Encore un braquage d’une enseignante dans un collège !
À Saint-Denis comme ailleurs ça suffit !
#Pas de vagues ?
Les personnels du collège Elsa Triolet de Saint-Denis sont en grève aujourd’hui suite à une intrusion violente. Un groupe d’adolescents a d’abord interpellé une classe depuis la rue, a lancé un pavé sur la vitre de la salle, puis l’un d’eux, un ancien élève, a escaladé la grille du collège pour s’introduire dans la salle de classe. Il a insulté l’enseignante et l’a braquée avec un pistolet factice en tirant à plusieurs reprises des billes
en direction de son visage. Dans la même journée, un élève de 6e a introduit un taser dans le collège et les assistant-e-s d’éducation ont du faire face à un départ de feu à la cantine.
Cet événement s’inscrit dans un contexte plus qu’inquiétant sur le département :
– le 12 mars dernier, les collègues du collège La Courtille de Saint-Denis ont exercé leur droit de retrait suite à l’agression physique d’un enseignant devant le collège,
– le 12 mars, un groupe d’élèves s’introduit dans le lycée Paul Eluard de Saint-Denis avec des battes et des marteaux,
– le 5 avril, les personnels du collège Diderot à Aubervilliers étaient en grève suite à l’agression violente d’une assistante d’éducation et d’un enseignant.
À cela s’ajoutent des phénomènes de violence dans la ville de Saint-Denis, les enseignant-e-s d’EPS ne cessent de faire remonter les violences dont ils sont victimes avec leurs élèves sur les installations sportives. Jets de bouteille, agressions physiques et verbales… sont le quotidien des collègues.
Ces situations sont dues à la dégradation des services publics et à la casse de l’éducation prioritaire, parexemple dans notre établissement :
– 10 % d’heures d’enseignement en moins depuis 2012 alors que les effectifs ont augmenté : 100 élèves en plus,
– le manque d’adultes : 1 assistant-e d’éducation pour 89 élèves, 2 CPE pour 578 élèves et une suppression de poste en français à la rentrée prochaine.
Les services publics d’Aide sociale à l’enfance et de la Protection judiciaire de la jeunesse sont eux aussi touchés : la fermeture des foyers d’accueil et les délais de prise en charge des enfants, de saisie de la Justice et d’application des décisions sont bien plus longs que dans les autres départements. Ceci s’explique par la saturation des services sociaux et médicaux dans notre département.
La seule réponse de l’institution scolaire est répressive : dépôt de plainte, mobilisation des équipes mobiles de sécurité mais aucun moyen n’est débloqué pour améliorer la situation. Chaque jour dans le département 167 à 589 élèves sont sous le coup d’une exclusion temporaire de leur collège : on parle de « collège fantôme ».
Face à ce constat d’échec, l’institution appelle les enseignant-e-s à « tenir bon », à prendre sur eux alors qu’elle a acté une baisse de moyens dans les collèges du département pour la rentrée prochaine.
C’est pourquoi, les personnels du collège Elsa Triolet revendiquent :
– le classement en REP + avec les moyens qui vont avec,
– des moyens en Vie Scolaire : un 3e poste de CPE et deux postes d’Assistant-e d’Education,
– la baisse du nombre d’élèves par classe et un abondement de 81h pour favoriser les effectifs réduits et l’encadrement des élèves,
– des personnels médico sociaux à temps plein sur l’établissement.
Les personnels grévistes appellent à construire un front commun pour l’éducation à Saint-Denis avec les personnels des écoles, collèges et lycées et les parents d’élèves afin d’obtenir de véritables moyens pour les
enfants du département.
Par ailleurs, nous serons présent-e-s le samedi 13 avril à 11h sur le parvis de la Basilique au rassemblement contre les réformes Blanquer, néfastes au service public d’éducation, avec les personnels et parents mobilisée-s et nous appelons à nous réunir le mardi 16 avril à 18h à la Bourse du Travail de Saint-Denis.
Plus d’informations : [email protected]
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