12 novembre 2020

militer

Motion de la CAA du SNES-FSU Créteil du 12 novembre 2020.

Le SNES-FSU Créteil a réuni, le 12 novembre 2020, sa commission administrative académique en distanciel. Il a adopté la motion suivante.

L’actualité reste dominée par l’évolution de l’épidémie de covid-19 et sa gestion calamiteuse par le gouvernement. Après le premier confinement, le gouvernement a eu pour politique de relancer coûte que coûte l’économie, à tout prix, en faisant le pari que le virus avait disparu de lui-même et qu’il ne reviendrait pas. Voyant des clusters réapparaître dans différents endroits, comme dans le Morbihan ou en Mayenne durant l’été, il a commencé à réagir en imposant d’abord le port du masque au mois d’août, puis en ne finissant par réagir qu’au mois d’octobre, d’abord en imposant un couvre-feu dans une partie du pays à la mi-octobre, puis en finissant par réimposer un confinement nouvelle version, combinant un arrêt de toutes les relations sociales mais un maintien de l’activité économique.
Car depuis le 16 mars, le pouvoir n’a jamais abandonné sa logique de support au capitalisme financier. Il aurait semblé logique d’investir massivement dans un système hospitalier aux abois qui a beaucoup souffert de la première vague de l’épidémie. Le gouvernement a certes tenu un « Ségur de la santé » et a été obligé de céder aux personnels une augmentation de salaire, mais il n’a dans le fond abandonné aucune des logiques précédentes. Les suppressions de lit n’ont pas été remises en cause, même si le Président a voulu se vanter du passage de 5 000 à 6 000 lits de réanimation, ce qui est bien peu par rapport aux besoins. Le gouvernement a continué à émettre des consignes contradictoires, indiquant d’abord que le masque ne servait à rien, puis l’imposant progressivement à toute la population ; niant d’abord les contaminations par l’aérosolisation puis en faisant sa doctrine principale. Pour répondre aux demandes du patronat, il a commencé par refuser d’investir dans les services publics, ce qui aurait été nécessaire pour faire face à la pandémie, puis a tergiversé devant l’augmentation des contaminations. Il est finalement arrivé à un confinement cousu main pour les patrons : arrêt de toutes les interactions sociales, suppression de tous les liens amicaux et familiaux, toujours des exonérations de cotisations sociales qui continuent à creuser le trou de la Sécurité sociale, mais maintien coûte que coûte de la présence des salarié-e-s à leurs postes de travail.
Ces décisions ont été prises dans la plus grande opacité, par un mystérieux conseil de défense, normalement dédié aux opérations militaires, hors du Parlement, et sans que les partenaires sociaux puissent y participer. Les syndicats ont été systématiquement tenus hors des discussions sur la pandémie, alors que dans toutes les branches, ils auraient pu apporter leur expertise pour protéger les salarié-e-s et ralentir ce rebond de l’épidémie. Seul le prince a eu son mot à dire, hors de tout contrôle démocratique. De nouveau, les Français-e-s sont soumis à des autorisations de circulation, à un contrôle sur leurs déplacements, à une obligation de se concentrer sur le travail, sans que nous puissions être certains d’un impact positif sur l’épidémie.
En parallèle, le gouvernement édicte des lois liberticides, qui prolongent l’état d’urgence jusqu’en février sans aucun contrôle. Une proposition de loi du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale propose d’interdire de filmer les forces de police lorsqu’elles interviennent lors des manifestations par exemple. Vu les nombreuses violences qui ont émaillé les mouvements sociaux récents, ces propositions sont inacceptables. La FSU continue de dénoncer les violences policières et combat vigoureusement ces réformes.

