leur pérennité, sont apparus comme un moyen de faire assumer par des enseignants, des heures d’études surveillées, alors que les emplois aidés (CUI) sont massivement supprimés dans l’Éducation Nationale.
Dans le 77, 52 000 heures ont été octroyées pour couvrir les 24 semaines de cours (de janvier à juin) des 128 établissements Seine-et-Marnais – soit 20 h hebdomadaires supplémentaires en moyenne à chaque établissement – c’est à dire les moyens horaires permettant presque l’ouverture d’une division supplémentaire.
Notre demande d’un plan de rattrapage des moyens humains en vie scolaire
L’insuffisance de moyens se traduit par un sous-encadrement chronique au sein des services de Vie scolaire. Ces manques se révèlent avec d’autant plus d’acuité, tant est essentiel le rôle endossé par ces services en ce qui concerne l’apaisement du climat scolaire, la facilitation des relations avec les familles et la prévention des écarts comportementaux des élèves, au sein des établissements.
Aussi, nous réitérons notre demande d’un plan de rattrapage des moyens humains d’encadrement : ouverture d’un second poste de CPE dans tous les établissements accueillant plus de 600 élèves, création d’emplois de surveillants pour couvrir les besoins engendrés par la croissance des effectifs et l’extension des plages horaires d’ouverture induites par la réforme des collèges. Sans oublier le renforcement des équipes pluriprofessionnelles (psy/EN, infirmières et médecins scolaires) fortement mises à mal ces quinze dernières années.