Réunis en assemblée générale le vendredi 25 mai 2018 avec nos sections syndicales Snes-
FSU, SNFOLC et Sud éducation, nous - les personnels d’enseignement et d’éducation de la
cité scolaire Olympe-de-Gouges (Noisy-le-Sec) – tenons à faire part de notre consternation
face aux premiers résultats de Parcoursup’. Consternation, et non surprise, tant cet échec
camouflé par les éléments de langage était prévisible.
En effet, conforme à vos statistiques nationales, la moitié de nos élèves se sont retrouvés
sans aucune proposition d’admission. N’oublions pas non plus ceux qui sont complètement
sur le carreau.
Pour nos élèves, cette déception a retiré tout sens au Baccalauréat, en ce mois pourtant
crucial. Il en résulte une obsession : celle de surveiller nuit après nuit les réponses. Ne sous estimons pas les jeunes : ils en parlent dans les couloirs avec pour seul dénominateur commun une inquiétude mêlée d’amertume.
Une amertume que nous partageons, enseignants et éducateurs. Amers de ne pas avoir été
entendus lorsque nous clamions, unanimes, que cette sélection se ferait d’une façon plus dure
que le tirage au sort. Amers de constater que, alors que le nombre d’élèves de l’enseignement
secondaire croissait, aucun moyen n’a été prévu pour les accueillir dans le supérieur. Amers
de constater que nos élèves ont être refusés des universités parce qu’ils ne viennent pas de la
bonne académie, celle qui est pourtant à dix minutes de chez eux. Amers, aussi, pour ces
élèves qui ont été refusés en BTS et en DUT alors que ces projets de formation courte avaient
été mûris pendant de nombreuses années.
Cet état de fait est terrible pour nos élèves, qu’une institution a poussé à passer un
baccalauréat général ou technologique, parfois en dépit des mises en garde des équipes
pédagogiques, pour se retrouver face à une porte close. Quelle confiance peuvent-ils encore
placer envers cette École de la République qui continue à déshériter sa jeunesse ? Comment
peut-on sacrifier l’avenir de notre société sur l’autel de la rigueur économique ?
Faute d’avoir été écoutés jusqu’à présent, nous vous demandons de réparer vos erreurs par :
– L’abondement de moyens dans le supérieur pour faire face à l’augmentation du nombre
de bacheliers ;
– L’acceptation sans réserves de toutes les demandes de licence universitaire, quelle que
soit l’origine géographique des élèves afin de garantir une formation universitaire à
tout élève qui le souhaiterait ;
– L’abrogation de la loi O.R.E, l’abandon de Parcoursup, le retrait des projets de
réformes du Bac et du lycée qui ne feront qu’aggraver une situation déjà fort
préoccupante ;
– La communication de tous les éléments de sélection retenus par chaque formation.
28 mai 2018