Voici la lettre distribuée par les professeur-es aux parents de seconde réunis samedi 22 septembre au matin.
Les professeurs du Lycée Jean-Jaurès s’adressent aux parents de leurs élèves
Le Ministère veut mettre en place des « tests de positionnement »de français et de mathématiques en seconde
Pourquoi nous nous y opposons
Cette année, le Ministère a entrepris de faire passer aux élèves de secondes comme à plusieurs autres niveaux des « tests de positionnement ». Nous sommes qualifiés pour évaluer les élèves, concevoir des évaluations et apporter des remèdes chaque fois que, par ces évaluations, nous détectons une difficulté ou que nous découvrons une carence.
Pourquoi refuser ces tests ?
Ces tests sont inadaptés aux élèves et, pour le français, très éloignés du contenu même de la matière que les professeurs doivent enseigner au lycée : drôle de manière de préparer à l’étude de la littérature que de « tester » la compréhension d’un jeu vidéo !
Ces tests semblent conçus par des machines, et, en tout cas, sont corrigés par des machines, comme si on voulait habituer les élèves à se passer du rapport essentiel d’être humain à être humain, le rapport le plus individualisé qui soit -qui porte à l’École le nom de pédagogie.
Les résultats de ces tests vont permettre de profiler les élèves, les professeurs, les classes et les établissements : dans un contexte de suppression de postes (2600 dans le secondaire l’an prochain pour 40 000 élèves en plus), avec la perspective du gigantesque tri social de ParcourSup, alors que la réforme du lycée va aboutir à des enseignements de plus en plus « différenciés » entre établissements, ces tests
préparent évidemment la mise en concurrence de tous contre tous !
Nous n’en voulons pas !
Nous réclamons au contraire l’abrogation de la loi ORE (celle qui préside à l’instauration de Parcourssup) et le retrait de la réforme du lycée et du baccalauréat !
Certains de votre compréhension et de votre soutien,
Les professeurs réunis en Assemblée générale ce 20 septembre, à l’unanimité des présents, avec leurs sections syndicales Force Ouvrière et SNES-FSU .