Alors que les collèges et les lycées publics souffrent de coupes budgétaires sans précédent, le groupe LVMH (groupe d’entreprises de luxe dont le patron, Bernard Arnault, est l’homme le plus riche de France) a annoncé l’ouverture d’un « Institut des Vocations » en septembre à Clichy-Sous-Bois. L’épouse du président, Brigitte Macron, apporte en personne son soutien à l’initiative du groupe qui a déjà l’honneur de l’habiller. Se surpassant dans l’engagement, elle proposera des cours de français une fois par mois aux élèves « hyperdécrocheurs ». Pour l’occasion, elle se prépare à révolutionner la pédagogie en faisant des cours à « l’anglo-saxonne ».
Cet institut sera à destination des jeunes entre 25 et 30 ans, sans diplôme, afin de leur donner les « savoirs fondamentaux » indispensables pour le retour à l’emploi.
Derrière cette initiative, se trouve le département de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE pour les intimes) de LVMH. La RSE a deux objectifs, embellir l’image d’une entreprise et optimiser fiscalement les bénéfices. Il faut rappeler les bénéfices records de LVMH l’an passé (6,4 milliards d’euros). Cela est le signe que l’industrie du luxe marche encore fort bien et que le dumping social dont à fait preuve l’entreprise a permis cette marge exorbitante. Tant pis si cela s’est fait au prix, par exemple, de nombreuses industries du textile du Nord de la France, rachetées puis délocalisées par l’entreprise.
Au lieu de redonner une plus grande partie de ces bénéfices colossaux à l’État pour faire fonctionner les services publics, le groupe préfère ce genre d’initiative. Il s’agit, évidemment, de mettre encore quelques coups de canif à l’Éducation nationale. Quel marché s’ouvrirait aux entreprises privées si l’État venait à lâcher le service public d’Éducation !
Nous ne voulons pas la charité pour quelques-un.e.s mais une juste redistribution pour permettre, sur tout le territoire français, une école de qualité.
Les militant.e.s du SNES-FSU 93