La CAA est le parlement des sections académiques du SNES-FSU. Elle se réunit cinq fois par an pour réagir à l’actualité et amender les mandats du syndicat.
Depuis mars 2020, les personnels de l’Éducation nationale sont profondément éprouvé-e-s par la pandémie qui a dégradé leurs conditions de travail. Les collègues ont le sentiment de revivre la rentrée 2020 ! A nouveau, le gouvernement a refusé de mettre dans les établissements les moyens nécessaires pour faire face aux différents variants du covid-19, pourtant de plus en plus contagieux. La manière dont rien ne semble avoir été anticipé dans les Antilles illustre bien l’incapacité du ministère à réagir face aux évolutions de l’épidémie. Par ailleurs, les différents niveaux du protocole sanitaire restent très flous. Dans l’Académie de Créteil, le recteur a annoncé que les demi-jauges seraient forcément à l’échelle de l’établissement. Cela signifie que les groupes-classes resteraient à plein, la moitié du temps. Il s’agit d’un non-sens au plan sanitaire !
Pour justifier le refus de mettre des moyens supplémentaires dans la lutte contre la pandémie, le gouvernement répond uniquement par la vaccination, essayant ainsi de se dégager de ses responsabilités dans la gestion de la crise, et renvoyant à la population la décision de se faire vacciner. Blanquer affirme que 95% des personnels sont vaccinés, ce qui est totalement invérifiable. Si la vaccination est indispensable, elle n’est pas suffisante pour endiguer l’épidémie et d’autres mesures doivent être mises en place : masques et gel, distanciation sociale, création de lits dans les hôpitaux, remboursement des tests PCR, baisse des effectifs dans les classes, recrutement des personnels en nombre suffisant dans les services publics ! Le passe sanitaire est une vaccination obligatoire déguisée qui met les personnels de l’Éducation nationale en difficulté : les règles d’éviction sont inapplicables et le suivi des cours à distance pour les élèves cas-contact sera illusoire. Les sorties scolaires et les voyages sont menacés. Le SNES-FSU exige que tous les moyens soient mis en place pour que tou-te-s les élèves puissent continuer à rester en classe le plus longtemps possible.
Les suppressions de postes se sont poursuivies. Sur l’Académie de Créteil, alors que 3 000 nouveaux élèves sont entré-e-s dans le second degré, la dotation en poste est restée identique. Cela entraîne dans les classes un alourdissement des effectifs, visible à tous les niveaux du second degré. Les personnels ressentent fortement cette dégradation de leurs conditions d’enseignement, et subissent l’injonction contradictoire de devoir rattraper le retard pris lors des confinements, avec des moyens plus faibles et sans aucun soutien de l’État.
Le ministre Blanquer poursuit contre vents et marées ses réformes, préférant s’adresser aux médias qu’aux personnels et refusant toute remise en question. Se débarrassant des « oripeaux » du baccalauréat national, Blanquer assume la mise en place du bac local par le contrôle continu. Pour les personnels, cela entraîne une véritable dégradation des conditions d’enseignement du fait des inquiétudes des élèves et des familles sur l’évaluation. Par ailleurs, la mise en place des plans locaux d’évaluation va amener les chef-fe-s d’établissement à vouloir, une nouvelle fois, s’inviter dans la réflexion pédagogique des personnels, au mépris de leur liberté, que le SNES défend. Notre syndicat doit proposer des stages syndicaux sur le sujet. Remettre au centre de l’attention des collègues la question de l’évaluation est une nécessité.
Pour faire face à la mise en place de ses réformes, à la hausse des effectifs et au temps perdu lors de la crise covid, le ministre Blanquer assure que tout va bien, et ne répond que par les dispositifs d’aide aux devoirs « devoirs faits » en collège et « je réussis au lycée ». La mise en place de ces dispositifs s’est faite au détriment des cours. Sur l’académie de Créteil, ce sont 128 ETP qui ont été consacrés à « Je réussis au lycée » ! Ces moyens auraient été bien utiles dans les établissements. Le SNES doit continuer à exiger la suppression de ces dispositifs et le retour de ces moyens par le biais des DHG.
