18 janvier 2021

militer

Motion de la Commission Administrative Académique du 18 janvier 2021.

Le SNES-FSU Créteil a réuni sa commission administrative académique le lundi 18 janvier 2021, en distanciel. Il a adopté la motion qui suit.

Le battage médiatique en cours sur le virus et la menace d’un possible reconfinement suscitent angoisse et inquiétude. Le deuxième confinement n’a pas empêché l’épidémie de COVID-19 de rester très active et le gouvernement, qui n’a cessé de mentir sur les masques et les tests, qui se débat sur la question du vaccin, nous demande de le croire sur parole. Pour l’instant, l’État qui se targue de continuer à soutenir l’économie par les dispositifs de chômage partiel mais qui ne fait que soutenir les grosses entreprises ne pourra écarter la grave crise économique et sociale qui se prépare et qui touchera toute la société. Les personnels de l’éducation en seront victimes par le blocage des salaires et la dégradation qui se poursuit du système éducatif. Ils verront aussi leurs proches frappés par la crise, de même que les élèves et leurs familles.

Le gouvernement, n’a dupé personne en laissant espérer durant le premier confinement une inflexion de sa politique. Il poursuit sur la même ligne néo-libérale, s’aidant d’une part, de la répression et d’autre part, des mesures de confinement et de couvre-feu, pour faire taire toute revendication. Les quelques rares reconnaissances d’erreurs d’analyse ne peuvent nous satisfaire. Par exemple, le gouvernement a reconnu très tardivement que le jour de carence est un handicap pour lutter contre la pandémie. Les nombreuses décisions contradictoires à ce sujet (jour de carence suspendu en cas de COVID de mars à juin 2020, puis rétabli par être à nouveau suspendu en décembre) montrent bien qu’il ne s’agit nullement de préserver la santé de la population mais de soutenir les entreprises et faire payer une partie de la gestion calamiteuse de la crise aux salarié-e-s. Nous continuons donc à dénoncer ce jour de carence, encore appliqué pour tout arrêt maladie hors-COVID. Sa gestion de l’épidémie est surtout marquée par une réduction constante des libertés, infantilisant la population. En parallèle, il poursuit sa politique de répression à l’égard des mouvements sociaux. Le pouvoir, à travers la préfecture de police de Paris, n’a cessé d’entraver les manifestations. Lors de la journée du 10 novembre 2020, la préfecture a refusé une manifestation et n’a accepté qu’un petit rassemblement qui ne pouvait être qu’un facteur plus important de diffusion du virus. Les violences policières ont été nombreuses durant les manifestations contre la loi de sécurité globale, particulièrement les 5 et 12 décembre dernier. De nombreuses-x camarades des cortèges syndicaux ont été nassé-e-s et copieusement arrosé-e-s par des gaz lacrymogènes sans raison : nous ne pouvons l’accepter car cela constitue une entrave à la liberté de manifester. La prolongation sans fin de l’état d’urgence ne peut que maintenir cet état de fait. Les nombreuses violences sont devenues la norme lors des mouvements sociaux récents, La FSU continue de les dénoncer et combat vigoureusement cette politique.

Dans l’éducation, le ministre Jean-Michel Blanquer est d’un immobilisme confondant : il se sert de la crise pour continuer sa politique de réduction budgétaire, de destruction du cadre national de l’école, des statuts et des missions des personnels. Sur la question sanitaire, le ministre a été incapable de reconnaître que l’école est un lieu de diffusion de l’épidémie. Le protocole sanitaire n’a pas évolué, aucun moyen supplémentaire n’a été créé. S’il a été obligé de céder sur les lycées au début du deuxième confinement et après une mobilisation importante des collègues notamment dans notre académie, en autorisant le passage en demi-groupe, il a choisi de se dégager de ses responsabilités en recourant au local et en laissant les chef-fe-s d’établissement décider. Il a proposé de recourir à des contrats d’assistant-e-s d’éducation, recruté-e-s que pour quelques mois, afin de prendre en charge les élèves qui auraient cours en visio-conférence. Cela ne correspond aucunement à notre revendication d’embauche massive et immédiate de personnels enseignants pour faire face à la situation. L’absence de cadrage national fait apparaître des inégalités importantes entre territoires et entre élèves : une partie des lycées, principalement les établissements favorisés et les lycées privés, sont restés à 100% en présentiel alors que d’autres ont mis en place les demi-groupes. Juste avant les vacances de Noël, le Premier ministre a brusquement reconnu que l’école était un lieu de contamination, en autorisant les enfants à ne pas venir en cours les trois derniers jours de classe. Blanquer a préféré se réfugier dans le déni, dans lequel il se cantonne depuis, refusant les multiples appels des syndicats à mettre en place un vrai plan de protection des personnels et des élèves.

