Au collège Françoise Giroud, les collègues syndiqués et non-syndiqués se sont mobilisés depuis le début d’année contre l’autoévaluation.
Pour mémoire, ce processus s’est mis en place l’année scolaire dernière dans un certain nombre de collèges des départements de l’académie et s’étend cette année à de très nombreux collèges et lycées de Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne. Il se comprend dans une logique néo-libérale chère à notre ministre et entend faire reposer les problèmes que rencontre le service public d’Éducation Nationale sur la communauté éducative et non sur les restrictions budgétaires à l’œuvre depuis cinq ans maintenant. Ainsi, les chefs d’établissement, nouvellement nommés sur un très grand nombre d’établissements, doivent organiser une évaluation des pratiques aussi bien didactiques, pédagogiques que managériales. Il s’agit donc pour l’institution de s’insinuer dans les disciplines au mépris de la liberté pédagogique et de pousser les enseignants, notamment, à endosser une responsabilité qui n’est pas la leur. Le SNES a appelé depuis la rentrée 2019 à boycotter ce dispositif, encore expérimental, qui s’est avéré extrêmement lourd de conséquences sur les établissements, les équipes disciplinaires entre elles et le lien prof-élèves. Dans ce cadre, le collège Françoise Giroud s’est appuyé sur les travaux du SNES 94 et s’est exprimé tout au long de l’année afin de rejeter massivement ce processus imposé par le rectorat. Il a, lors de très nombreuses heures d’informations syndicales, renouvelé son refus de participer à l’entreprise d’évaluation imposée (en refusant de constituer un questionnaire à destination des profs, des élèves et de leurs parents) et a écrit dans ce sens au recteur d’académie. Cependant, les 14 et 15 février, des équipes extérieures composées d’inspecteurs et de chefs d’établissement censées évaluer les pratiques enseignantes, se sont présentées au collège et ont demandé à assister à de multiples heures de cours. Face au refus de coopérer des enseignants, l’institution a dû faire marche arrière. Les inspecteurs n’ont rejoint les salles que des seuls volontaires et ont procédé à des interrogatoires sans fondement, vidant de son sens l’évaluation imposée.
Cet exemple prouve une fois de plus, s’il est encore nécessaire de le montrer, que la lutte collective et syndicale paye et que notre institution ne saurait nous imposer des pratiques hors de toute logique, éloignées de la vision qui est la nôtre du service public d’enseignement. Les professeurs, seuls experts en la matière, peuvent donner les réponses aux problèmes que l’Éducation Nationale rencontre. Ils ont exprimé leurs besoins lors de journées de grève au cours desquels ils réclamaient une réduction du nombre d’élèves par classe, une hausse des salaires consistant en une revalorisation de la profession et un recrutement massif permettant un meilleur encadrement des élèves et la réussite de tous.
Vous trouverez en pièce jointe la lettre des enseignants au ministre écrite en février.
6 mars 2022