Avec les élections présidentielles en ligne de mire, le gouvernement a décidé d’attaquer frontalement les fonctionnaires, et particulièrement l’Éducation nationale. Le ministre Blanquer annonce une « revalorisation historique » des personnels, mais elle est minime, sous forme de prime, et ne concerne qu’une minorité des personnels. Le président a agité la menace de la casse des statuts, en proposant à Marseille le recrutement des professeur-es du 1er degré par les directrices et directeurs d’école, et la relance potentielle de la réforme des retraites. A l’approche de la rentrée scolaire 2021, J.-M. Blanquer a décidé de communiquer sur la laïcité, aux dépens même des réelles questions et préoccupations de la communauté éducative. C’est bien dans la perspective des présidentielles 2022 que sa démarche s’inscrit : énième virage vers l’extrême-droite du ministre. En effet, la publication des affiches, qui omet les fondements-mêmes de la laïcité, n’en est aucunement un outil pour sa défense mais un contenu confus, qui offusque et stigmatise. Avec dédain, cette campagne de communication vise à balayer d’un revers de la main les efforts des professionnels de l’éducation, engagé-es dans des travaux pédagogiques conçus, sur le long terme. C’est une nouvelle atteinte à nos corps de métiers. La fonction publique et l’Éducation vont être instrumentalisées dans la campagne. La FSU doit rapidement s’exprimer en diffusant les quelques points qu’elle considère comme fondamentaux : dégel et augmentation du point d’indice pour tous les corps afin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat et d’entamer une véritable revalorisation des salaires et des pensions, abrogation de la loi de transformation publique et remise en place des CAP sur les opérations individuelles de carrière, création des moyens suffisants pour faire face à la hausse démographique et à la nécessité de permettre à tou-te-s les élèves de s’émanciper. Elle pourra s’appuyer sur ces derniers pour interpeller les candidat-e-s dans les prochains mois.
Collège
La dégradation des conditions de travail et du taux d’encadrement se poursuit dans les collèges : heures supplémentaires imposées dans les services, réduction de l’offre de formation et des options, hausse du nombre d’élèves par classe, concurrence entre disciplines pour les demi-groupes, école inclusive sans moyens dédiés… Dans chacun des 3 départements de l’académie de Créteil, le Rectorat a supprimé 22 emplois dans les collèges au profit d’heures supplémentaires dans le cadre de la préparation de la rentrée 2021. En Seine-et-Marne, lors des ajustements de fin d’année, une dizaine de collèges n’ont ainsi reçu que 12h pour l’ouverture d’une classe de sixième, au lieu des 29 heures réglementaires, alors même que les effectifs explosent. Les autorités académiques laissent les chef fe s d’établissement gérer localement la pénurie en sacrifiant l’AP et les heures de dédoublement, au moment même où les élèves ont besoin de tous les dispositifs disponibles pour remédier aux difficultés engendrées par les confinements. En Seine-Saint-Denis, rien que pour revenir aux chiffres des années 2010 en termes de moyens d’enseignement, il faudrait plus de 11 000 heures en plus, c’est-à-dire créer plus de 630 postes ! Le nombre moyen d’élèves par division continue sans cesse d’augmenter. Malgré les multiples alertes du SNES-FSU, l’État n’a pas pris la mesure de la situation de tension en cours dans les collèges du département, qui plus est dans le contexte d’une crise sanitaire qui a considérablement creusé les inégalités. Cette gestion par la pénurie est à mettre en regard du volume d’heures astronomique dévolu au programme Devoirs faits : en Seine-Saint-Denis, 104 714 heures (HSE) pour l’année civile 2020, soit l’équivalent de 193 postes ou 120 ouvertures de classes ! En réalité, chaque année, seule la moitié de cette enveloppe est consommée. Cela signifie que, depuis la mise en place de cette opération de communication ministérielle à la rentrée 2017, le département de la Seine-Saint-Denis rend chaque année l’équivalent de plusieurs dizaines de classes et de postes à la rue de Grenelle !
En outre, la dotation en moyens d’assistance éducative est largement insuffisante au regard des besoins à l’échelle des 3 départements de l’académie : en Seine-Saint-Denis, elle est même en baisse de 4 postes qui ont été réaffectés en lycée, et ce alors même que les collèges accueilleront près de 400 élèves supplémentaires selon des chiffres prévisionnels qui ne tiennent d’ailleurs toujours pas compte des élèves à besoins éducatifs particuliers (UPE2A, NSA, ULIS) ! En Seine-Saint-Denis, l’Éducation nationale assume ainsi la révision des seuils tout en rappelant que le nombre global d’élèves par division ne change pas (23 en sensible, 24 en REP / REP+, 27 dans les établissements non classés) : dans les établissements de l’éducation prioritaire (REP / REP+), le « repère » utilisé par l’administration est désormais de 24,5 élèves par classe… Dans les établissements non classés, on atteint même le seuil critique de 28,5 élèves par classe ! Les autorités académiques reconnaissent désormais qu’elles n’ont plus aucune marge de manœuvre.