L’attitude de Jean-Michel Blanquer, son refus d’entendre les représentant-e-s des personnels, de prendre les mesures nécessaires pour protéger les collègues et les usagers, sont inacceptables. Le SNES-FSU doit exiger la démission de ce ministre et son remplacement.

Le Grenelle de l’éducation a été une opération de manipulation pour rendre présentable les réformes Blanquer, et il est heureux que la FSU ait fini par quitter les discussions. La revalorisation annoncée est indigente. Elle ne touchera que 31% des personnels, pour des montants insuffisants : elle ne rattrapera que 20% de la perte de pouvoir d’achat depuis 10 ans. La Loi de programmation prévue annonce de nombreuses attaques contre le statut des personnels, présentées comme des contreparties, que nous devrons systématiquement refuser. Le ministre a aussi annoncé une prime d’équipement de 150€ par an, très insuffisante par rapport aux besoins et qui exclut plusieurs catégories de personnels, comme les CPE et les professeur-e-s documentalistes. Le SNES-FSU doit continuer à refuser l’instauration de nouvelles primes, qui ne sont pas soumises aux cotisations sociales et qui, le plus souvent, entraîne des contreparties. Il doit exiger un vrai plan de revalorisation qui permette de rattraper la perte de pouvoir d’achat depuis 2002 et de rendre de nouveau nos métiers attractifs. Cette revalorisation ne peut se faire que sans condition et par le biais du point d’indice. Elle doit intégrer la question des inégalités hommes-femmes. Elle serait de plus nécessaire, dans le contexte de la future crise économique liée à la COVID-19, car les fonctionnaires dépenseront ces sommes, n’épargneront que peu et relanceront la consommation. Ce mot d’ordre est au cœur de la grève du 26 janvier, et cela doit continuer lors des mouvements suivants, comme par exemple lors de la journée du 4 février 2021.

Rentrée 2021
La dotation horaire globale 2021 (DHG 2021) est marquée par les conséquences de l’austérité budgétaire portée par ce pouvoir. Sur l’académie de Créteil, les effectifs ont continué à grimper régulièrement depuis la fin des années 2000. En 2021, ce sont 3497 élèves qui arriveront dans les lycées de l’académie. Or, l’administration ne dote que l’équivalent de trois équivalent temps-plein (ETP). Par contre, elle continue à vouloir augmenter massivement le taux d’HSA, en ajoutant 83 ETP. Le H/E est passé en dix ans dans les lycées de 1,6 à 1,48. Dans les collèges, l’évolution est encore plus préoccupante, avec des inégalités en plus puisque le 93 était mieux doté dans les années 2000, grâce à l’importante mobilisation de 1998. Cependant, sa situation n’est guère reluisante : les collèges de Seine-Saint-Denis, en dix ans, sont passés de 1,52 à 1,38. Les deux autres départements sont maintenant à 1,25.

Cette augmentation massive du temps d’HSA ne pourra entraîner qu’une dégradation des conditions de travail, une hausse des arrêts-maladies ou des demandes de démission, qui se multiplient sur notre académie. Les quelques économies que le pouvoir croit engranger seront rapidement perdues par ailleurs, avec un coût bien plus élevé et une détérioration des conditions de travail et d’apprentissage. Le SNES-FSU se doit de mener une forte campagne sur les créations de postes. Il doit contrer le discours sur la soi-disant élévation du pouvoir d’achat des personnels, en soulignant l’effondrement des revenus des collègues depuis 20 ans. C’est d’une véritable revalorisation des salaires dont nous avons besoin. Notre syndicat ne peut avoir qu’un seul mot d’ordre pour la rentrée 2021 : un budget qui corresponde à la réalité des besoins !

