Vous trouverez ci-joint le communiqué des personnels du collège Elsa Triolet de Saint-Denis qui ont refusé de prendre leurs élèves le matin du jeudi 21 décembre suite à l’agression de leur collègue d’EPS la veille sur le chemin du stade Delaune.
Saint-Denis, le 21 décembre 2017.
Ce jeudi 21 décembre, la majorité des personnels du collège Elsa Triolet est en grève. Ils soutiennent leurs collègues d’EPS qui exercent leur droit de retrait. Le mercredi 20 décembre, un enseignant d’Éducation Physique et Sportive du collège Elsa Triolet de Saint-Denis a été agressé verbalement puis poursuivi par des individus armés de barres de fer lorsqu’il rentrait avec sa classe au collège après avoir été au stade Delaune.
Cette situation n’est pas isolée puisque les agressions (jets de bouteille, insultes, prises à parti d’enseignant-e-s...) se sont multipliées ces derniers mois à Saint-Denis dans le cadre des déplacements des élèves sur les installations sportives. Le collège Elsa Triolet doit-il cesser d’enseigner l’EPS comme le fait son voisin Henri Barbusse ?
Les personnels du collège ont alerté l’institution à de nombreuses reprises, ils ont signalé que les cours d’EPS n’étaient pas assurés dans des conditions acceptables puisque certains cours ont lieu dans des salles de classe, ou à soixante-dix élèves dans une cour de récréation !
De même, les personnels de l’établissement ne cessent d’alarmer sur la violence du climat scolaire dans notre collège : départ de feu dans une salle de classe, bagarres avec jet de table pendant des cours, insultes et menaces envers des enseignant-e-s, bagarres entre élèves...
Cette situation n’est pas acceptable et pourrait être évitée. Les personnels du
collège Elsa Triolet assistent quotidiennement aux conséquences de la mise à sac de l’éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis, alors que le 93 devrait bénéficier de moyens supplémentaires parce qu’il est le département le plus pauvre de France. Nos élèves méritent mieux, le service public d’éducation n’est pas assuré dans notre collège et leur sécurité, comme celle des personnels, n’est pas assurée.
Alors que la Seine-Saint-Denis se glorifie d’accueillir les Jeux Olympiques en 2024, ces habitant-e-s n’ont pas accès aux infrastructures sportives. Les personnels du collège Elsa Triolet revendiquent une politique volontariste des collectivités territoriales pour mettre à disposition les infrastructures sportives nécessaires au service public d’éducation.
Enfin, les situations de violence dont souffrent les établissements de Seine-Saint-Denis ne sauraient être résolues par une politique sécuritaire et répressive mais bien par des dotations suffisantes en personnels. Nous avons besoin d’adultes formés dans les établissements pour encadrer les élèves et les accompagner dans leur scolarité. Le collège Elsa Triolet souffre particulièrement de la perte de son demi-poste de CPE.
Les personnels grévistes du Collège Elsa Triolet.