Situation dans l’éducation.
Depuis le mois de mars, le SNES-FSU n’a cessé de proposer des mesures visant à permettre que le système éducatif puisse fonctionner et permettre à tou-te-s les élèves de suivre une scolarité. Ces mesures mixaient une adaptation des conditions d’enseignement par une diminution des effectifs par classe et des créations de moyens en urgence (postes de professeur-e-s, de CPE, d’AED, d’ATTEE) pour que les établissements ne soient pas obligés de refermer. Or, le ministre Jean-Michel Blanquer n’en a tenu aucun compte. Comme il l’avait fait durant le premier confinement, il s’est enfermé dans le déni et continue à clamer dans tous les médias que les contaminations dans l’Éducation nationale restent négligeables. Aucune réelle mesure n’a été prise, à l’exception du port du masque. Et encore, les personnels ont été dotés de masques en tissus, toxiques pour certains, et en quantité négligeable. Les personnels de l’éducation publique sont sans doute les seuls du pays à devoir laver eux-mêmes leurs masques tous les soirs...
La rentrée de novembre a été calamiteuse. Nos collègues ont été profondément marqués par l’odieux assassinat de Samuel Paty. Le ministre a réagi d’abord par des polémiques sans intérêt avec l’opposition, mais a tout de même fini par organiser un hommage pour notre collègue. Or, tirant prétexte du confinement ou de menaces terroristes selon les moments, il a fini par tout annuler, au dernier moment, ne laissant qu’une minute de silence sans contextualisation et la lecture d’une lettre de Jean Jaurès, soulagée de ses passages les plus inacceptables par le pouvoir. A cette humiliation de toute la profession s’est ajoutée le contraste immense entre le discours très alarmiste du Président le 27 octobre, et l’absence totale de mesure sanitaire sérieuse dans l’éducation. Nos collègues, pour permettre aux parents de continuer à aller travailler, devaient à faire face à l’épidémie sans aucun moyen supplémentaire.
Dès le 2 novembre, des grèves ont commencé dans de nombreux établissements de l’académie, à l’appel du SNES-FSU Créteil, et elles ont gagné en force entre le 2 et le 5 novembre. Soumis à forte pression, certain-e-s chef-fe-s ont commencé à mettre en place des demi-groupes, malgré l’opposition du rectorat de Créteil. Finalement, le ministre a fini par céder, mais uniquement sur les lycées, alors que la contagiosité des collégien-ne-s est équivalente à celles de lycéen-ne-s. Les collèges restent à l’abandon, avec un protocole sanitaire qui ne permet pas de lutter efficacement contre la pandémie, et qui risque d’entraîner à terme la fermeture des établissements. De plus, la plus grande opacité semble régner concernant l’étendue des contaminations en milieu scolaire et la presse a révélé les contradictions entre les chiffres officiels du MEN et ceux du ministère de la santé. En cette période de crise sanitaire, les élus des CHSCTD et A de l’académie de Créteil sont débordés par le nombre de droits de retrait et surtout par l’absence de réaction des DASEN à ce sujet. Nous demandons donc l’aide du service juridique du S4 sur ce sujet. Une trentaine d’établissement est concernée, avec à chaque fois entre 10 et 70 collègues touché-e-s.
Les comportements et les réactions de Jean-Michel Blanquer ces dernières semaines, autant face à la crise sanitaire que face au terrorisme, ne cessent de le décrédibiliser. Il est maintenant évident qu’il ne peut plus être un interlocuteur crédible pour une organisation syndicale comme la nôtre. Au-delà du projet réactionnaire qu’il promeut pour l’école et que nous combattons, il n’est plus à même de diriger notre ministère. Le SNES-FSU met en débat, au sein de ses instances, la question de lancer un appel à la démission de Jean-Michel Blanquer, lors des prochains mouvements.

Collège
Dès la rentrée, lundi 2 novembre, de nombreux.ses collègues ont exercé leur droit de retrait ou fait grève dans les collèges de l’académie. La colère engendrée par le sabordage de l’hommage à notre collègue Samuel Paty, l’opacité et le mépris affichés par les autorités académiques et ministérielles face à la crise sanitaire et à la situation de plus en plus critique dans les établissements, ont été les catalyseurs d’une mobilisation inédite. Nos collègues ont repris ce qui leur avait été refusé au dernier moment par le Ministre : du temps pour échanger, se réunir et construire leurs revendications, parfois en reconduisant la grève.

