Depuis le début de l’année scolaire, le collège Jules Vallès de Vitry-sur-Seine (classé en REP, zones sensible et prévention violence, dépendant de la Politique de la Ville) fait face à une grave pénurie de personnels et d’enseignant.e.s.
Ainsi, concernant les enseignant.e.s, une professeure d’espagnol, en congé maternité depuis la rentrée, n’a été remplacée qu’en octobre. Deux postes de français sont vacants et n’ont été remplacés que tardivement, après les vacances de la Toussaint. Les premiers nommés, habitant à plus d’une heure de trajet du collège, ont été contraint.e.s, à ne pouvoir être présents.
Les latinistes n’ont pas eu de cours de Lettres et Culture Antique depuis le début de l’année. Mais, après tout, à quoi peut bien servir à des élèves des milieux défavorisés d’apprendre le latin ?
Le pôle médico-social est à l’heure actuelle inexistant : le poste de Psychologue de l’Éducation Nationale,
celui d’infirmier ou d’infirmière ainsi que celui d’assistant.e social.e n’ont pas été pourvus en septembre et
restent à ce jour vacants. La présence de ces personnes dans un établissement classé en REP, zones sensible et prévention violence est pourtant absolument indispensable.
Ces manques touchent aussi l’administration : sur les deux postes et demi de secrétariat dont est doté le collège, un demi-poste est vacant. Par ailleurs, la secrétaire de direction, en arrêt maladie depuis début décembre n’a pas été remplacée.
L’absence de ces enseignant.e.s et de ces personnels empêche nos élèves issu.e.s de milieux populaires d’avoir la scolarité que devrait leur fournir le Service Public d’Education. Ce, au moment où elles et ils sont fragilisé.e.s par l’inflation galopante qui touche plus particulièrement leurs familles.
Comment bien préparer l’examen du DNB et l’orientation des élèves de 3e dans de telles condition, avec une rupture d’égalité par rapport aux élèves bénéficiant de tous leurs cours ? Comment accompagner les difficultés médicales et financières de certains élèves ? Comment accompagner l’ensemble des élèves avec l’attention, le respect et la rigueur que l’Etat doit à chacun.e de ses futur.e.s citoyen.ne.s ?
Par ailleurs, les conditions de travail de l’ensemble des personnes présentent au collège Jules Vallès sont gravement dégradées par la vétusté des bâtiments : la rupture d’une canalisation (la deuxième en 4 ans) a laissé l’établissement sans eau et sans toilettes décentes pendant une semaine en décembre ; un problème de chauffage récurrent depuis quelques années transforme les salles de la cantine en une véritable glacière dès que les températures baissent.
Cette situation est malheureusement loin d’être un cas isolé à Vitry-sur-Seine : pas de pôle médico-social au collège Rabelais, pas d’infirmière au collège Perrin depuis l’année passée, pas d’Assistant.e Social.e au lycée Jean Macé, ...) et les audiences demandées au rectorat n’ont apporté aucune réponse positive.
Les classes populaires n’ont qu’à se débrouiller sans les personnels, pourtant indispensables, qui ne font pas défaut dans les établissements scolarisant des élèves de classes sociales plus aisées, dans des villes plus favorisées du département.
A l’heure où une nouvelle réforme du collège va venir bouleverser l’organisation des enseignements et dégrader encore les conditions de travail des enseignant.e.s et autres personnels, il serait temps que le Ministère et les Académies donnent aux élèves accès aux mêmes droits partout sur le territoire, et garantissent aux enseignant.e.s et aux personnels les capacités de travailler dans de bonnes conditions et de manière efficace.
13 février 2024