Nous, représentant.e.s des personnels d’enseignement et d’éducation de la liste SNES-FSU élu.e.s au Conseil d’Administration, déclarons refuser de siéger ici ce soir. Par cette action, nous renouvelons notre opposition aux réformes du lycée et du baccalauréat qui :
1. Dégradent les conditions matérielles d’études en forçant la capacité des divisions à 35 élèves.
Cette hausse de la capacité, dans des locaux non adaptés, réduit la capacité d’accompagnement des enseignant.e.s. Sur une heure de cours, un.e enseignant.e aura moins de temps disponible par élève.
2. Promettent aux élèves et à leurs parents des parcours « à la carte » alors que toutes les spécialités ne seront pas proposées. Un.e élève qui choisirait une spécialité non proposée dans son établissement sera obligé.e soit d’aller dans un autre établissement le temps d’une séance, soit de passer par le CNED (payant). Ces difficultés vont en décourager plus d’un.e. De plus, l’articulation entre ces spécialités et Parcoursup’ oblige les familles à faire des choix déterminants pour l’avenir d’enfants de 15 ans.
3. Rendent l’orientation d’autant plus complexe qu’elle s’accompagne de fermetures de CIO, et crée un marché de l’orientation, en faveur des plus aisés.
4. Nient le caractère de diplôme national et de 1 er grade universitaire du baccalauréat en favorisant le recours au contrôle continu et aux contrôles en cours de formation, qui désorganisent les enseignements et mettent les élèves sous pression constante.
Ces réformes, d’une ampleur sans précédent, conduiront à un système scolaire des plus inégalitaires. La réussite sera davantage conditionnée aux moyens financiers, à la connaissance profonde du système, et à l’établissement.
Nous croyons fermement à une école pour tous, égalitaire, humaniste et ambitieuse. Une école qui se soucie de ses élèves les plus fragiles et qui se donne les moyens de les faire réussir contre les pronostics. Une école de la réussite, sans distinction d’origine sociale et géographique. Pour ces raisons, nous ne pouvons nous résoudre à participer à la mise en oeuvre de cette réforme. Malgré les décisions locales destinées à maintenir un climat propice aux études, nos élèves subiront de plein fouet les effets de cette réforme.
18 février 2019