Dans une motion présentée au conseil d’administration du collège Flagon, les enseignant.e.s élu.e.s du collège dénoncent la cité éducative dont leur collège est la tête de pont. Les cités éducatives conduisent à une destruction de l’éducation prioritaire.
Après un an et demi de labellisation, ils constatent qu’il ne s’agit pas d’une « stratégie éducative ambitieuse et innovante » ainsi que le proclame le gouvernement. Bien au contraire, les cités éducatives remettent en question l’importance du service de l’éducation nationale et conduisent à une surcharge de travail, tant pour les équipes pédagogiques que les services administratifs ou les équipes de direction.
Les cités éducatives s’inscrivent dans l’idéologie des « territoires apprenants » qui décrète que l’on peut apprendre et se former partout ailleurs qu’à l’école. En présentant tous les lieux comme équivalents pour apprendre, que ce soit l’école, les lieux culturels et sportifs, les associations ou même des fondations privées, alors tous les services publics et privés sont mis sur le même plan et l’importance du rôle du service public se dilue et est délégitimée.
Le budget prévisionnel de l’année 2024 du collège Fernande Flagon en est une démonstration évidente. Alors que la part dédiée aux activités pédagogiques diminue, celle consacrée à la vie de l’élève explose, essentiellement pour rémunérer des associations. Aussi, le budget du collège n’est plus destiné au pédagogique mais à l’animation, il montre une place de plus en plus importante du périscolaire et des collectivités au détriment de l’éducation nationale.
Non seulement la cité a été imposée malgré un refus massif de la communauté éducative exprimée lors d’une grève suivie à 70% mais des projets pédagogiques portés par des enseignants avec leurs classes ne peuvent être financés par les cités éducatives car ils ne s’inscrivent pas dans la logique de synergie prônée par les cités. Seuls les projets sur plusieurs classes ou établissements sont présentés, niant de fait la réalité du travail pédagogique qui s’appuie sur la connaissance fine d’un groupe classe pour l’accompagner dans la progression de ses apprentissages.
De plus, aucun moyen humain ou financier supplémentaire n’a été prévu pour compenser la surcharge de travail amenée par des projets chronophages, aux contours flous qui ne s’inscrivent pas dans un cadre pédagogique disciplinaire ou interdisciplinaire.
Enfin, cette manne financière est octroyée sur la base de projets. Elle participe donc de la contractualisation d’un service public qui met les établissements en concurrence et remplace des moyens et des financements pérennes par des conventions temporaires de 3 ans sans aucune visibilité sur le long terme.
Les représentant.e.s des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation du collège Fernande Flagon à Valenton exigent l’abandon des cités éducatives.
Vous trouverez en pièce jointe leur motion ainsi que celle concernant leur opposition au pacte.
25 février 2024