Malgre ? la crise sanitaire, Jean-Michel Blanquer a maintenu son cap. En effet, la re ?forme annonce ?e de l’éducation prioritaire prévoit la disparition de la labellisation nationale des REP au profit d’une gestion de ?centralise ?e confie ?e aux Recteur rice s qui mettrait à mal la ne ?cessaire de ?mocratisation de la re ?ussite de tou te s les e ?le ?ves. Ce faisant, le Ministe ?re n’amorce donc rien d’autre qu’une liquidation de l’e ?ducation prioritaire, en attaquant frontalement la dernie ?re politique d’envergure nationale de correction des ine ?galite ?s sociales. Les moyens annonce ?s, de l’ordre de 17 millions d’euros par an pour 40 nouvelles Cite ?s e ?ducatives à la rentrée 2021, doivent être octroyés en fonction de la mise en place de cette « strate ?gie » : dans l’acade ?mie de Cre ?teil, on assiste à une montée en puissance du programme avec 6 nouvelles communes concerne ?es : Meaux (77), Saint-Denis, E ?pinay-sur-Seine, Aubervilliers et Pantin (93) et Villeneuve-Saint-Georges (94). À rebours de la strate ?gie gouvernementale de de ?re ?glementation du fonctionnement des e ?tablissements et des statuts des personnels, le SNES-FSU continue d’informer tou te s les collègues et de réaffirmer son exigence d’un périmètre large de l’éducation prioritaire qui comprenne aussi les lycées généraux, technologiques et professionnels, dont l’articulation avec les écoles et les collèges est essentielle. Il continue de demander un label unique pour tous les établissements de l’éducation prioritaire et une carte définie par des indicateurs nationaux transparents et concertés. Dès à présent, le SNES-FSU se donne les moyens de construire la mobilisation au sein d’un large périmètre intersyndical.
L’objectif affiché par le gouvernement a toujours été clair : détruire le cadre national de certaines politiques, déposséder de leur métier les personnels et imposer le new public management comme politique de gestion de l’ensemble des agent e s. Tout se passe donc comme si une partie de l’administration continuait aveuglément son travail de démantèlement pièce à pièce du service public d’éducation. Alors que les personnels sont déjà exténué e s par les bouleversements dus à la crise sanitaire et qu’ils elles n’ont jamais été aussi maltraité e s par l’institution, l’administration n’a rien trouvé de mieux que de lancer, à la rentrée 2021, la deuxième phase d’(auto)évaluation des établissements ! Cette nouvelle lubie signe l’obsession du pouvoir en place : fracturer le service public d’éducation. Ainsi, les équipes sont invitées à multiplier les réunions pour réaliser un diagnostic guidé servant de base à l’évaluation externe qui sera par la suite menée sous l’égide des autorités académiques. Le leurre participatif fonctionne à plein régime et le decorum creux (« partagé », « co-construction », « synergies », « acteurs » « territoire ») masque mal les injonctions culpabilisantes de l’institution à réaliser des « progrès » quand l’État, lui, détruit sans relâche les emplois et s’attaque aux métiers. Par ailleurs, l’auto-évaluation est un outil redoutable de déréglementation au nom de l’adaptation au « local ». Le but est de juger l’action de l’établissement non plus sur la base d’ambitions réelles et de critères nationaux objectifs mais sur celle de la « valeur ajoutée » dictée par l’agenda néolibéral. Le SNES-FSU continue de dénoncer ce dispositif et invite les collègues à refuser d’entrer dans cette démarche : derrière le visage souriant de la « co-construction », il y a un piège managérial bien rodé, celui de la fabrique du consentement : en définitive, on leur demande de valider maintenant tout ce que l’administration sera ensuite en mesure d’exiger d’eux elles. Le SNES-FSU rappelle son mandat du congrès de Paris de suppression du Conseil d’Évaluation de l’École.
