Le collège Georges Politzer d’Ivry-sur-Seine est dans une situation particulière : il aurait dû déménager dans un autre quartier de la ville à la rentrée 2016 au collège Assia Djebar. Ce déménagement n’a pas eu lieu, car les sols étaient pollués. Ces deux emplacements sont séparés par les voies du RER C qui traverse la ville.
À la rentrée 2023, un nouveau collège, le collège Gisèle Halimi, a ouvert sur le plateau de la ville d’Ivry-sur-Seine. Ainsi, la carte scolaire de la ville a été refaite, et le secteur du collège Politzer est désormais centré sur la localisation du collège Assia Djebar alors même que le déménagement ne pourra avoir lieu dès la rentrée 2024.
Le collège Politzer est depuis confronté à une baisse du nombre d’élèves qui s’explique en partie par l’ouverture d’un nouveau collège. Cette baisse s’explique aussi par les dérogations accordées à de nombreuses familles habitant le quartier autour d’Assia Djebar. En effet, celles-ci préfèrent que leurs enfants prennent un bus jusqu’au collège Molière plutôt qu’ils et elles marchent environ 20 minutes, en passant sous les voies de RER, pour rejoindre le collège Politzer.
Cela entraîne la fermeture de 9 divisions en deux ans, le collège passant de 24 divisions banales en 2022-2023 à 13 pour la rentrée de septembre 2024. Ces fermetures entraînent la suppression de quatre postes d’enseignant.es. Pour celleux concernées, la suppression de poste n’est jamais une bonne nouvelle. Cependant, ces suppressions étaient anticipées, et une réflexion avait été menée au sein des équipes concernées pour que celles-ci se passent au mieux.
Cette situation était connue et acceptée depuis la présentation de la structure en conseil d’administration avant les vacances d’hiver, au début du mois de février. Lors de la saisie des vœux du mouvement intra-académique, les collègues du collège Politzer apprennent le mercredi 27 mars, par un concours de circonstances, que les postes qu’ils et elles pensaient supprimés ne l’ont pas été.
Pour deux de ces postes, il s’agit de postes « fantômes », il n’y a aucune heure d’enseignement à dispenser au collège Politzer, et donc un complément à faire qui couvre l’entièreté du service.
Les collègues concernées conservent leur poste, mais peuvent être affectées partout sur le département, voire sur plusieurs établissements, sans indemnités, car elles sont titulaires d’un poste fixe.
Les collègues concernées se trouvent dans une situation stressante et difficile à vivre : se retrouver affectée sur un établissement sans même avoir fait de vœux, sans même avoir été informée de cette situation dès le début du mouvement. Elles ont ainsi rempli le RSST.
En cas de mutation de ces collègues, les vœux des nouveaux collègues affectés sur ces postes n’auront pas été respectés : comment accepter d’exercer à Cachan alors que l’on a possiblement engagé un nombre important de points pour avoir un poste fixe à Ivry-sur-Seine ?
Face à cette situation, les enseignantes et enseignants du collège Politzer ressentent un fort mépris de la part de l’institution. Une audience en urgence a été sollicitée en urgence dès le jeudi 28 mars pour trouver des solutions. Solidaires de leurs collègues affectées sur ces postes fantômes, l’écrasante majorité des enseignantes et enseignants ont décidé collectivement de suspendre les heures d’enseignement à 10 h le vendredi 29 mars afin d’obtenir une réponse positive de la direction académique du Val-de-Marne à leur demande d’audience.
La saisie des vœux au mouvement fermant le mercredi 3 avril, et pour permettre aux collègues d’aborder ce mouvement avec le plus de sérénité possible, l’audience était souhaitée le mardi 2 avril au plus tard.
Prétextant des difficultés d’emploi du temps, la direction académique a accordé l’audience jeudi 4 avril. Si ces difficultés peuvent s’entendre, c’est bien la direction académique qui les a créées en ne communiquant pas sur cette situation aussi stressante qu’inattendue.
Le fort sentiment de mépris ressenti ne faisant que s’accentuer, les enseignantes et enseignants ont décidé de réitérer la demande d’audience urgente : une vingtaine de collègues, soit la moitié des effectifs enseignants, se sont rassemblé
es devant les locaux de la direction académique le mardi 2 avril au matin.Face à une telle mobilisation, la direction académique a refusé le dialogue, renvoyant à la date du 4 avril, et a ainsi maintenu la situation de stress des collègues affectées à ces postes fantômes.
Le SNES-FSU 94 dénonce le manque de communication et d’égards de la part de la direction académique. Il affirme que la procédure du mouvement doit être transparente. Il demande à la direction académique de cesser de maltraiter les collègues par sa gestion des ressources humaines, et d’entamer un dialogue avec les enseignantes concernées pour que cette situation de postes « fantômes » soient gérés au cas par cas, de manière sereine, en respectant les vœux des collègues et les règles du mouvement intra académique. Il demande qu’aucun collègue ne soit affecté sur ces postes « fantômes » en cas de vacance de ceux-ci.