Communiqué de presse du lundi 15/10/2018
Lycée Georges Brassens de Villeneuve-le-Roi
Tout en affirmant comprendre « l’émotion » de l’équipe éducative, le recteur refuse de répondre à nos inquiétudes et menace de nous retirer nos salaires si nous ne rentrons pas dans le bâtiment amianté :
– pas de visite de la CHSCTA ;
– pas de prise en compte des risques psycho-sociaux ;
– pas d’explication des causes de l’incendie du 29 septembre 2018 et de l’incident amiante de décembre 2017 ;
– pas d’ouverture des salles libres du collège pour les lycéens.
Après de 20 ans de mensonges avérés dans les expertises liées à l’amiante, les autorités nous demandent de faire aveuglément confiance à une énième expertise.
Aujourd’hui même, les équipes de nettoyage et de déménagement sont envoyées sans protection dans l’étage incendié de l’établissement alors que le diagnostic visuel suite à l’incendie de l’entreprise « BTP consultant » du mardi 8 octobre indiquait que des gravas du plafond des salles incendiées jonchaient le sol.
Notre comportement est qualifié « d’irrationnel » par le recteur, mais où est le principe de précaution ? Pourquoi prendre de tels risques pour une seule semaine de cours ?
Les questions et remarques restées sans réponses des personnels du lycée Brassens pendant la réunion du 12 octobre 2018 avec le recteur et la région :
– « J’ai travaillé pendant 30 ans dans cet établissement, pouvez-vous m’assurer que je ne développerai pas un cancer de l’amiante, que je verrai mes petits-enfants grandir ? »
– « La confiance occupe une place centrale dans ma vie, dans ma famille, envers mes élèves. Aujourd’hui, les mensonges de ma hiérarchie me mènent à la défiance. »
– « Vous êtes légalement tenus de solliciter le CHSCTA dans les 24h suivant l’injonction contestant notre droit de retrait ! Nous demandons la visite de cette instance depuis plus d’une semaine. Vous n’êtes plus dans la légalité. »
– « Des travaux ont été menés en 2016 avant de savoir que les flocages étaient amiantés, sans aucune protection pendant les heures de cours. On a repris dans les salles juste après. C’est scandaleux ! À cette époque, vos tests d’experts n’auraient sans doute pas été aussi bons. »
Quelques chiffres sur l’amiante :
L’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS), affirme que parmi les établissements disposant d’un DTA, 38% des écoles publiques contiennent de l’amiante, contre 73% des collèges et 77% des lycées !
Bien souvent, comme au lycée Brassens en 2015, les DTA sont faussés par des expertises erronées : cette méconnaissance met en danger les personnels et les élèves de ces établissements.
Selon Alain Bobbio, président de l’Andeva 93, « scientifiquement, l’amiante est un cancérogène sans seuil », des gens n’ayant travaillé « qu’un mois » dans des entreprises fabriquant de l’amiante ont développé un cancer « longtemps après ». (Dépêche AFP du 12.10.2018)
Selon un rapport du Sénat, « non seulement 35.000 personnes sont mortes, en France, d’une maladie de l’amiante, entre 1965 et 1995, mais entre 50.000 et 100.000 décès sont encore attendus d’ici 2025. »
Selon l’Organisation internationale du travail, 100.000 personnes meurent chaque année, dans le monde, du fait de l’amiante.
Selon un article du Figaro du 4 octobre 2016, l’amiante a déjà causé la mort de 45 enseignants et étudiants à Jussieu et au moins 100 décès seront constatés à terme.
Les enseignants mobilisés du Lycée Georges Brassens
L’association Urgence Santé Brassens