Ce matin avait lieu le rattrapage des épreuves des E3C qui avaient été reportées suite au boycott victorieux du 3 février. Nous enseignants du Lycée Mozart, massivement en grève ce jour, avions organisé comme la veille un nouveau rassemblement devant l’établissement avec le soutien de parents et de collègues des établissements voisins. Les élèves se sont, de leur côté, de nouveau fortement mobilisés, organisant devant les grilles une chaîne humaine pacifique et déterminée.
Or, un peu avant 11h30, heure à laquelle débutaient les épreuves, des EMS (équipe mobile de sécurité dépêchée par le Rectorat) se sont subitement mêlés aux élèves semant une confusion indescriptible. Ils se sont mis à invectiver les élèves, les bousculant, les ceinturant, les molestant n’hésitant pas à jouer de leur force physique : une élève a été blessée, une parente d’élève violemment bousculée. Malgré ces provocations répétées, les élèves ont su affronter dignement la situation sans céder à la provocation.
Pendant ce temps, un huissier mandaté par le Rectorat pour constater des entraves à l’entrée du lycée prenait en photo et observait de près la scène. Nous lui avons demandé s’il comptait également témoigner des actes de violence de la part des EMS qu’il avait pu constater comme nous, il nous a répondu que ce n’était pas dans le cadre de sa mission et qu’il était payé par le Rectorat, auquel, par conséquent, il obéissait.
Force est de constater que la veille, sans la présence des EMS, tout s’était déroulé dans le calme avec un blocus filtrant des élèves, sans aucune tension. Partant, c’est l’intervention des EMS qui, de fait, a conduit à entraver l’entrée du lycée et à créer l’incident dont les élèves ont été les victimes. Cet incident a été manifestement créé par les EMS et les autorités dont ils dépendent afin de venir alimenter le rapport de l’huissier et criminaliser un mouvement dont le ministère ne vient pas à bout. La présence d’un sous-directeur d’on ne sait quoi d’académique toute la matinée est en ce sens révélatrice du caractère intentionnel et prémédité de cette manipulation que nous dénonçons. Une fois de plus, nous estimons que la présence des EMS n’est pas la solution mais le problème. Ils n’ont jamais été, ne sont pas et ne seront jamais les bienvenus au Lycée Mozart.
Par ailleurs, comme hier, la direction montre qu’elle n’a pas préparé le bac blanc car, aujourd’hui, l’épreuve d’éco-gestion des TSTMG a été de nouveau annulée faute de surveillants et d’élèves dans un chaos total. En effet, quand à 13h, les élèves sont arrivés pour composer à l’heure fixée par leur convocation, ils ont constaté qu’il n’y avait ni surveillant, ni feuille, ni sujet. Manifestement, aucun professeur n’avait été convoqué à cet horaire, et pour beaucoup d’entre nous, nous n’étions pas au courant de la tenue de cette épreuve qui était initialement prévue le matin en même temps que l’épreuve d’histoire géographie sur le seul planning disponible, celui à l’entrée du lycée.
Pour toute réponse, quand ils ont constaté l’absence d’enseignants dans leur salle, la direction rencontrée dans les couloirs a passé son chemin en dépit des questions des élèves.
L’après-midi, lors des nouvelles épreuves d’E3C, les élèves se sont à nouveau mobilisés, n’étant pas cette fois intimidés ni violentés par les EMS. Le blocus filtrant s’est bien passé, et comme le matin, les 3/4 des élèves ont continué de boycotter ces sous-épreuves de ce sous-baccalauréat supervisées par une direction totalement absente, abandonnée par le sous-directeur reparti l’après-midi avec son constat confidentiel d’huissier.