22 septembre 2020

les personnels

 Rentrée 2020, la situation des CPE dans l ’académie de Créteil

Avant tout chose, une bonne rentrée et une bonne année scolaire à toutes et à tous.
L’année scolaire écoulée n’a ressemblé à aucune autre : lutte contre la réforme des retraites, du lycée et du bac ; mobilisations pour la défense du service public, du paritarisme, pour de meilleures conditions de travail en collège comme en lycée ; crise sanitaire-Covid ; confinement puis dé-confinement, école à distance ; crise sociale et économique... La période a été dure, éprouvante mais a renforcé le besoin du collectif. Les CPE, aux côtés des autres personnels, ont répondu présents pour relever les défis. Cette année 2019-2020 restera dans l’histoire avec l’improvisation permanente du ministère et un dernier trimestre où les personnels prenaient connaissance des informations relatives à leur quotidien professionnel dans les médias ou sur les réseaux sociaux, 24h à 48h avant leur entrée en vigueur.

L’année qui s’ouvre s’annonce tout aussi compliquée. Les enjeux sanitaires, organisationnels, éducatifs et pédagogiques posés par la crise sanitaire restent d’actualité. Pour autant, le ministre se refuse à prendre la mesure du défi éducatif que représente cette nouvelle rentrée. La crise sanitaire est loin d’être terminée. Elle provoque une grave crise économique et sociale avec une explosion du chômage, une aggravation de la précarité, la baisse de nombreux revenus, la peur du lendemain. En tant que CPE, dans une académie déjà en difficulté, nous savons les ravages que ce contexte a déjà sur nos élèves et leurs familles. La dimension sociale des inégalités est ignorée au profit d’une vision qui fait porter sur l’individu l’entière responsabilité de son "destin scolaire". Les inégalités se sont creusées.
L’établissement, lieu incontournable de socialisation et d’interactions n’a pu jouer ce rôle en raison du confinement. La crise a confirmé que l’état du bâti scolaire était loin d’être à la hauteur des enjeux (salles de classe exiguës, couloirs étroits, sanitaires en nombre insuffisant...). Le caractère obligatoire de l’école a été mis à mal. Le retour, lors de la reprise, sur la base du volontariat des familles, a fragilisé le fondement même du service public d’éducation et accentué les inégalités.
La crise a mis en lumière le manque criant de personnels vie scolaire. Elle doit être l’occasion de moyens supplémentaires en CPE, AED, personnels médico-sociaux dans le cadre d’un plan de relance. Hors l’’absence totale dès la rentrée d’infirmièr-e scolaire et d’assistant-e social-e dans de nombreux établissements perdure. Les personnels d’éducation sont contraint-e-s de prendre en charge les missions dévolues au pôle médico-social alors que cela ne fait pas partie de leurs missions ni de leur formation.
Dés la 1re semaine, un lycée La Courneuve, « fonctionne » sans assistant d’éducation (AED).Un cas positif au Covid-19 a été détecté et, après enquête de l’Agence Régionale de Santé (ARS), c’est toute l’équipe des AED qui est temporairement placée en quarantaine pour une durée pour l’instant inconnue (des tests sont en cours). La direction et les CPE assument l’ensemble des missions habituellement effectuées par les AED : gestion de l’ouverture et de la fermeture de la grille toutes les heures, vérification des carnets, du port du masque et de la distribution du gel hydroalcoolique, encadrement des services à la cantine, surveillance des couloirs et de la salle de permanence, gestion des retards, des exclusions et, surtout, des possibles conflits et chahuts entre élèves. Malgré les efforts et le professionnalisme des personnels, cela entraîne néanmoins une surcharge évidente de travail et une grande difficulté à remplir leurs missions spécifiques qu’ils sont les seuls à pouvoir effectuer du fait du cadre légal et de leurs compétences. Le Rectorat propose de récupérer des collègues AED dans les bahuts du district !!! Même réponse pour un autre lycée de Villepinte fermé car AED, CPE et Direction en quatorzaine : « contacter un collège de Sevran d’y envoyer des AED pour refaire fonctionner le lycée » … Le temps de d’écrire ces lignes, plusieurs autres établissements se retrouvent confrontés à des situations comparables.
Les collègues se mobilisent selon diverses modalités d’actions, que ce soit en Seine-et-Marne au collège Robert Doisneau de Dammarie-les-Lys, en Seine-Saint-Denis ,rassemblement des établissements de Saint-Denis le 15 septembre prochain, exercice massif de leur droit de retrait par les personnels du collège Roger Martin du Gard à Épinay-sur-Seine, au LPO P. Eluard à Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne , grève , appel à la grève au collège Adolphe Chérioux à Vitry-sur-Seine, au collège Albert Camus du Plessis-Trévise …
