Une motion adoptée au CA du collège Pasteur de Villemomble.
Depuis plusieurs mois maintenant, les enseignants ont montré leur détermination à lutter pour un service public de qualité. Ils rejettent en très grande majorité la politique éducative rétrograde conduite actuellement à marche forcée au mépris de leur expertise professionnelle.
Nous combattons cette logique de tri-social qui se manifeste à bien des niveaux :
• La réforme du lycée et du baccalauréat orientant de façon précoce et contrainte les élèves faisant du baccalauréat un examen local avec certification permanente.
• La réforme de l’enseignement professionnel réussissant la prouesse à la fois de réduire les heures de cours dans les disciplines générales et de baisser le niveau de spécialisation des élèves.
• Parcoursup qui instaure la sélection à l’entrée à l’université sur fond de fermeture de CIO.
C’est dans ce contexte que l’article 1 de la loi de l’école dite de la confiance instaure un droit de réserve pour les enseignants. Un gigantesque retour en arrière : en 1955, Michel Debré déclarait : « Le fonctionnaire est un homme de silence ; il sert, travaille et se tait ». Nous avons une autre vision de notre statut, pas celle d’un petit exécutant sans recul sur sa mission de service public. La répression syndicale n’a pas tardé d’ailleurs puisque quatre collègues du collège République de Bobigny doivent faire face à des mesures disciplinaires et des mutations « dans l’intérêt du service ». Un traitement scandaleux que nous dénonçons ici avec force.
La création des EPSF regroupant collège et écoles primaires nous inquiète également car elle constitue une menace pour nos statuts et une dérégulation qui ne dit pas son nom.
Nous imaginons que c’est également dans le cadre de l’école de la confiance que le décret permettant d’imposer deux heures supplémentaires aux enseignants du second degré est paru un samedi matin en période de vacances de deux zones sur trois. De la confiance par décret et à marche forcée, le nouveau monde est décidément très disruptif quand il s’agit d’imposer une mesure impopulaire, véritable cheval de troie des suppressions de postes, obligeant les enseignants à travailler plus pour gagner moins.
Plus généralement, nous faisons face à une politique de pulvérisation du service public sans précédent : suppression de postes, suppression du CHSCT, suppression du paritarisme, contractualisation du statut …
Cette offensive massive contre la fonction publique ne saurait rester sans réponse. Nous la combattrons avec force et détermination et par tous les moyens.