Dans le second degré, nous constatons que la DSDEN ne tient pas ses engagements. Alors que nous attendions l’enquête lourde qui rend compte de la réalité de l’évolution des effectifs,Dans le second degré, nous constatons que la DSDEN ne tient pas ses engagements. Alors que nous attendions l’enquête lourde qui rend compte de la réalité de l’évolution des effectifs,nous avons à nouveau reçu l’enquête légère de rentrée. Serait-ce pour masquer les conditions d’étude indignes que l’État réserve aux élèves de notre département ? Quand on veut accueillir moins de moyens et seulement 1 500 heures de plus à la rentrée, cela se traduit nécessairement par une hausse des effectifs par classe ! La DSDEN n’a pas pu respecter les « repères » qu’elle affirme pourtant chaque année prendre en compte : 24 élèves maximum par classe en REP et 26 dans les établissements non classés. À la rentrée, 18 collèges (soit 14 % des 128 collèges du département) affichaient un ou plusieurs niveaux avec un E/D 26 élèves, et cette proportion est sans doute bien plus importante aujourd’hui au vu de nos remontées de terrain sur les nombreuses inscriptions tardives. Dans le même temps, l’équivalent de 118 ETP ont été alloués pour le seul programme Devoirs faits ! Force est de constater qu’en Seine-Saint-Denis, l’État privilégie la communication et les diktats ministériels au mépris des conditions d’accueil et de travail des élèves comme des personnels. Cela se traduit inévitablement dans la réalité : les résultats aux examens témoignent des inégalités territoriales dont nos élèves sont victimes et la Seine-Saint-Denis reste entre 5 et 6 points en-dessous de la moyenne du territoire métropolitain.
La DSDEN a fait le choix inacceptable de sacrifier les élèves les plus fragiles sur l’autel de l’austérité budgétaire. Alors qu’en 2018, 80 élèves de plus qu’en 2017 bénéficient de l’enseignement adapté, la DSDEN a fermé 4 classes de SEGPA dans le département pour 1 seule ouverture.
En outre, la DSDEN a beau répéter à l’envi qu’elle a pris la mesure de la scolarisation des élèves relevant du handicap dans le département (46 ouvertures de dispositifs ULIS dans les 12 dernières années), il n’en reste pas moins qu’entre 2017 et 2018, seuls 5 dispositifs ont été ouverts alors même que 146 nouveaux.elles élèves ont été affecté.e.s (soit la moitié des places nécessaires !). Les conditions d’accueil des élèves en situation de handicap sont scandaleuses : pénurie énorme d’AVS / AESH, dont la mission principale est d’accompagner les élèves en difficulté ou situation de handicap durant leur vie scolaire ou parascolaire ; de nombreux.ses élèves notifié.e.s MDPH n’ont pas accès aux moyens humains nécessaires à leur scolarisation au mépris des droits fondamentaux, inscrits dans les lois de 2005 et 2013, des personnes en situation de handicap : sur les 9 728 élèves en situation de handicap dans le département (1er et 2d degré confondus), seul.e.s 6 068 sont accompagné.e.s par une aide humaine.
Quand aux dispositifs UPE2A / NSA, ils n’apparaissent même plusdans les documents qui nous sont présentés à l’occasion de ce CDEN. Doit-on y voir une volonté de dissimulation des conditions d’affectation des élèves allophones nouvellement arrivé.e.s en Seine-Saint-Denis qui restent très préoccupantes et sur lesquelles nous avons lancé maintes fois l’alerte ? De nombreuses classes d’accueil (UPE2A) sont vides : 3 élèves seulement au Collège du Clos Saint- Vincent de Noisy-le-Grand, 3 élèves seulement au Lycée Paul Le Rolland de Drancy dont 2 déjà affecté.e.s en juin, 6 élèves au lycée Théodore Monod de Noisy-le-Sec, 7 élèves au lycée Arthur Rimbaud de La Courneuve, 10 élèves seulement dans les 2 classes à 20 du lycée Simone Weil de Pantin, 9 élèves au Lycée André Sabatier de Bobigny où aucun.e élève n’a été affecté.e depuis la rentrée. Pourtant, nous savons que de nombreux.ses élèves sont en attente d’affectation : les professeur.e.s testeur.euse.s en CIO l’attestent.
Par ailleurs, la DSDEN n’a pas tenu ses engagements quant à la limitation des effectifs des classes dans les collèges accueillant des dispositifs spécifiques. Nos remontées de terrain font état de situations intolérables : on demande, par exemple, à l’équipe du collège Fabien à Montreuil, un établissement proche du point de rupture du fait du grand nombre d’élèves à inclure (3 dispositifs spécifiques, soit 45 élèves au total en UPE2A, NSA, ULIS), d’intégrer un.e élève d’ULIS sur un autre niveau car celui qui lui correspondrait le mieux est saturé ! Comme pour tenter de panser des plaies ouvertes en juin, notamment la saignée horaire subie par les dispositifs spécifiques et les conditions d’accueil dans des collèges surchargés, la DSDEN avait identifié lors du comité technique de rentrée 8 collèges accueillant plusieurs dispositifs avec des E/D élevés sur plusieurs niveaux, qui devaient recevoir chacun 4 heures supplémentaires. Nous en avons identifié un neuvième remplissant ces conditions : le collège Pablo Neruda de Gagny. Le refus obstiné de la double inscription des élèves allophones, qui seule pourrait garantir la prise en compte de ces élèves dans les effectifs des classes, montre une fois de plus que les objectifs sont bien loin des effets d’annonce.
Enfin, à la baisse constante des moyens horaires et humains (DHG, taux d’encadrement en baisse constante depuis 2015), s’ajoute un retard inadmissible sur la question du bâti (encore insuffisant pour les collèges, très largement sous-estimé pour les lycées qui comptent 4 836 élèves de plus depuis 2008). Les travaux conduits en urgence par le département et la région placent élèves et personnels dans des situations impropres aux apprentissages, voire indignes : les conditions de rentrée au lycée Feyder d’Épinay ou au collège Marcel Cachin au Blanc-Mesnil en sont de parfaits exemples.
Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU sera au coeur des mobilisations à venir dans le
département. Nous continuons à revendiquer un plan de développement de l’éducation en Seine-Saint-Denis, pour faire face à la hausse démographique tout en améliorant les conditions d’enseignement et en aidant les élèves les plus fragiles. C’est ainsi que nous serons dans la rue le 12 novembre prochain, aux côtés de nos collègues, pour lutter contre le démantèlement du service public d’éducation.
16 octobre 2018