Au collège Paul Éluard, comme dans de nombreux établissements de l’académie de Créteil, la gestion des professeur.es par les personnels de direction est de plus en plus problématique. En effet, ces derniers, sous couvert d’une supériorité hiérarchique prétendue, mettent en œuvre des politique d’administration des personnels de plus en plus délétères. Les rapports entre professeur.es et chef.fes se dégradent, les oppositions sont de plus en plus vives.
Ici, comme ailleurs, les chefs cherchent à soumettre les cadres de la fonction publique et à faire d’eux des exécutant.es au service de leur promotion personnelle. La direction de l’établissement avait déjà posé des problèmes similaires dans les établissements par lesquels elle était passée.
Cette situation a entraîné un bras de fer dont la conséquence est la démission généralisée des professeur.es principaux.ales. Les conseils de classe se sont tenus sans eux, obligeant la direction à assurer présidence et rôle de professeur principal. Refusant de reconnaître sa part de responsabilité dans une situation de crise, la direction a multiplié les entrevues personnelles, renforçant encore les tensions.
Les collègues ont fait le choix de demander, pour la 4e fois depuis l’arrivée de leur personnel de direction, une entrevue auprès des services de la DASEN. Celle-ci devait se tenir ce mercredi 23 mars mais a finalement été annulée. Il est à noter que ce type de rencontres a eu lieu à de multiples reprises sans qu’aucune amélioration notable n’ait été apportée. Cet état de tensions permanentes est révélateur des situations de blocages observées dans de nombreux établissements et pour lesquelles les services de la DASEN ne mettent rien ou si peu en œuvre. Ils et elles choisissent à chaque entrevue de défendre des personnels de direction pourtant responsables de dysfonctionnements occasionnant un mal-être généralisé au coeur des équipes. Ce jour, le DASEN-adjoint a refusé de faire se tenir la rencontre après avoir tenté d’imposer aux enseignant.es l’absence de représentation syndicale. Le SNES dénonce ce fait comme la manifestation d’une négation du droit syndical.
Le SNES réaffirme son refus de voir se propager ces techniques de gestion des personnels iniques ; il réaffirme la place des fonctionnaires d’éducation nationale, cadres de la fonction publique et donc concepteurs de leur métier. Il leur reconnaît la capacité d’agir face à des situations que seuls eux connaissent et maîtrisent. Les enseignant.es sont les experts de l’éducation, ils et elles ne sont pas des techniciens et des exécutants au service de la hiérarchie. Elles et ils n’ont pas à subir des politiques néo-managériales sans fondements, si ce n’est la seule volonté de les passer sous domination de supérieur.es hiérarchiques déconnecté.es des réalités concrètes de leurs missions.
25 mars 2022