Collège
Les collèges ont été les grands oubliés du protocole sanitaire. Vu la situation, il est impératif que le Ministère décide d’une nouvelle organisation des cours (groupes à effectif réduit) pour limiter le brassage des élèves. Depuis mars dernier, le SNES-FSU exige le recrutement massif et immédiat des personnels pour que les horaires des élèves soient sauvegardés, ce qui n’est pas possible en l’état du fait du refus du gouvernement de créer des moyens : Blanquer et le gouvernement portent seuls la responsabilité de la perte éventuelle de la moitié des heures des élèves. La cantine est reconnue comme un lieu de contamination, puisque les élèves ne portent pas de masques, mais, là encore, très peu de mesures ont été prises. Le SNES-FSU doit continuer d’exiger un protocole sanitaire renforcé protégeant les élèves, les personnels et les familles, afin de garder les établissements ouverts le plus longtemps possible. Les adolescent-e-s sont tout autant touché-e-s par le virus et contaminant-e-s, comme le montrent les derniers chiffres de Santé Publique France, loin des données mensongères éructées par Jean-Michel Blanquer.

Le SNES et la FSU doivent continuer de soutenir et de relayer toutes les actions engagées dans les établissements en revendiquant :

  • le passage à un fonctionnement en demi-groupes au collège ;
  • le recrutement d’enseignant-e-s pour prendre en charge les demi-groupes, d’AED, d’agent-e-s techniques territoriaux-ales, de CPE, PsyEN, ainsi que de personnels des pôles santé-sociaux ;
  • de nouvelles modalités d’aération des salles ;
  • la réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves et des mesures adaptées pour les internats.

Dans les collèges de l’académie de Créteil (ainsi que dans certains lycées professionnels), le Rectorat entend obliger les équipes à se plier à un exercice d’auto-évaluation des établissements. Comme dans l’enseignement supérieur, cette e ?valuation devrait avoir lieu tous les cinq ans, c’est-a ?-dire que, chaque année, 20% des établissements seraient évalués. En réalité, à Créteil, les autorités académiques ont, semble-t-il, revu pour l’instant leurs exigences à la baisse, du fait du contexte sanitaire. A titre d’exemple, 10 % des collèges (et quelques LP) sont concernés en Seine-Saint-Denis : priorité est donnée aux établissements qui ont vu l’arrivée d’une nouvelle direction à la rentrée 2020. Le danger est bien réel ! L’auto-évaluation vise à faire porter à l’établissement la responsabilité des difficultés rencontrées. La variante « participative » est très dangereuse, car elle est un leurre destiné à flatter les agent-e-s qui pensent faire corps avec l’établissement et établir un diagnostic propre à leurs lieux et outils de travail, à leurs pratiques : les personnels peuvent se laisser berner par ce visage « souriant » du management.

Comme pour les établissements déjà soumis à des contrats d’objectifs, les personnels s’engagent implicitement à réaliser des « engagements » mais ni le Rectorat, ni la collectivité territoriale de rattachement (qui peut être associée) ne s’engagent en terme de moyens en personnel ni en dotation de fonctionnement. Par ailleurs, l’auto-évaluation est un outil de déréglementation au nom de l’adaptation au « local ». Le but est d’attribuer les moyens non plus sur la base d’un cadrage national assorti d’indicateurs objectifs mais sur celle de la « valeur ajoutée » à apporter, sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit.

Le SNES-FSU dénonce ces logiques opaques analogues à la gestion des entreprises privées. Il doit continuer d’informer les collègues sur les stratégies possibles pour enrayer le projet ministériel : refuser d’entrer dans la démarche (boycott : cette stratégie ne peut réussir que si un maximum de collègues sont convaincu-e-s qu’il faut refuser de participer à la campagne d’auto-évaluation) ou entrer dans une démarche critique pour la vider de ce qu’elle pourrait avoir de dangereux pour l’établissement et faire valoir nos revendications. Le SNES-FSU doit appeler les collègues à se réunir pour tenter de leur faire comprendre que derrière le visage souriant de la « co-construction », il y a un piège managérial bien rodé, celui de la fabrique du consentement : en définitive, l’institution va leur demander de valider maintenant tout ce qu’elle sera ensuite en mesure d’exiger d’euxelles ! Là où cette « auto-évaluation » se met en place, sous couvert d’un simulacre de consultation, les équipes peuvent en profiter pour dénoncer les manquements de l’État et demander des moyens à la hauteur des enjeux pour faire réussir les élèves.