Le SNES-FSU dénonce l’abandon du principe de neutralité du service public par l’Éducation nationale et sa connivence manifeste avec des officines de diffusion de l’idéologie de marché. Ainsi, le SNES-FSU revendique la rupture définitive du partenariat de l’Éducation nationale avec l’association Le Choix de l’école qui, sous couvert d’un discours généreux en faveur des élèves des quartiers populaires, mène en réalité avec le blanc-seing de l’Éducation nationale une opération destinée à privatiser le recrutement et la formation des enseignant e s des établissements scolaires publics.
Réforme du lycée, baccalauréat
La rentrée dans les lycées de l’académie de Créteil révèle de nombreuses failles dans l’organisation générale et les affectations. Les lycées débordent et, cette année, plusieurs dizaines d’élèves affecté-e-s théoriquement en 1res STMG sont toujours dans la nature au 10 septembre. Les ouvertures de classe ne sont pas anticipées, la gestion des parcours d’orientation est insuffisante, les seuils pédagogiques obtenus à 24 explosent, les familles sont livrées à elles-mêmes. Les DHG insuffisantes, les locaux trop étroits contribuent à faire déborder aussi les emplois du temps. C’est jusqu’à 19h qu’il faut rester dans certains établissements pour suivre un enseignement optionnel. Les effectifs toujours pléthoriques imposés par la réforme Blanquer épuisent les personnels qui accueillent 35 élèves, quelquefois accompagné-e-s d’1 AESH dans des locaux vétustes. Dans plusieurs lycées, il n’y a pas d’infirmier-e – en pleine campagne de vaccination !- et les agent-e-s, en effectif réduit, sont à bout.
Les textes parus au BO cet été, modifiant encore et encore une réforme inadaptée, suscitent l’inquiétude. Les options facultatives sont vidées de leur intérêt si la note qui leur est attribuée doit désormais compter intégralement. C’est toute une offre de savoirs qui va disparaître du jour au lendemain, l’investissement des collègues qui se révèle vain et la confiance des familles qui se trouve trahie par un système qui change les règles en cours de route. Une intervention ferme auprès du Ministère est indispensable pour obtenir une réécriture de ces textes. Le SNES-FSU l’abandon du plan local d’évaluation.
La disparition des E3C consacre le contrôle continu comme outil majeur d’évaluation. La logorrhée des consignes présentée dans l’arrêté du 28 juillet infantilise les personnels et bride considérablement leur espace habituel de liberté. La mise en place de demi-journées banalisées pour réfléchir à l’évaluation, la succession des chambres d’enregistrement des projets d’évaluation (conseil d’enseignement, conseil pédagogique, conseil d’administration) feront perdre un temps précieux aux collègues qui aimeraient consacrer les temps de concertation à des projets communs plus concrets pour favoriser la réussite de leurs élèves. Face aux risques représentés par le zèle de certain.e.s IPR et de certain.e.s chef-fe-s d’établissement, il nous faudra accompagner les collègues que les pressions de tous ordres risquent d’affaiblir.
L’apparition du professeur référent dont les missions sont précisées de manière redondante dans la NS du 23/08/21 constitue un recul dans la reconnaissance du travail d’accompagnement. Les missions, énormes, seront récompensées par… une demi-indemnité de PP.
Enfin, le projet « Je réussis au lycée » qui attribue des enveloppes conséquentes d’HSE aux lycées de l’académie ne masque pas le dénuement des établissements de Créteil auxquels l’institution n’a accordé que 3 ouvertures de postes d’enseignants pour plus de 3400 élèves supplémentaires.
Emploi
En cette rentrée nous pouvons faire un bilan des opérations de mobilités et de promotions qui se sont déroulées dans le cadre de la loi dite de transformation de la Fonction Publique. Force est de constater que « la transparence des procédures, (le) traitement équitable des candidatures » évoqués en préambule des lignes directrices de gestion ne sont pas respectés : l’opacité est devenue la nouvelle règle. La phase de recours, dans le cadre du mouvement intra-académique, est un simulacre de procédure : les réponses de l’administration sont lapidaires et aucun élément justificatif probant n’est apporté aux collègues qui contestent. Le rectorat de Créteil refuse de fournir le barème du collègue ayant obtenu le poste convoité ou le rang dans la pile du collègue ayant formulé le recours et n’a pas répondu à nos sollicitations de bilatérales, pourtant prévues par les LDG. Au travers des recours, nous constatons de nombreuses erreurs dans le mouvement ayant des conséquences majeures pour les collègues.
