L’annonce de la réforme du lycée professionnel, qui inquiète les enseignant
Cette première journée de grève a mobilisé la majorité des professeurs de lycée professionnel. La présentation de la réforme par E. Macron, aux Sables d’Olonne, y est pour beaucoup. Le président de la République a annoncé la refonte de la carte des formations (fermetures de lycées professionnels à l’appui), pour l’adapter aux besoins des entreprises locales, le doublement des périodes de formation en entreprise, ce qui laisse craindre des destructions massives de postes d’enseignement et une formation bâclée pour les jeunes, le développement de l’apprentissage, et l’embauche de professeurs associés venus des entreprises pour remplacer les PLP.
Afin de faire entendre leurs inquiétudes et leurs revendications, des lycéen es ont bloqué l’accès à leurs établissements. L’action a été reconduite cette semaine dans plusieurs établissements du Val-de-Marne (Romain Rolland à Ivry, Chérioux à Vitry, Jean Macé à Vitry), à l’appel du syndicat lycéen, la FIDL. Des lycéen es ont été arrêté es, placé es en garde à vue et victimes de violences policières souvent injustifiées.
Les revendications des lycéen es se sont élargies : suppression de Parcours sup, report des épreuves de spécialité, gratuité de l’Éducation, refus de la réforme des lycées professionnels, lutte contre l’extrême droite, dénonciation de la répression policière. Ces revendications sont en convergence avec celles du SNES-FSU et nous rappellent que la politique gouvernementale en matière d’Éducation Nationale depuis plusieurs années a consisté dans le saccage du lycée (réformes Blanquer), la répression des enseignant es syndicalistes, le refus d’augmentation des salaires qui produit une crise d’attractivité du métier d’enseignant e dont les élèves sont les premières victimes. Les récentes annonces sur la réforme des retraites poursuivent cette entreprise de destruction de nos métiers.
Les enseignants du lycée Romain Rolland d’Ivry ont écrit un communiqué suite au blocus de leur établissement par les élèves ; vous le trouverez en pièce jointe. Ils appellent au calme et au retour du dialogue, et affirment que le blocus du lycée est la conséquence d’un manque d’écoute par le gouvernement des revendications des jeunes qui ne trouvent que ce moyen pour exprimer leur désaccord face à la destruction du système public d’éducation.
16 novembre 2022