Communiqué des enseignants en grève du lycée Mozart le 1er février 2018 voté par l’AG du lycée Mozart
Nous avons exprimé à de nombreuses reprises l’année dernière devant toutes les instances possibles (rectorat, région, conseil d’administration, direction du lycée) que nous pensions impossible de faire notre travail correctement sans moyens supplémentaires et en agents de service, et en vie scolaire, et en équipe pédagogique. Nous avons indiqué que le lycée n’était pas conçu pour un tel nombre d’élèves du point de vue des locaux. Il nous a été répondu que l’essentiel des problèmes avaient été résolus, et que des solutions avaient été trouvées pour rendre possible le travail. Nous avons exprimé notre scepticisme. Aujourd’hui, ce que nous craignions est en train de se passer.
Les agents de service sont épuisées, comme tout le monde a pu le constater le 26 janvier dernier, la vie scolaire est épuisée, les enseignants sont épuisées... A la surcharge de travail non reconnue imposée par le ministère de circulaires en circulaires et de réformes bâclées en réformes surréalistes, s’ajoute la course pour pallier les dysfonctionnements administratifs et techniques qui se multiplient. Dans toutes les organisations de travail où les effectifs sont suffisants les collègues peuvent pallier les carences inévitables entre eux. Quand on fonctionne à flux tendus, et nous fonctionnons en dessous même des flux tendus, ce n’est plus possible et toute erreur entraîne des conséquences en chaîne. Les enseignants sont fatiguées de devoir assumer des missions qui ne sont pas les leurs et de se voir réclamer de plus en plus de travail administratif. Ils et elles sont fatiguées de voir l’enseignement et l’apprentissage relégués au rang de variable d’ajustement, de la voir passer derrière une vision administrative des choses. Faut-il le rappeler ? Une administration est là pour coordonner et faciliter le travail. Et le travail d’un lycée, c’est d’abord la transmission des connaissances et l’apprentissage. Les élèves sont ballotés de couloirs surencombrés à l’absence de lieux prévus pour se poser et pouvoir travailler, le CDI étant lui-même suroccupé, en passant par les changements de dernière minute. Le lycée est maintenant au bord de l’implosion.
Cerise sur le gâteau, nous devrions discuter d’un TRMD qui prétend que les effectifs seraient stables, qui démultiplie les classes à plus de 24 élèves et prévoit, chose inacceptable, des STMG à plus de 24 élèves et ne sait rien de la réforme à venir. Une seule chose est certaine. Nous ne pouvons plus continuer comme ça. L’ajout de 8 salles préfabriquées ne fait qu’aggraver notre inquiétude, d’autant que nous ne sommes pas tenu informées du déroulement du projet dont nous ne voyons pas la moindre trace, alors que nous savons que d’importants problèmes techniques se posent.
Nous n’en pouvons plus du mépris manifesté par la région, sous la forme de non construction de lycées, et par le rectorat sous la forme d’une baisse continuelle des moyens.
Voté à l’unanimité en Assemblée Générale le 2 février 2018