Ce matin, nous sommes arrivé
e s au lycée où devaient se tenir des épreuves blanches de philosophie et des oraux blancs de français. Nous avons constaté dès 7h du matin un blocus lycéen ainsi qu’une intervention de police en vue de le disperser. Les enseignant e s ont constaté la présence d’équipes armées et issues de différentes brigades et unités, en uniforme et en civil. Les policier ère s ont dégagé les poubelles, bousculé les élèves à plusieurs reprises, tandis que la direction filmait ces dernier ère s. Les élèves ont été systématiquement fouillé e s et palpé e s. Dans cette situation particulièrement tendue, une élève a fini par être entraînée dans le hall du lycée pour y être plaquée au sol par quatre agent e s, menottée et interpelée. Elle a été relâchée mais convoquée ultérieurement au commissariat.Nous avons toujours annoncé à la direction qu’une intervention policière au sein du lycée constituait une ligne rouge. Elle a été franchie. Le lycée doit rester un lieu protecteur pour les élèves. Nous ne pouvons évidemment pas jouer les auxiliaires de police en surveillant des épreuves dans ces conditions.
Ce n’est pas la police qui peut répondre aux inquiétudes engendrées par une réforme qui instaure une pression constante sur les élèves par le biais d’une notation permanente – en contradiction avec la sérénité que demande tout apprentissage. Tout blocus est par définition le symptôme d’un mécontentement, qui demande en premier lieu d’ouvrir un dialogue avec les élèves.
Nous condamnons l’attitude de la direction qui a un devoir de protection des élèves – et qu’elle a rompu en faisant appel à la police et/ou en la laissant intervenir dans l’enceinte du lycée. Nous nous opposons à la répression des élèves qui font le choix d’exprimer leur mécontentement.
Les enseignant
e s du lycée Mozart réuni e s en Assemblée générale