Les personnels du lycée Flora Tristan, à Noisy-le-Grand réunis en assemblée générale mardi 30 mars 2021,
constatent avec stupeur la progression de l’épidémie de COVID-19 en Île-de-France : le taux d’incidence est dans le département de Seine-Saint-Denis de 781 pour 100 000 ; en Seine-et-Marne, qui est à côté, il est de 1000 pour 100 000 ! La situation est désastreuse !
Dans notre établissement, la situation, pour le moment, est meilleure grâce aux mesures que nous avons collectivement prises par nous-mêmes, sans aucune directive ministérielle et rectorale, autorités qui ont « laissé faire », au mieux : demi-groupes alternés, système à « l’italienne », les élèves étant attachés à une classe afin de limiter les déplacements, circulation des élèves par les escaliers extérieurs, désaturation de la demi-pension, personnel intérimaire en soutien aux agents du lycée pour la désinfection.
Toutefois, ce bricolage, efficace jusqu’à présent, montre ses limites, la situation s’aggrave partout, chez nous y compris : la semaine dernière, nous avons fonctionné sans vie scolaire. Cette semaine, 7 demi-groupes sont fermés, lesquels impactent un nombre très élevé de groupes d’enseignements de spécialité. Nous avons en effet demandé que les élèves cas contacts ou positifs entraînent aussi la fermeture des groupes de spécialité concernés, mesure de bon sens pourtant refusée par le Ministère et le rectorat.
Nous sommes stupéfaits qu’aucune mesure sérieuse ne soit toujours prise dans les collèges, les écoles, et que même dans les lycées, la demi-jauge puisse être seulement globale, c’est-à-dire, ne pas se traduire par une réduction des effectifs au sein des classes, ce qui constitue bien une mesure indispensable aujourd’hui.
De même, il nous paraît incroyable que dans les établissements infiniment plus touchés que nous aujourd’hui, nos collègues éprouvent les plus grandes difficultés à exercer leur droit de retrait. Nous exprimons à leur endroit toute notre solidarité.
Au vu de cette situation,
nous demandons la fermeture des établissements scolaires dans toutes les zones fortement affectées par la circulation virale :
il en va de l’intérêt pédagogique des élèves : il devient impossible de mettre en œuvre des progressions qui font sens avec des groupes changeants, parfois en présentiel, parfois en distanciel, il en va de la cohérence et du sens de l’enseignement,
il en va de l’intérêt sanitaire des populations, des élèves, de leurs parents, et de nous-mêmes qui n’avons jusqu’alors bénéficié d’aucune mesure particulière alors qu’au fond, nous répondons présents, en première ligne, sans faillir depuis l’an dernier (nous attendons toujours les vaccins, les tests -gratuits !-...)
La fermeture jusqu’aux vacances de printemps, dans le cadre d’un confinement réel, permettrait, avec les progrès désormais attendus de la vaccination, d’envisager une reprise, qui soit la plus normale possible, début mai, avec tous les personnels nécessaires, dont les agents en nombre insuffisant aujourd’hui.
Il ne s’agirait pas d’un confinement scolaire comme l’an dernier,
mais d’un arrêt momentané afin de vaincre la pandémie, avant une reprise au troisième trimestre.
Existe-t-il une solution plus réaliste ?
Existe-t-il tout simplement, une autre solution ?