Concernant les promotions, s’est tenue pour la dernière fois en 2020/2021 la CAPA d’avancement accéléré aux 7e et 9e échelon. Les promotions d’accès à la hors classe, à la classe exceptionnelle, à l’échelon spécial de la classe exceptionnelle n’ont pas été examinées en CAPA. Dorénavant, l’administration a la main mise sur ces opérations qui, pour les collègues, ont une haute importance puisqu’elles impactent directement leur rémunération. Dès à présent, les collègues non promu-e-s ne pourront faire qu’un recours dans les conditions de droit commun.
Le SNES-FSU doit continuer à informer les collègues sur les conséquences, encore méconnues, de la loi de transformation de la Fonction Publique, sur les erreurs constatées dans les différentes opérations de gestion et inciter les collègues à faire des recours. Il est important de continuer à demander le retour des commissions paritaires et groupes de travail seuls capables de garantir l’équité de traitement et la transparence dans nos opérations de gestion de carrière.
Femmes
À la suite de la dynamique lancée lors des Congrès Académique et National du SNES-FSU, le SNES Créteil a entrepris de créer un secteur femmes pour promouvoir l’investissement de celles-ci dans notre syndicat et pour mener une réflexion collective sur les freins qu’elles rencontrent lorsqu’il s’agit de prendre des responsabilités ou de faire entendre leur voix. Conscient du retard pris sur les questions féministes, il s’est également donné pour mission de favoriser les échanges entre femmes, de permettre à toutes celles qui le souhaitent de prendre pleinement part à la réflexion et à l’action militantes, et de proposer des formations. Ces dernières porteront sur différents sujets et auront à cœur de se pencher sur des problématiques auxquelles nous sommes souvent confronté•es comme l’égalité filles-garçons dans nos pratiques professionnelles, l’égalité entre hommes et femmes dans nos métiers et notre syndicat,l’écoute et l’accompagnement des collègues victimes de violences sexistes et sexuelles au travail, afin que nous soyons en mesure de répondre aux attentes de nos élèves et de nos collègues.
Une adresse mail est désormais ouverte pour faciliter la communication avec les autres secteurs, les autres académies, les adhérent•es et les associations ou collectifs qui pourraient prendre part à nos formations : [email protected]
Entrée dans le métier
Deuxième étape de la réforme de la formation initiale et des concours des enseignant-es et CPE voulue par Blanquer, le recrutement des étudiant-es contractuel-les alternant-es à Créteil est un véritable fiasco. Sur les 300 attendu-es, le rectorat n’est parvenu à en recruter que 70. Sur ces 70, toutes et tous ne se sont pas présenté-es pour signer leurs contrats fin août. Les étudiant-es en M2 MEEF ne sont pas dupes : assurer 6h d’enseignement en pleine responsabilité pour 865 euros brut tout en validant son master et en préparant son concours ne permet pas de répondre à la crise du recrutement et de revaloriser l’entrée dans le métier.
Le rectorat se conduit avec les contractuel-le-s alternant-e-s de manière abjecte : il n’a donné leurs affectations à ces étudiant-es que fin août et leur a assuré qu’ils ne toucheraient leur rémunération que fin octobre ! Quel mépris pour ces aspirant-es professeur-es et CPE !
De la même façon et malgré l’intervention du SNES-FSU Créteil l’année dernière, les nouvelles et nouveaux AED en pré-professionnalisation viennent tout juste de signer leurs contrats le lundi 13 septembre pour une prise de fonction le 20 septembre : de nouveau, le rectorat ne compte pas verser aux AED pré-pro un salaire complet pour le mois de septembre ! Ces économies de bouts de chandelle mettent en difficulté ces étudiant-es en L2 qui ont parfois abandonné un travail étudiant-e pour rejoindre le dispositif et qui auront ce mois-ci des difficultés pour payer leur loyer et se nourrir.
Le SNES-FSU Créteil est aux côtés de ces jeunes collègues qui découvrent le métier par le prisme de la violence institutionnelle et administrative, plusieurs d’entre elles et eux nous ont déjà contacté-e-s pour exprimer leur désarroi. Dans les sections d’établissement, les militant-es doivent construire les conditions pour que les AED en pré-pro et les étudiant-es contractuel-les alternant-es rejoignent le syndicat où ils pourront porter collectivement, et dans l’unité, leurs revendications.