Faisant le constat de classes surchargées, de couloirs bondés et de cantines encombrées, comme dans les lycées, les équipes ont élaboré, dans de nombreux collèges de l’académie, des déclinaisons locales renforcées du protocole national visant à mettre en place un enseignement en demi-groupes, parfois avec l’accord tacite de certaines directions d’établissement qui sont passées outre les consignes de leur hiérarchie. Plusieurs actions devant les établissements ont aussi été organisées avec le soutien des parents d’élèves. Ce faisant, nos collègues ont mis Jean-Michel Blanquer face à ses contradictions et à son aveuglement idéologique. Ainsi, l’hypothèse n°1 du plan de continuité pédagogique en cas de circulation active du virus, édicté par le Ministère de l’Éducation nationale en juillet dernier, prévoyait la mise en place d’un enseignement en demi-groupes dans les établissements : il n’en a rien été dans les collèges. Par ailleurs, le Conseil scientifique, dans sa note du 26 octobre dernier, préconise de discuter avec l’ensemble de la communauté éducative de mesures visant à renforcer le protocole sanitaire, en particulier, la mise en place d’effectifs allégés en collège et en lycée, et l’aération des locaux, des demandes formulées de longue date par le SNES-FSU dans le cadre de la préparation de la rentrée.

Dans les collèges de l’académie, la grève du 10 novembre a été majoritaire. De nombreux établissements ont été très fortement mobilisés, ce qui a entraîné la fermeture de certains collèges, notamment en Seine-Saint-Denis. Dans plusieurs collèges, la totalité de l’équipe de vie scolaire était gréviste : les AED sont, du fait de leurs missions, très proches des élèves et donc particulièrement exposé.e.s à une possible contamination.

Au collège, le SNES-FSU doit continuer d’exiger un protocole sanitaire renforcé protégeant les élèves, les personnels et les familles, afin de garder les établissements ouverts le plus longtemps possible. Les adolescent.e.s sont tout autant touché.e.s par le virus et contaminant.e.s, comme le montrent les derniers chiffres de Santé Publique France, loin des données mensongères éructées par Jean-Michel Blanquer.

En Seine-Saint-Denis, la mobilisation enclenchée avant les vacances d’automne va se poursuivre la semaine prochaine. Dans les collèges, comme dans les écoles et les lycées, tous les me ?tiers sont en tension et c’est tout le service public auquel ont droit les e ?le ?ves qui est malmene ?. C’est ainsi qu’une intersyndicale très large à laquelle le SNES et la FSU ont pris une large part et qui porte les revendications de tou.te.s les personnels contribuant au quotidien au service public d’éducation, a appelé, dès le mois d’octobre, à une grève massive le 17 novembre.

Le Ministre de l’Éducation nationale doit répondre rapidement à la colère des personnels. Pour ce faire, le SNES et la FSU doivent continuer de soutenir et de relayer toutes les actions engagées dans les établissements en revendiquant :

  • le passage à un fonctionnement en demi-groupes au collège ;
  • le recrutement de personnels, en particulier d’AED et d’agent.e.s techniques territoriaux.ales (dont la charge de travail s’est considérablement alourdie du fait du nettoyage et de la désinfection plus fréquents des locaux), mais aussi des CPE, PsyEN, personnels des pôles santé-sociaux ;
  • de nouvelles modalités d’aération des salles ;
  • la réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves et des mesures adaptées pour les internats.

Réforme du lycée
La décision de reconfinement remet une nouvelle fois en cause l’organisation du nouveau lycée et du baccalauréat. L’organisation des emplois du temps de première et de terminale a été un des facteurs de propagation de l’épidémie, puisque les élèves sont brassés dans une multitude de groupes. Le SNES-FSU avait exigé que les classes soient reconstituées, mais une fois encore, le ministre s’est entêté. De même, le reconfinement empêche la tenue des épreuves de contrôle continu, et le gouvernement a fait le choix de les annuler. Mais refusant de perdre la face, le ministre s’accroche aux épreuves de spécialité en mars, alors que le passage en demi-groupes des lycées va fortement ralentir les progressions. Les programmes étaient déjà intenables en temps normal, ils le seront encore davantage durant le confinement ! La mise en place des demi-groupes renvoyée au local pose problème particulièrement à Créteil, certains lycées (notamment élitistes) gardent les élèves en présentiel à 100% du temps, comptant finir le programme et parfaitement préparer leurs élèves aux classes préparatoires... Alors que d’autres plus nombreux, vont avancer 2 fois moins vite sur le programme. Nous ne pouvons pas laisser passer cela ! Dans l’urgence sanitaire actuelle, les demi-groupes doivent être mis en place dans tous les lycées. Enfin, l’épreuve de grand oral, dont le cadrage n’existe pas encore et dont le coefficient est très élevé, doit en théorie se préparer tout au long de l’année.
Le SNES-FSU doit réaffirmer avec force ses revendications sur le lycée :

