Proposition du SNES-FSU 94 de déclaration commune à l’intersyndicale 94 de l’éducation du second degré.
La dotation horaire globale présentée lundi dernier est en forte baisse par rapport à celle des années précédentes. Les services du rectorat justifient cette baisse par une diminution du nombre d’élèves, or la diminution d’heures est disproportionnée. De plus, il ne faut pas oublier que dans de nombreux établissements (bien souvent anciennement REP) cette baisse est rendue possible par la suppression récente de la catégorie 3, relevant de fait le nombre d’élèves dans les classes. Il nous semble incompréhensible que des élèves qui hier bénéficiaient d’un seuil plus bas se voient aujourd’hui dire que leurs conditions sociales se sont suffisamment améliorées pour ne plus bénéficier d’aucun moyen supplémentaire. Dans la même veine, l’ouverture du collège Nelson Mandela sans label REP, alors même qu’il accueillera majoritairement des élèves actuellement scolarisé.es dans des établissements REP est proprement inadmissible.
Par ailleurs, cette DHG est annoncée en baisse de 928h. Or cette baisse cache une réalité encore plus sombre ; ce sont l’équivalent de 63 temps pleins qui sont supprimés en heures postes et des heures supplémentaires qui sont encore ajoutées pour tenter de cacher la misère.
Dans la volonté de l’Inspection Académique de maximiser le nombre d’heures supplémentaires, elle fait semblant de ne pas savoir que cela dégrade grandement les conditions de travail des personnels et que cela conduira inévitablement à de nombreuses suppressions de postes. En conséquence, les tours de passe-passe de l’Inspection consistant à conserver certaines DHG stables par la transformation d’heures postes en heures supplémentaires auront pour conséquence l’épuisement des équipes déjà à bout et qui l’ont largement manifesté le 13 janvier.
Enfin, les prévisions d’effectifs ne tiennent pas compte des sections ULIS dans les établissements. Cela revient à considérer que les élèves qui les composent ne participent à aucun cours de classes « banales ». L’Inspection Académique ne favorise donc plus l’inclusion dans les classes des élèves en situation de handicap alors que l’ensemble des communautés éducatives mettent tout en œuvre afin que celle-ci soit rendue possible ?
L’ensemble des organisations syndicales ont voté contre cette dotation horaire globale.
Mais ce vote unanimement contre ne découle pas uniquement de cette nouvelle baisse de moyens dans notre département. Il est aussi la conséquence des conditions déplorables dans lesquelles se déroulent les comités techniques, résultat des manières de faire de la Directrice d’Académie ainsi que de sa volonté de réduire à néant le dialogue social. Le travail des représentant.es syndicaux est systématiquement entravé par la rétention d’informations dont elle est l’autrice, qu’il s’agisse des structures divisionnaires qu’elle prévoit, des effectifs réellement constatés à la rentrée ou encore des questions auxquelles elle refuse de répondre, y compris par mail.
De plus, cela va de pair avec les restrictions fortes concernant l’accompagnement des audiences entravant le droit syndical. En effet, les audiences d’établissements sont aujourd’hui limitées à cinq personnes, organisations syndicales comprises, ce qui n’était pas le cas précédemment.
Le dénigrement et le mépris à l’égard des représentant.es syndicaux sont le reflet de la façon dont est considéré l’ensemble des collègues qu’ils.elles représentent. En refusant de faciliter le travail des élu.es, c’est l’ensemble de la profession qui est traitée avec dédain.