Avec la réforme du collège, les établissements classés en éducation prioritaire ne bénéficiaient déjà plus de dotation horaire élève supplémentaire. L’expérimentation présentée au Sénat par la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire (délabellisation des REP à la rentrée 2022, expérimentation de la contractualisation (CLA) dans 3 académies dès 2021) étant annoncée à coût constant dans un contexte général de suppressions d’emplois dans le second degré, la poignée d’heures promise ne pourra provenir que d’une redistribution entre établissements, le contrat faisant entrer dans une logique d’objectifs et de résultats avec mainmise des Rectorats sur le projet d’établissement, les pratiques pédagogiques et renforçant la pression sur les personnels, ainsi que la concurrence entre les établissements.

Si le label national REP (deux tiers des établissements classés) est supprimé, rien ne garantira plus de dotation supplémentaire, ni indemnité ou bonification mutation pour les personnels. Les équipes de REP se verront alors obligées d’accepter un CLA pour conserver des moyens et la carte de l’éducation prioritaire sera liquidée. Dans le même temps, les REP+ sont peu à peu phagocytés par le label des cités éducatives qui sont censées passer de 80 à 120 à la rentrée 2021.

À rebours de cette politique de démantèlement programmé de l’éducation prioritaire, le SNES-FSU doit continuer de porter l’idée d’une relance ambitieuse de cette politique : les établissements doivent pouvoir poursuivre les mêmes objectifs, dispenser les mêmes contenus avec exigence pour poursuivre les mêmes ambitions que les autres. Cela exige d’améliorer les conditions d’études pour les élèves et de formation, d’enseignement et de travail pour les personnels. Elle doit s’accompagner d’une politique de la Ville ambitieuse qui vise les territoires en difficulté et favorise la mixité sociale, ainsi que d’une politique d’aménagement du territoire qui permette de répartir les équipements publics de manière équilibrée.

Le SNES-FSU doit continuer d’informer tou-te-s les collègues et de réaffirmer son exigence d’un périmètre large de l’éducation prioritaire qui comprenne aussi les lycées généraux, technologiques et professionnels, dont l’articulation avec les collèges est essentielle. Il doit continuer de demander un label unique pour tous les établissements de l’éducation prioritaire et une carte définie par des indicateurs nationaux transparents et concertés. Ce sont ces indicateurs qui détermineront, pour chaque établissement en fonction de son niveau de difficulté scolaire, sociale et territoriale, les moyens lui permettant de réduire les inégalités. Aucune interférence d’influences politiques ne pourra ainsi faire classer ou déclasser un établissement en éducation prioritaire. Dès à présent, le SNES-FSU doit être à l’initiative de puissantes mobilisations au sein du périmètre intersyndical le plus large possible.

Réforme du lycée
Malgré les alertes répétées du SNES-FSU, le ministre s’entête dans son refus de modifier, d’une quelconque manière, sa réforme du lycée. Il maintient coûte que coûte l’épreuve du baccalauréat de spécialité à la mi-mars. Les élèves ont pourtant, dans leur majorité, perdu la moitié de leurs heures depuis novembre. Des inégalités se sont mises en place avec les lycées qui sont restés à temps complet. Les collègues réclament des allègements de programme et un report de l’épreuve, mais rien n’y fait ! Le ministre refuse de reporter. Le SNES-FSU doit continuer à porter ses mandats de retour du bac national, avec des épreuves anonymes et ponctuels de fin d’année. Dans l’attente, il continue d’exiger le report des épreuves de spécialité au mois de juin, avec un cadrage national et une organisation académique des épreuves. Il exige la suppression définitive du Grand Oral et porte cette revendication auprès de la profession.