  • dans l’immédiat, il doit exiger le report des épreuves de spécialité au mois de juin, dans un cadre national, avec épreuves terminales et anonymes. Le SNES-FSU dénonce le grand oral, première épreuve sur la forme, sans contenu précis, qui demande aux élèves de réaliser une performance (sans support, sans note) jamais vu ailleurs et qui invite les candidats à se projeter dans leur orientation alors que les résultats de ParcourSup ne sont pas connus ;
  • sur le long terme, il doit continuer de demander l’annulation des réformes du lycée et du baccalauréat, le retour aux séries et à un bac national, composé d’épreuves terminales et anonymes ;
  • Blanquer et le ministère préparent une réorganisation de la voie technologique. Le SNES-FSU réaffirme sa position : maintien des séries dans la voie technologique !

Non-titulaires
Les personnels non-titulaires sont encore les grands oubliés de cette période. Pourtant, les besoins sont énormes et nécessitent des embauches massives de personnels pour répondre aux défis pédagogiques posés par la pandémie : remédiation des difficultés scolaires, mise en place de demi-groupes, etc., en plus des lacunes existant dans les disciplines déficitaires par les recrutements aux concours. Depuis le début de cette crise, le SNES-FSU revendique des créations de postes et des embauches, au même titre que ce qui a pu être fait en Italie ou en Espagne. Il revendiquait aussi le recrutement des personnes placées sur les listes complémentaires des concours, ce qui concernait nombre de personnels contractuels d’expérience ayant préparé le CAPES interne. Cela n’a en définitive concerné que trop peu de candidat-e-s. Un pas a pourtant été fait par le ministère de la Fonction publique, puisque la première période d’état d’urgence sanitaire ne pourra pas être décomptée de l’ancienneté des collègues pouvant prétendre au CDI, en cas de rupture de contrat avant le 10/07/2020. Il faut encore aller plus loin en exigeant le réemploi de tou-te-s les collègues qui n’ont pas obtenu de nouveau contrat en septembre et en exigeant la titularisation rapide des personnels actuellement en poste pour mettre fin à la précarité généralisée et organisée par ce gouvernement.

Psy-EN, orientation
Pour la reprise de novembre, les CIO sont concernés par la continuité du service public dans le cadre d’un protocole renforcé. Dans un contexte inédit (alerte attentat, hommage et reconfinement), les PsyEN et DCIO ont été sommé-e-s de s’organiser pour pouvoir répondre aux sollicitations éventuelles des chef-fe-s d’établissement ou DASEN pour du soutien psychologique aux équipes en EPLE. Mais c’est davantage de considération et de respect dont ils/elles avaient besoin ! Les revirements du ministre quant au protocole et à la journée d’hommage à S. Paty ont provoqué une colère chez tous les personnels. La proposition du recteur de faire appel aux PsyEN pour la calmer était malvenue !
Les PsyEN comme leurs collègues profs, CPE, AED sont en effet dans le même état d’esprit : non seulement le manque de soutien et de vision à long terme quant au fonctionnement des services en pleine pandémie est criant, mais la gestion de la crise passée ne présage en rien celle que nous vivons à présent, surtout quand aucune leçon n’a été tirée.
En CIO, des postes vacants sont encore non pourvus, des remplacements non assurés, et c’est avec moins de personnels qu’il faut, à présent, s’occuper de continuité du service ! Le rectorat et la DSDEN ont été inefficaces pour procéder à des recrutements et la crise sanitaire a servi de prétexte. Ils ont traîné pour embaucher, et le reconfinement est arrivé à point nommé pour leur permettre de freiner les signatures de nouveaux contrats… L’administration propose de découvrir des secteurs pour assurer un service minimum sur d’autres et laisse les DCIO en première ligne pour assurer le service. Le SNES-FSU répondra présent pour combattre toute pression sur les PsyEN dans ce cadre. Notre administration doit prendre ses responsabilités et recruter les personnels manquants au plus vite. Du point de vue pratique, pour appliquer le protocole sanitaire renforcé, il manque encore le matériel (masques, gel, lingettes etc) que l’administration peine à acheminer et qui sont pourtant au rectorat et en DSDEN !
Pourtant, la crise rend encore plus visibles des besoins importants : risque de décrochages des élèves, incertitude et difficultés à se projeter dans l’avenir, besoin de soutien… La présence de PsyEN auprès des équipes de collèges et de lycées, comme en CIO, est incontournable. Le SNES-FSU continuera à se mobiliser pour réclamer les recrutements et les moyens nécessaires au fonctionnement du service public d’orientation de l’EN.

