Les CAPA initialement prévues de 14 avril et reportées du fait du bouleversement du calendrier scolaire devait se tenir ce 6 mai. Si la CAPA de recours s’est bien tenue (voir notre déclaration ci dessous), les élus du personnel ont refusé de siéger en découvrant que les documents transmis par l’administration pour la préparation était incomplets, voire faux. La CAPA sera reconvoquée ultérieurement et nous vous tiendrons informés.
Déclaration des élus SNES et SNUEP-FSU, CAPA CPE de recours d’avis PPCR du 6 mai 2021
La manière dont nous voici aujourd’hui réunis en CAPA constitue une double approximation, d’abord parce que cette réunion se fait en distanciel, ensuite parce qu’encore une fois, les représentants des personnels (déjà réduits en nombre depuis les dernières élections) se retrouvent convoqués par grade alors qu’ils sont les élus de tout le corps.
Des élus qui, progressivement chassés des différentes opérations collectives n’ont été réunis que de loin en loin, nous amenant à concentrer en peu de déclarations un sombre bilan. Dans l’éducation nationale, la mise en œuvre des réformes que nous avions contestées a été percutée par la crise sanitaire et les protocoles divers et variés qui se succèdent depuis un an. Prenons pour seul exemple, la réforme du lycée elle-même précédée de la réforme de la voie professionnelle : toutes nos critiques s’avèrent fondées et les constats sur le terrain vont bien au-delà de nos prédictions. Le groupe classe a explosé à l’heure de l’enseignement à distance où les élèves ont plus que jamais besoin d’être solidaires et de pouvoir s’appuyer les uns sur les autres ; des professeurs principaux ont en charge le suivi d’élèves qu’ils ne connaissent pas ; l’état psychologique des élèves et des parents les pousse à faire pression sur les enseignants, à remettre en cause leur évaluation encore plus que ce que nous avions imaginé. Les CPE sont en première ligne, confrontés quotidiennement au mal-être des élèves, des familles, et des professeurs qui s’épuisent et culpabilisent.
Les CPE sont à ce point au cœur des turbulences que même le Ministre s’est aperçu qu’ils existaient. Son dernier message met en avant notre travail "remarquable", notre rôle "indispensable", "central", notre investissement au service de l’éducation, suite de flatteries pour annoncer la revalorisation de notre indemnité forfaitaire. 19,70 euros par mois, l’heure n’est pas à refuser l’aumône qu’on nous fait mais la grandiloquence du vocabulaire est pour le moins disproportionnée !
En attendant, il est difficile d’être plus « en première ligne » que les CPE : Accueillant les élèves sans masque, recueillant ceux qui, positifs, attendent leurs familles parce qu’il n’y a pas toujours d’infirmières disponibles, présents dans les réfectoires parmi les élèves sans masque … mais non reconnus comme prioritaire hors du 93. Seul invariant au milieu de la tempête, la préparation de la prochaine rentrée : le cap est maintenu : "suppressions de postes, budgets en baisse". Le "quoi qu’il en coûte" ne s’applique vraisemblablement pas à l’éducation. Et pourtant, si on veut vraiment aider les élèves qui ont payé et paient encore un lourd tribut à la protection de la santé de leurs aînés, ce sont bien d’heures et de postes dont nous avons besoin.
L’ordre du jour sur lequel pour cette convocation restreinte porte sur les recours des collègues contre leurs avis de rendez-vous de carrière.
Nous insisterons sur la manière dont cette promotion différée se fait. Bien des éléments restent inconnus :
• Combien de rendez-vous de carrière ont été organisés en visioconférence ?
• Combien parmi ceux-ci ont-il pu se tenir réellement ?
• Est-il prévu de reporter certains rendez-vous comme en 2019-2020 ?
• Combien y a-t-il eu de recours gracieux ?
• Et combien ont abouti ?
Ce sont des éléments dont nous disposions et dont nous aurions encore dû disposer dans le cadre d’un réel dialogue.
Depuis le début, nous n’avons cesser de pointer comment les « items » de référence peuvent être subjectifs, interprétables et pour finir opaques. Certains d’entre eux laissent entendre aux collègues qui n’y seraient pas excellent qu’ils pourraient être quasiment fautifs (« agir en fonctionnaire éthique et responsable »). Ensuite, la manière de synthétiser les avis, lorsque le jeu de ce quota arbitraire vient percuter les avis des évaluateurs primaires, génère de la frustration, de l’incompréhension voire de la colère.
Comment ne pas s’inquiéter lorsque une contestation est refusée alors que, par exemple, une inspection est bien réalisée par l’IPR, le collègue observé pendant une séance, l’entretien réalisé par le chef d’établissement mais que suite à des problèmes d ’agenda , l’administration se permette de classer le dossier et de notifier un CPE en congé !
Cela doit-il nous inquiéter pour ce que cela reflète de l’opacité assumée du rectorat ou pour ce que cela révèle des difficultés de travail des personnels du rectorat ?
Concernant les conditions de préparation de cette CAPA, nous remercions les personnels du rectorat, madame CAPIA-CAMBOUNET et madame MITER en particulier, d’avoir fait leur possible pour nous faciliter le travail. Il n’empêche qu’il a été difficile d’organiser la consultation des documents. N’eut-été l’amabilité du personnel nous accueillant (y compris aux grilles), nous aurions pu ressentir ces difficultés comme des obstacles. Pourtant cette consultation a prouvé sa nécessité : elle nous a permis de pointer des lacunes dans lesdits documents.