Le Rectorat de Créteil a annoncé que les lycées qui n’avaient pu organiser les E3C1 en 2019 devraient les refaire passer avant les vacances de printemps. Cette décision va mettre le feu aux poudres dans ces établissements. De plus, elle apparaît complètement décalée, alors que tous les examens sont suspendus. Le SNES-FSU intervient auprès du ministère pour exiger l’annulation immédiate de ces épreuves.

Emploi
A compter du 1er janvier 2021, les CAPA sont dessaisies des opérations de gestion de carrières. Les LDG carrières ont été présentées au niveau national et au niveau académique. Malgré les demandes du SNES-FSU en groupe de travail, l’administration refuse d’y inscrire la prise en compte de la parité homme-femme et de l’imminence de la retraite dès l’évaluation et la formulation de l’appréciation finale de la valeur professionnelle. En commission paritaire, les élus du SNES-FSU Créteil faisaient modifier le projet de l’administration en s’appuyant sur ces critères. Comment s’assurer dans ces conditions de la juste place des femmes dans tous les grades et du maintien d’un accès possible en fin de carrière à la classe exceptionnelle au plus grand nombre ? La promotion est la seule revalorisation salariale possible au sein de l’Éducation nationale.

Au moment où les collègues prennent connaissance de leur compte rendu de rendez-vous de carrière il semble important que le SNES-FSU informe largement sur les possibilités de contestation afin de continuer à rester un interlocuteur important sur ces questions.

Entrée dans le métier
Malgré l’opposition du SNES-FSU, le Ministère maintient les entretiens professionnels prévus pour les lauréat-e-s des concours n’ayant pas passé d’oraux d’admission. Cet entretien débouchera sur un quatrième avis sur l’année de stage qui sera communiqué au jury académique de titularisation pour les certifié-e-s et CPE et à l’inspection générale pour les agrégé-e-s.

Cet entretien professionnel qui repose sur l’analyse d’une situation professionnelle vécue pendant le stage vient surcharger l’année des stagiaires déjà bien remplie et fait double emploi avec les autres évaluations, comme en attestent les critères d’évaluation publiés fin décembre par le ministère. Toutefois, et contrairement aux autres avis émis sur lui, le-la stagiaire pourra demander communication de l’avis émis par cette commission : il faut généraliser cette pratique à l’ensemble des avis intermédiaires et définitifs.
La session 2021 des concours se prépare de nouveau sous le signe de la Covid-19 et le DGRH s’accorde une « clause de revoyure » à la mi-mars. Pour le SNES-FSU, il ne serait pas acceptable que les candidat-e-s revivent les mêmes péripéties que l’année dernière. Il est encore temps d’appeler les listes complémentaires et de demander aux jurys, qui doivent être renforcés, d’en établir dans toutes les disciplines cette année. Les dispositions (réduire le nombre de candidat-e-s par salle et d’épreuves de disciplines différentes par jour, par exemple) pour que l’ensemble des épreuves des concours puissent se passer doivent être prises dès maintenant et non au dernier moment.

Malgré le contexte sanitaire, le SNES et la FSU doivent mobiliser, sur nos mandats, les étudiant-e-s contre la réforme des concours qui doit entrer en vigueur en 2022. Contre la contractualisation des M2 MEEF, il faut opposer le recrutement d’élèves-fonctionnaires correctement rémunéré-e-s. Contre « l’épreuve d’entretien professionnel » qui rompt l’anonymat par le biais de la « fiche de candidature » et qui ouvre la voie à un recrutement basé sur le néo-management, il faut opposer une bonne maîtrise des savoirs universitaires et des membres du jury qui ne soient pas extérieurs à la profession.