Retraité-e-s
Ce que nous disions dans la motion de la CAA du mois de septembre est toujours d’actualité : attaques contre le pouvoir d’achat, démantèlement de la Sécurité sociale sous couvert de la 5e branche dans le cadre de la loi sur la perte d’autonomie, retraité.es-bashing, etc.
Depuis le mois de mars, la petite musique concernant les retraité-e-s n’a pas cessé de monter : les retraité-e-s sont absolument à protéger et cela coûte cher ! D’après l’économiste Patrick Artus, cité dans le Monde du 29 octobre : chaque vie sauvée aurait « coûté » 6 millions d’euros, le confinement a mis l’économie à plat pour sauver quelques milliers de retraité-e-s dont la vie ne vaut plus grand-chose. Sans reprendre ouvertement ce raisonnement cynique qui ne serait pas accepté par les Français, certains politiques et membres du gouvernement pensent que les retraité-e-s doivent plus participer à la solidarité nationale, car ils n’ont pas subi le même préjudice concernant leurs revenus pendant le premier confinement et même proposent une baisse des pensions et/ou de supprimer les 10% d’abattement de la déclaration d’impôts. Rappelons à ces détracteurs que les retraité-e-s ont vu une baisse importante de leur pouvoir d’achat depuis plusieurs années, ont travaillé en moyenne 40 ans et ont de ce fait participé à la richesse du pays. Ils continuent aujourd’hui à le faire en participant activement aux associations notamment et en aidant leurs enfants (garde des petits-enfants, aides financières...).
Émerge aussi l’idée de confiner les personnes vulnérables, celles de plus de 65 ans et celles atteintes de co-morbidités. Les retraité-e-s n’ont pas besoin d’être protégé-e-s mais ils/elles veulent les moyens de se protéger : des masques, des tests, des lits et des personnels soignants en nombre, bien rémunérés et bien formés. Force est de constater que ces moyens ne sont pas au rendez vous. Ainsi, on note en France une pénurie de vaccins contre la grippe, les soignant-e-s manquent de masques FFP2 et on continue de supprimer des lits dans les hôpitaux. Ainsi, en Île-de-France, l’AP-HP projette de remplacer les hôpitaux Bichat et Beaujon par le nouvel hôpital de Saint-Ouen en opérant une diminution de 26% du nombre de lits, économisant ainsi plus de 600 emplois. L’avenir ressemble bien au passé et au présent : les gouvernements successifs ont supprimé 100 000 lits d’hospitalisation en 20 ans et même l’épidémie de Covid n’a pas arrêté l’hémorragie puisque des milliers de lits ont encore été supprimés en 2019 et 2020 ! Aucune mesure n’a été prise pour augmenter le nombre de lits de réanimation et recruter les personnels indispensables. Bien au contraire, la fermeture de lits de services et d’hôpitaux se poursuit dans toute la France. En région parisienne, les services sont près d’être saturés et pourtant l’AP-HP vient de décider de fermer l’Hôtel-Dieu pour le transformer en restaurant gastronomique. Dans le cadre de la restructuration de l’hôpital de Meaux 77 la capacité future sera réduite de 40 lits. A Saint-Ouen, un "hôtel hospitalier" privé sera construit sur le site de l’hôpital public : coût de la nuit à partir de 80€ !
Dans cette continuité, le Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS 2021) va être voté par le Parlement en novembre et prévoit 4 milliards d’économies sur les dépenses de santé .Il fait reposer sur les actifs et les retraité-e-s l’essentiel du coût de cette crise sanitaire en demandant à la Sécurité sociale d’assumer l’intégralité de la dette sociale en lieu et en place d’une dette d’État. S’agissant des pensions, le PLFSS est muet sur leur augmentation. Et cerise sur le gâteau, les députés LREM ont voté un « forfait Urgences » de 18 euros lorsque le passage aux Urgences n’est pas suivi d’une hospitalisation : ce qui pénalisera une fois de plus les plus démuni-e-s.
Le confinement ne permettra pas d’organiser les manifestations programmées le 17 novembre mais les retraité-e-s resteront mobilisé-e-s. Avec leur intersyndicale, elles/ils proposent une pétition à adresser au Président de la République sur le pouvoir d’achat, la revalorisation des pensions, un accès pour tous à la santé et la prise en charge de la perte d’autonomie par la branche-maladie de la Sécurité sociale.

