Communiqué du SNES-FSU Créteil.
Arcueil, le 1er juillet 2022,
Ces derniers jours, les établissements qui bénéficiaient de premières STMG à 24 élèves par classe apprennent que les seuils sont massivement relevés à 30, particulièrement en Seine-Saint-Denis, pour la rentrée 2022.
Cette situation a plusieurs causes. Tout d’abord, le nombre d’élèves continue à augmenter, et particulièrement en STMG. L’Éducation nationale n’a jamais voulu améliorer l’image de l’enseignement professionnel, alors qu’il est souvent facteur de débouchés intéressants pour les élèves qui ne se sentent pas à l’aise dans les voies générales et technologiques. Les familles choisissent donc de pousser leurs enfants vers les voies générales et technologiques, où certain-es d’entre elles et eux se retrouvent en difficulté. Pour éviter d’aller vers la voie professionnelle, et ne pouvant accéder aux autres filières de la voie technologique et à la voie générale, les familles font de plus en plus souvent le choix de la filière STMG.
Ensuite, l’État a fait le choix de dévaloriser cette filière en en faisant, dès 2013, le seul baccalauréat accessible automatiquement par toutes et tous les élèves se trouvant en seconde générale et technologique. La réforme Blanquer du bac a modifié cette situation, mais le bac STMG en a été durablement marqué.
En parallèle, le ministère peine de plus en plus à embaucher des professeures et professeurs d’éco-gestion pour assumer les enseignements de STMG. Les étudiantes et étudiants de ces filières se présentent de moins en moins aux concours de recrutement : les salaires sont trop bas, les conditions d’enseignement sont difficiles, les opportunités d’embauche ailleurs sont plus intéressantes. La crise de recrutement qui touche toute l’Éducation nationale, est particulièrement marquée dans la voie technologique.
Les STMG se remplissent donc sans qu’il soit possible de créer des divisions supplémentaires. Dans ces conditions, que fait l’Éducation nationale pour tenir l’impossible promesse ministérielle d’ « un enseignant devant chaque classe à la rentrée » ? Elle augmente les seuils. Ces filières méritent pourtant autre chose !
Il ne sera pas possible de les faire évoluer sans repenser la place des voies professionnelle et technologique dans le système éducatif comme dans la société. Ce n’est pas en augmentant le nombre d’élèves par classe que nous y arriverons. C’est en donnant les moyens aux lycées de travailler, en embauchant des personnels statutaires, en abaissant les effectifs par classe, et en permettant à tous et toutes les élèves de s’épanouir dans ces filières et d’accéder à l’enseignement supérieur.
Le SNES-FSU Créteil refuse ces hausses des seuils d’effectifs par classe. Il appelle les personnels à s’y opposer et sera à leurs côtés dans les luttes, pour une autre voie technologique et pour obtenir les moyens nécessaires pour un système éducatif de qualité dans tous les territoires, y compris les quartiers populaires de notre académie.