Psy-EN, orientation
Comme les collèges et lycées, les CIO de l’académie naviguent à vue par gros temps : après plusieurs réclamations, le matériel sanitaire est arrivé dans tous les CIO. Les PsyEN et DCIO doivent s’organiser avec les collègues manquant-e-s, alors que la crise s’inscrit à présent dans la durée. Pour notre administration, il n’y a pas de changement : les calendriers d’examen, de commissions administratives, des orientations restent les mêmes, de nouvelles missions découlant des réformes en cours s’accumulent et il est fait peu de cas des situations de détresse des élèves, des familles et des équipes… En cette période, les temps d’échanges et d’écoute, les suivis de situation et travail collectif entre personnels sont nécessaires. Comment pourrait-il en être autrement ? Pourtant, l’administration semble bien aveugle et enjoint les PsyEN à tenir des objectifs bien éloignés des préoccupations du moment. Les DCIO se voient doté-e-s de nouvelles missions chronophages dans le cadre de l’obligation de formation, sans aucun moyen supplémentaire (nombreuses réunions, mise en œuvre d’un numéro vert). Les conséquences de la Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel sont maintenant visibles : pas d’édition papier de brochure post-bac Ile de France, ce qui met en difficultés les élèves, profs, CPE et complique éminemment le travail des PsyEN. Des CIO sont encore menacés de fermeture.

Les PsyEN et DCIO du SNES-FSU Créteil seront vigilants et attentifs à la gestion des postes de PsyEN dans l’académie et aux recrutements de collègues non-titulaires. Trop souvent, ils ne sont pas anticipés ce qui créent des difficultés pour les services et une gestion aux effets désastreuxses pour les PsyEN non-titulaires. Les PsyEN appellent à la journée de grève du 26 janvier mais aussi à porter les revendications pour une meilleure défense des personnels dans le contexte de crise tout en prenant en comptes les besoins des élèves pendant et après la crise. Ceux-ci devront être soutenus et accompagnés et il faut d’ores et déjà anticiper les besoins, ce que l’administration ne fait pas puisqu’elle continue sur sa lancée de coupe budgétaire.

Retraité-e-s
Les retraité-e-s du SNES-FSU de l’académie de Créteil sont inquiets mais aussi en colère. Bien sûr, leur inquiétude concerne le développement de la crise sanitaire, le manque de visibilité d’un retour vers une vie normale, les nouveaux cafouillages qui cette fois touchent la vaccination. Mais elles et ils sont aussi en colère car sous couvert de crise sanitaire, elles et ils voient le droit à manifester se restreindre de semaine en semaine, un fichage malsain se mettre en place (3 décrets adoptés discrètement permettent un fichage massif des populations avec des éléments sur la santé, les activités sur les réseaux sociaux, les opinions politiques et syndicales) et une incurie des services de l’État qui, pour assurer la logistique nécessaire au développement de la vaccination, fait appel à des cabinets de conseils privés.
Dans le même temps, alors que le manque de lits , de personnels et de médecins de ville se fait de plus en plus criant, en particulier dans certains quartiers et certains territoires de notre académie, le gouvernement décrète un forfait de 18€ pour tout passage aux urgences non suivi d’une hospitalisation et poursuit ses projets de fusions (Bichat et Beaujon fusionnés à Saint-Ouen) ou de réorganisation (hôpital de Meaux) qui conduisent automatiquement à une réduction du nombre de lits et de personnels. L’ouverture au privé s’intensifie par le biais d’ « hôtels hospitaliers » construits pour accueillir les patients après les interventions chirurgicales à l’hôpital voisin.

Ils sont en colère de constater que les retraité-e-s (17 millions de personnes tout de même, dont 700 000 en EHPAD, ce qui fait 16,3 Millions vivant à domicile !) ne sont considéré-e-s que comme des personnes vulnérables.

Ils sont enfin en colère quand le gouvernement passe son temps à les opposer aux différentes catégories de la population : aux actifs, car elles et ils ont continué à percevoir leur pension intégralement, aux jeunes qu’on empêche de vivre et d’étudier pour sauver la vie de leur grands-parents. Ce discours est insupportable, lorsqu’on sait que la maigre augmentation des pensions de 0,4% au 1er janvier 2021 n’empêchera pas nombre de retraité-e-s précaires de voir leur situation se dégrader alors que d’autres contribuent de plus en plus à aider leurs enfants ou petits-enfants, notamment étudiant-e-s ou jeunes chômeurs, pour un grand nombre dans une situation dramatique.

Les retraité-e-s ont toute leur place dans la société, particulièrement pendant des crises comme celle que notre pays connaît à l’heure actuelle.

