« Je n’ai aucune inquiétude sur la préparation de la rentrée 2019.
Nous sommes à votre écoute. »
Christian Wassenberg (DASEN 93) – 25 janvier 2019
C’est par ces mots que Christian Wassenberg, Directeur académique des services de l’Éducation nationale en Seine-Saint-Denis (DASEN), a conclu le Comité technique (CTSD) qui s’est réuni vendredi dernier sur les moyens horaires alloués aux collèges du département pour préparer la rentrée 2019.
Force est de constater que, contrairement à lui, nous sommes très inquiet.e.s car l’écoute attentive de la DSDEN ne fait pas réapparaître les moyens perdus ! 20 ans après le plan de rattrapage gagné de haute lutte par les personnels, les élèves et leurs parents, la DSDEN 93 s’échine à appliquer consciencieusement dans le département toutes les étapes du plan de démantèlement de l’école orchestré par MM. Macron, Philippe et Blanquer : 2 000 élèves de plus en septembre prochain, une augmentation de plus de 10 % du nombre d’heures supplémentaires imposées aux collègues sans discernement alors même qu’il faudrait créer et pérenniser une centaine de postes de plus pour maintenir ne serait-ce que le taux d’encadrement de 2018, déjà dégradé par plusieurs années de coupes budgétaires, la coupe est pleine !
Cette année encore, le ministère de l’éducation nationale et ses services déconcentrés tiennent un double discours méprisable : à Paris, dans les médias, ses représentant.e.s ne cessent de se targuer d’accompagner et de faire progresser tou.te.s les élèves. En Seine-Saint-Denis, au même moment, les mêmes choisissent délibérément de sacrifier les élèves et les familles les plus fragiles pour préserver leur logique purement comptable d’austérité budgétaire. Le suivi linguistique des élèves scolarisé.e.s antérieurement à l’étranger se voit amputé de 2 heures hebdomadaires dans tous les établissements qui offrent une classe d’accueil (UPE2A) ; les modules relais, outils précieux au sein des établissements qui luttent contre la déscolarisation et la désocialisation des élèves les plus en difficulté, subissent eux aussi jusqu’à 3 heures de baisse alors que le ministère de l’éducation nationale ne cesse de claironner à qui veut l’entendre que la lutte contre le décrochage scolaire est une priorité, une grande cause nationale. Par ailleurs, la DSDEN 93 a refusé de dévoiler le volume d’heures qu’elle garde en réserve en vue d’éventuels ajustements des dotations horaires dans le département : la « confiance » règne !
Une chose est claire : jamais nous n’avons eu « confiance » dans la politique et dans la logorrhée de Jean-Michel Blanquer. Désormais, la seule question qui vaille est celle-ci : jusqu’à quand allons-nous accepter ce sabordage intégral du service public d’éducation ? Jusqu’à quand allons-nous accepter la parodie de dialogue social qui nous est offerte en pâture au quotidien ? Jusqu’à quand allons-nous accepter l’entreprise de tri social qui, des réformes du lycée et de l’enseignement professionnel à la loi ORE en passant par les algorithmes locaux de Parcoursup et la casse du service public d’orientation, dévoile le vrai visage de la politique éducative de ce gouvernement ? Jusqu’à quand allons-nous accepter de nous laisser museler à travers l’article 1 de la future loi « pour une école de la confiance » ? Jusqu’à quand allons-nous accepter que notre métier soit chaque jour un peu plus déconsidéré et méprisé ? Jusqu’à quand allons-nous accepter l’alourdissement continuel de notre charge de travail, la remise en cause de nos services et de notre statut, le gel de nos salaires ?
Dans ce contexte, le SNES-FSU 93 appelle les collègues à ne pas se laisser bâillonner et continue d’exiger l’abrogation des réformes du lycée, du baccalauréat et de Parcoursup, des dotations horaires (DHG) à la hauteur des besoins ainsi qu’un vrai plan de revalorisation salariale.
Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU 93 appelle tou.te.s les personnels :
• À se mettre en grève mardi 5 février prochain à l’occasion de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour exiger un plan de rattrapage des salaires et une autre répartition des richesses ;
• À débattre des suites à donner à la mobilisation dans l’optique de la grève reconductible ;
• À réunir des assemblées générales (d’établissement, de ville,…) pour permettre de faire émerger, comme c’est déjà le cas dans de nombreux collèges et lycées, un maximum d’actions pour gagner sur nos revendications ;
• À répondre massivement à l’invitation de l’intersyndicale académique du second degré qui appelle les délégué.e.s d’établissements à se réunir mercredi 6 février prochain à la Bourse départementale du travail de Bobigny, à 16h, pour décider des suites à donner à la mobilisation ;
• À organiser, mardi 12 février prochain, dans tout le département, des occupations nocturnes d’établissements.