Les stagiaires nouvellement affecté-es à Créteil se sont massivement tourné-es vers le SNES-FSU Créteil pendant les congés d’été avec des centaines de mails et d’appels auxquel-les ont répondu les militant-es. La syndicalisation de ces nouvelles et nouveaux collègues est un enjeu essentiel ; l’engagement du SNES-FSU Créteil doit se poursuivre auprès d’elles et eux dans les sections d’établissements : pour maintenir un syndicalisme offensif et de masse, il est essentiel de transmettre aux jeunes collègues la culture syndicale et de leur démontrer l’importance de l’organisation collective.
Enfin le SNES déplore le dédain avec lequel sont reçues les interventions de ses commissaires paritaires en CAPA de titularisation des professeur-e-s agrégé-e-s. Face à des situations manifestement injustes, les représentant-e-s du personnel jouent leur rôle en signalant les contradictions des dossiers, mais les jeux semblent faits d’avance et leur action syndicale est déconsidérée. Nous souhaitons également un éclaircissement du SNES sur la composition de cette CAPA statuant sur l’entrée dans le corps.
Psy-EN, orientation
Pour les PsyEN et DCIO, encore une fois, la rentrée a lieu dans des conditions difficiles :
Les PsyEN non titulaires qui ont attendu des propositions de postes tout l’été, sont toujours en attente de contrats qui n’arrivent pas. Le rectorat avait assuré qu’il recrutait pour cette rentrée et qu’il serait prêt à faire face à la pénurie de PsyEN et de DCIO. Les quelques collègues positionné e s, las ses d’attendre un retour du rectorat, sont allé e s vers d’autres académies. Deux semaines, après la rentrée, nombreux postes de PsyEN sont encore vacants et l’administration peine à trouver des personnels.
Cette année, des CIO se trouvent sans DCIO, poste essentiel pour le fonctionnement et le positionnement du service. Pour exemple, la situation critique du CIO de Saint-Denis qui fonctionne actuellement avec la moitié de PsyEN et sans DCIO ! En revanche, les injonctions pleuvent sur les services que ce soit dans le cadre de l’obligation de formation, celui de la réforme du lycée ou encore concernant l’organisation des missions des PsyEN, en exigeant leur présence sur des salons et une ouverture encore plus large des CIO. Les PsyEN et DCIO n’ont pas le don d’ubiquité ! Et rappelons qu’ils sont concepteurs de leurs métiers dans le cadre de leur statut et de leurs missions définies réglementairement. Le SNES-FSU alertera sur la situation de pénurie des CIO et appelle à résister aux pressions faites par les DSDEN ou le rectorat. Nous ne réorganiserons pas les services pour faire face à la pénurie : pas de redéploiement, pas de couverture des établissements sans PsyEN faute de recrutement !
La prime de fidélisation 93 a injustement exclu certains PsyEN et tous les DCIO et personnels administratifs des CIO. La FSU a saisi le tribunal administratif.
Enfin la Loi du 5 août relative à la gestion de la crise place les psychologues dont les PsyEN et DCIO, sous obligation vaccinale. A compter du 15 septembre 2021, les PsyEN et DCIO qui ne souhaitent pas entrer dans un schéma vaccinal risquent la suspension, fragilisant encore davantage les personnels et les services. Le SNES-FSU dénonce cette volonté politique de soumettre la psychologie à une autorité médicale. Il sera aux côtés des collègues qui pourraient être dans cette situation en faisant valoir leurs droits. Il continue à agir politiquement pour faire reconnaitre que les PsyEN doivent être considéré e s comme les enseignant e s, CPE, AED, AESH, AS, puisqu’ils exercent dans l’EN et n’ont pas de missions de personnels soignants.
Retraité-e-s
Pendant presque 2 ans, les retraité-e-s ont subi la crise sanitaire : population vulnérable, très touché-e-s par la maladie, leur action syndicale a été entravée par les confinements successifs et l’obligation de rester à distance, moins équipé-e-s et formé-e-s à l’ informatique que leurs collègues actif-ves. Aujourd’hui la plupart sont vacciné-e-s, en France métropolitaine au moins, le risque sanitaire semble diminuer et leur volonté de se faire entendre reste plus que jamais immense. Les dossiers ont peu avancé pendant ces 2 ans :
protection sociale en danger (et pourtant le remboursement à 100% des tests et des vaccins démontre l’actualité de notre mandat du 100% Sécu),
loi Grand Age toujours en devenir, l’une des actions principales de la ministre étant de chercher un nouveau nom pour les EHPAD,
revalorisation des pensions à un moment où l’inflation repart de plus belle,
secteur santé en grand difficulté malgré le Ségur de la Santé dont se vantent le président et le ministre.