Congrès 2021
L’épidémie de COVID-19 reste active à un niveau élevé. A moins d’un effondrement des contaminations, il semble de plus en plus difficile d’imaginer réunir une centaine de personnes pour le congrès académique. A cela s’ajoute la difficulté d’organiser une restauration pour les congressistes et de gérer le couvre-feu. En effet, il démarre à 18h actuellement en Île-de-France, il entraîne mécaniquement une réduction du temps de débat. De plus, nous craignons la mauvaise image du SNES, si jamais un cluster apparaissait pendant l’un des congrès.

Par conséquent, le SNES-FSU Créteil demande de nouveau le report de l’ensemble des opérations de congrès à une date ultérieure. Cela n’empêcherait pas d’organiser les élections internes et de renouveler l’ensemble de nos instances.

Action

Le SNES-FSU continue à porter des revendications efficaces depuis le début de la pandémie. Malgré un refus obstiné du pouvoir de faire suite à nos revendications, il a entraîné une bonne dynamique de mobilisation le 10 novembre 2020. Il n’est pas parvenu à construire une nouvelle mobilisation d’ampleur en décembre, mais il a continué à agir, par exemple dans les manifestations du samedi contre la loi de sécurité globale. Il est à l’initiative d’une grève éducation le 26 janvier qui, même si elle évoque aussi les questions sanitaires, a pour objectif central la revalorisation de nos salaires et les créations de postes et de moyen. Nous constatons que peu de collègues du 77 se rendent à Paris pour manifester vu la situation sanitaire, pour ne pas prendre les transports. Le SNES-FSU 77 via la FSU 77 organise des rassemblements départementaux à 11h (Meaux, Torcy et Melun) afin de rassembler les collègues, avant un départ groupé vers la manifestation pour certain-e-s. Ces rassemblements permettront des prises de parole, préférables à une Assemblée générale virtuelle.

L’évolution de l’épidémie de COVID-19 continue de perturber nos actions syndicales. Cependant, le SNES-FSU Créteil s’est lancé dans une grande campagne de diffusion de tracts pour préparer la grève du 26 janvier. Il continue à répondre aux sollicitations des sections syndicales. Au-delà, il estime que notre syndicat ne doit pas déserter la rue, même si nos collègues sont inquiets des risques de contamination et des violences policières. La FSU a malheureusement cessé de participer aux manifestations contre la loi de sécurité globale le 12 décembre, décision sur laquelle elle est heureusement revenue en janvier. Le SNES-FSU doit systématiquement lancer des mots d’ordre de manifestation et ne pas laisser la rue au gouvernement.

Le SNES-FSU continue, au sein de l’intersyndicale, à appeler aux actions contre la loi dite de sécurité globale, en particulier aux manifestations qui se déroulent le samedi.

Le SNES-FSU est signataire de l’appel à la grève des AED du 19 janvier. Il doit considérer que les AED doivent être une catégorie prioritaire pour ses actions, comme il le fait actuellement pour les AESH. Il mène une campagne de syndicalisation. Il remet sur les tables ses mandats lors du prochain congrès, pour prendre en compte les revendications qui ont émergé dans les AG. Il doit en particulier prendre une position claire sur ce qui est offert aux AED qui ont atteint les six années d’ancienneté et qui, actuellement, se retrouvent au chômage.

La FSU est signataire de l’appel interprofessionnel à l’action et à la grève du 4 février. Cette journée se place dans le cadre d’une convergence des luttes entre différents secteurs qui seront en grève durant le mois de janvier : santé le 21 janvier, éducation le 26 et énergie le 28. Le SNES-FSU doit agir pour que cette journée soit articulée avec le 26 janvier. La date du 4 février doit apparaître comme une perspective de rebond après la réussite du 26. Si le contexte épidémique le permet, le 4 février doit être une date de grève et de manifestation. Elle peut permettre ensuite de construire un plan d’action plus large pour la période qui suivra les vacances d’hiver.

Les violences et les discriminations subies par les femmes ne faiblissent pas. Malgré les annonces, les mesures mises en place et les moyens alloués par le gouvernement ne sont pas à la hauteur. Les femmes sont aussi parmi les plus exposé-es aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Avec la FSU, le SNES continue à s’impliquer dans les cadres collectifs unitaires pour construire la mobilisation et la grève féministe pour le 8 mars journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

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