Pendant ce temps, le ministre n’a pas manqué de poursuivre la déclinaison de sa politique de casse : réforme du lycée et du lycée professionnel, du bac et des programmes, mise en place à marche forcée des Établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI), des « cités éducatives », des « PIAL » (Pôle Inclusif d’accompagnement localisé), du « Service National Universel », des « 2S2C », de la formation et des concours... Prochaine cible ? L’éducation prioritaire.
La liste est longue et nombreux sont les points qui impacteront la catégorie et notre métier.
Les réformes des retraites et de l’assurance chômage sont loin d’être abandonnées.La loi Fonction publique a donné toute la mesure de sa nocivité. Celles et ceux qui ont demandé une mutation ou ont été affectés en tant que stagiaires cette année l’ont compris : dorénavant obtenir transparence et garantie d’un traitement équitable lors de ces opérations de gestion est un parcours du combattant.
Entre erreurs de l’administration, volonté de ne transmettre qu’un minimum d’informations et réponses tardives aux recours formulés, les personnels ont compris les dangers de la suppression du contrôle paritaire des opérations de gestion. L’affaire récente du poste de CPE dans un grand lycée parisien, « réservé » à la fille d’un membre haut placé du Rectorat de Paris, est l’expression la plus évidente d’un risque de népotisme généralisé.
A Créteil , nous avons avons eu un florilège d’anomalies et en découvrons encore en cette rentrée :
des postes : non pourvus de titulaires depuis 2 ans, par négligence, poste libéré alors que le titulaire n’a pas sa mutation à l’inter, poste de personnel prioritaire non bloqué, mi-temps thérapeutique pas compensé, congé parental non pris en compte… Lorsque, pour la dernière CAPA, vos élus dénoncent ces situations, madame la DRH, représentant le Recteur commence par rétorquer avec hauteur « j’aimerais bien que vous donniez des exemples, des preuves de ce que vous avancez », puis confrontée aux faits, elle se retranche « nous avons suivi la loi … nous avons tenté de remédier dès lors que nous avons été informés ». La belle affaire dès lors que tout se fait dans l’opacité et où les mouvements entachés d’erreur ne seront pas annulés.
Les rémunérations en constante régression (gel du point d’indice), une revalorisation salariale
toujours repoussée, laissent chez les personnels un goût amer, surtout lorsqu’on connaît les positions de la nouvelle ministre en charge du dossier, dont toute l’éloquence vise à justifier « l’efficacité » du jour de carence ans la lutte contre l’absentéisme des personnels, ce que même les gouvernements sarkozystes n’avaient osé défendre.
Dans ce contexte d’une année très particulière, le SNES-FSU sera, comme toujours, aux côtés des personnels pour les informer, les défendre, construire les mobilisations nécessaires pour obtenir l’indispensable revalorisation salariale, l’amélioration des conditions de travail, un temps de travail de 35 heures toutes tâches comprises et bien sûr veiller à la sécurité sanitaire de la communauté éducative.
Ce sont les personnels qui, tous les jours, font vivre le service public d’éducation, et non un ministre et un recteur déconnecté des réalités qui déclarait aux collègues du LPO R.Rolland à Ivry le jour de la rentrée Le recteur « Vous n’avez pas plus de CPE à 1200 élèves en 2020 qu’à 800 élèves en 2005 ? L’affectation de CPE supplémentaires n’est pas ma priorité »… nous savons donc exactement ce que nous valons pour ces gens ! A Cachan les collègues sont en grève pour demander l’annulation de la suppression d’un poste de CPE.
Les personnels doivent être considérés, revalorisés, le mépris doit cesser !

Le prochain colloque CPE sera l’occasion de revenir sur tous ces points et bien d’autres :
Quatrième rencontre sur le métier de CPE , « La relation des jeunes au travail », Rencontre et débat avec deux universitaires su le thème « la relation des jeunes au travail », mercredi 25 novembre 2020- (Bourse du travail, à Paris)-
Vous pouvez d’ores et déjà vous y inscrire via l’espace adhérentE du SNES-FSU /Stages nationaux
Le contexte sanitaire limite les places et risque d’affecter l’agenda. En fonction de la situation, nous vous informerons des aménagements et solutions alternatives.

Le SNES-FSU c’est vous, c’est nous :
Liens utiles

https://creteil.snes.edu/Personnels-vulnerables-malades-cas-contact.html

Mise à jour régulière du site : http://www.chsct-travail-sante-fsu.fr/article.php?idarticle=276
Rejoignez-nous, syndiquez-vous ! https://www.snes.edu/Adherer-ou-re-adherer-au-SNES.html

Bon courage à toutes et tous dans cette période si particulière.