Comme nombre de nos collègues, nous avons lu l’article du journal L’Express intitulé « Mon lycée va craquer », article qui fait le procès de deux lycées de la banlieue parisienne sur la base de prétendues révélations aux sources pour la plupart anonymes, peu vérifiables, peu représentatives, hors de toute enquête sérieuse. Ces deux lycées se voient reprocher des atteintes à la laïcité, des grèves à répétition, et jusqu’au « sabotage » de leur institution. Faire porter la responsabilité des inégalités sur les professeurs qui y font face, les combattent tous les jours et accomplissent leur mission en défendant par la grève le droit à des conditions décentes, nous révolte. C’est le Ministre, à travers ses réformes, dont le bac local, qui creuse les inégalités.
L’article ne fait aucun état de l’environnement économique et social précaire où s’insèrent ces deux établissements. Il omet d’évoquer les difficultés de professeurs pour enseigner dans des conditions dignes : classes à 35, manque de locaux, manque de personnels de vie scolaire et de personnels socio-médicaux, manque de moyens... A ces difficultés, qui sont celles de très nombreux établissements scolaires de l’agglomération parisienne, et de Seine-Saint-Denis en particulier, les rectorats et le ministère n’apportent aucune solution.
Par la réponse du Ministère aux enseignants du lycée Angela Davis, c’est à tous les enseignants qu’il est répondu ; par la stigmatisation de nos collègues des deux lycées, c’est à la dignité de tous les professeurs qu’il est porté atteinte. Les professeurs d’Angela-Davis ont fait justice de ces allégations dans un communiqué. Nous demandons que leurs revendications soient satisfaites. Nous affirmons notre entière solidarité avec nos collègues.