Congrès 2021
Le reconfinement met en danger la tenue dans de bonnes conditions des congrès académiques et du congrès national. Le secrétariat académique a saisi le secrétariat général sur cette situation. La CAA considère de plus en plus que la tenue des congrès n’est pas possible, et réaffirme sa demande de report, déjà exprimée en septembre.

Action
Le SNES-FSU a été efficace depuis le début de la pandémie. Martelant sans cesse ses mandats de défense des personnels, il a permis de démontrer dans les médias que le ministre portait la responsabilité de l’explosion des cas de covid-19 dans les établissements. Il poursuit cette stratégie.
La période impose de ne pas confiner les luttes. Par conséquent, le travail militant doit se poursuivre durant le confinement, d’autant plus que nos collègues restent en poste dans les établissements. Si certaines opérations peuvent se tenir en distanciel, comme les instances ou les stages syndicaux, les militant-e-s peuvent continuer leur travail de terrain : distribution de tracts, animation d’heures syndicales ou d’assemblées générales en présentiel, passage dans les établissements. Nos collègues doivent voir que le SNES-FSU reste à leur côtés dans cette période troublée.
Le SNES-FSU a eu un rôle moteur lors des actions de grève qui ont démarré le 2 novembre. Le SNES-FSU Créteil a appelé les collègues à se mettre en grève dès le 2 novembre, à se rassembler en Seine-Saint-Denis le 5 novembre et en Seine-et-Marne le 6 novembre, et a soutenu les actions de reconduction. Il se satisfait du succès de la grève nationale du 10 novembre et du rassemblement dans le Val-de-Marne à cette date. Il appelle les personnels de Seine-Saint-Denis à la grève le 17 novembre. Le SNES-FSU doit poursuivre cette dynamique et mettre en œuvre son mandat voté lors de la CAN de septembre 2020, en organisant une nouvelle journée de grève fin novembre – début décembre 2020. Cette journée devra sortir des thématiques uniquement sanitaires, et aborder les préoccupations des collègues, en particulier la question des salaires. Le point d’indice n’a pas à être confiné !
Le SNES-FSU exige le paiement de tous les jours de grève depuis le 2 novembre 2020.
Les luttes doivent aussi se poursuivre au niveau de la fonction publique. Les conséquences de la suppression des CAP continuent de se faire sentir. Les campagnes doivent se poursuivre sur cette question. Enfin, les mouvements au niveau interprofessionnel ne doivent pas être négligés. La FSU doit être porteuse de propositions d’action sur les questions générales des conditions de gestion de la crise sanitaire, la santé et l’hôpital, les violences policières et la lutte contre l’extrême-droite, les retraites et les salaires. Le contexte peut lui permettre de redevenir le pivot permettant de favoriser l’unité entre les grandes confédérations.
Le SNES-FSU appelle les personnels à participer aux manifestations organisées dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre 2020.

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