Tous ces points seront à l’ordre du jour de la journée de mobilisation du 1er octobre à laquelle les retraité-e-s du SNES-FSU de Créteil répondront massivement présent-e-s en participant au rassemblement devant le ministère des Finances à Bercy.
Attentif-ves à l’évolution de la situation dans l’Éducation nationale, ils soutiendront leurs camarades lors de la journée d’action du 23 septembre, se retrouveront sur les mots d’ordre de la journée interprofessionnelle du 5 octobre et n’oublieront pas de soutenir les femmes afghanes victimes des talibans.
Non-titulaires
En juillet, le rectorat a envoyé plus de 2 600 courriers de non-renouvellement.
Depuis la fin du mois d’août et la rentrée scolaire, aucune communication officielle des services du rectorat ne permet de savoir le nombre de collègues qui a été réellement employé et combien seront définitivement au chômage. Dans les établissements, on compte pourtant un grand nombre d’élèves sans enseignant-e.
Pire encore, le rectorat ne respecte pas ses propres priorités d’affectation, en laissant sur le carreau des collègues à la veille de passer en CDI ou tributaires du rectorat pour leur titre de séjour. La hiérarchie rectorale refuse à ce jour de recevoir les organisations syndicales et ne promet qu’un éventuel groupe de travail le 22 septembre.
Pourtant les problèmes s’accumulent : problèmes de paiement non résolus, courriers administratifs, demandes de départ en retraite ou de congé parental non traitées... Rien non plus concernant l’application de la nouvelle indemnité de précarité depuis le 1er janvier 2021.
Cette administration, de plus en plus kafkaïenne, génère autant de souffrances auprès des professeur-e-s que des personnels de la DPE2, dont on ne compte plus les arrêts et démissions.
Action
L’évolution de la pandémie a entravé, pendant de nombreux mois, les plans d’action des organisations syndicales, ou a occupé les personnels dans des mobilisations sur ce sujet très particulier. En cette rentrée, la FSU s’est un peu détachée de ce contexte pour appeler à des actions concernant nos métiers : journée de grève éducation le 23 septembre 2021, journée interprofessionnelle de mobilisation le 5 octobre 2021.
Le SNES doit poursuivre ses appels à l’action dans les prochains mois. Le contexte électoral ne doit pas nous inciter à la prudence. Au contraire, il est très important que nous puissions peser dans le débat électoral. La publication d’un manifeste de la FSU est une première étape, qui n’est pas suffisante. Le SNES doit continuer à déposer des préavis de grève couvrant les établissements qui se mobilisent dans la période, autant pour des raisons sanitaires, que pour des raisons de fonctionnement ou de conditions de travail. Le SNES doit mettre en débat la construction d’un plan d’action de grèves et de manifestations, une fois qu’il aura analysé le bilan de la journée du 23 septembre prochain. Une journée de mobilisation au moment du vote du dernier budget de la mandature permettrait de poursuivre l’action autour des mots d’ordre de la journée du 23 septembre (revalorisation salariale, création de moyens).
Le ministère n’a pas défini les conditions des passages des différents niveaux du protocole sanitaire. Le SNES doit exiger les clarifications nécessaires. En cas de refus, il doit se tenir prêt à l’action, si la situation épidémique dérape de nouveau, pour protéger les personnels contre l’impéritie du ministère. Il faudra se tenir prêt à appeler en urgence à de nouvelles mobilisations si nécessaire.
Dans le souci d’une inscription plus large au sein des mouvements féministes et intersyndicaux, le SNES-FSU appelle à rejoindre deux manifestations à Paris :
– l’une le 19 septembre : manifestation à Paris pour les droits des femmes en Afghanistan.
– l’autre le 25 septembre : mobilisation pour le droit à l’avortement dans le cadre de la journée internationale du droit à l’avortement – organisée par le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » dont est membre le SNES-FSU.
Le SNES-FSU soutient le rassemblement du 18 septembre 2021 en défense de la JAD d’Aubervilliers.
Vote : Pour 27 Contre 0 Abstention 1 NPPV 0