6 janvier 2020

militer

Tracts, publications pour mobiliser le 9 janvier : jusqu’au retrait, on continue !

Tracts, publications pour mobiliser le 9 janvier : jusqu'au retrait, on (…)

Cette année 2020 débute comme la précédente a fini : avec un mouvement d’ampleur de contestation de la réforme des retraites même si depuis plusieurs mois, le gouvernement tente de vendre son projet de réforme et d’en minimiser les conséquences désastreuses pour nos métiers. D’éléments de langages en faux reculs et promesses trompeuses, tout y passe !
Pour faire la part des choses et mobiliser les collègues qui seraient encore hésitants, vous trouverez ci dessous tracts , publications, arguments à discuter en salle des profs.

Le premier ministre a tenté de nous diviser

La première stratégie du Premier ministre a été le classique ’Séparer pour mieux régner ’. Il a évoqué la « clause du grand-père » ou « clause d’antériorité", distingué les salariés nés avant 1975 des autres en prétendant faussement qu’ils ne seront pas impactés ; accordé des dérogations à un régime initialement à vocation « universelle » ; réclamé une « trève des confiseurs » qui n’a pas eu lieu ; lancé en catastrophe un simulateur mensonger ( https://www.snes.edu/Retraites-le-simulateur-du-gouvernement.html ) ; communiqué sur les perturbations générées par les grèves et essayé – en vain - de monter les salariés les uns contre les autres ...

De son coté, le Président de République a choisi, le 31 décembre à l’occasion de ses vœux, de poursuivre l’épreuve de force (http://fsu.fr/voeux-du-president-e-macron-reste-sourd-a-la-crise-sociale/ ) , et espère encore imposer la retraite par points.

Mais rien n’y fait ! Les sondages montrent qu’ils n’ont convaincu personne. Chacun-e a compris que la seule universalité de ce projet de réforme, c’est celle du « tou-te-s perdant-e-s » . La retraite par points limitera fortement les pensions de retraite ; individualisera leur mode de calcul ; favorisera le développement de solutions individuelles et non solidaires, pour ceux qui le pourront – c’est à dire peu d’entre nous.

Le gouvernement ne peut – ni ne veut – garantir le maintien des pensions enseignantes !

Pour nos métiers, parmi les plus impactés par la réforme, et devant les 3 mobilisations majoritaires réussies entre le 5 et le 17 décembre, le gouvernement a enchaîné les promesses : « garantie » de maintien de la valeur du point acquis pour le calcul de la pension ; « revalorisation » mirobolante ; etc.
Ne tombons pas dans le panneau ! (https://www.snes.edu/Retraites-salaire-ne-pas-tomber-dans-le-piege.html ) !
Le système par points n’offre en soi aucune garantie sur la valeur d’achat et/ou de service du point ; il ne permet pas, de garantir le maintien des pensions à leur niveau actuel sauf à engager une revalorisation gigantesque de l’ordre de 10 milliards d’euros par an, en l’indexant sur l’inflation, et sans jamais revenir dessus ... Qui peut y croire ?

M. Blanquer attendait depuis longtemps : il clame haut et fort que la réforme des retraites est « une occasion historique de redéfinir le métier d’enseignant » cad tout qu’il a décrit dans son ouvrage en 2016 : la revalorisation de nos salaires avec en contrepartie une négociation de nos missions : augmentation du temps de travail, annualisation, bivalence, … bref, toutes mesures que nous avons jusqu’ici réussi à contrer.
Le projet de réforme des concours de recrutement ( https://www.snes.edu/Reforme-de-la-formation-des-enseignant-e-s.html ) la Loi de Transformation de la Fonction publique avec le recours massifs aux contractuels, les suppressions du rôle collectivement protecteur des CAPA sur les carrières et affectations, l’introduction du concept de rupture conventionnelle, etc. sont des étapes successives de ce projet.

La réalité de la « revalorisation » annoncée est donc sans rapport avec la question des retraites, mais bien en rapport avec les projets du gouvernement de repenser intégralement l’Education nationale, son fonctionnement (Loi Ecole de la Confiance, Lycée Blanquer, « fusions » masquées des académies, etc.) et les missions et la place de ses personnels.

Né-e-s avant 1975, pas concerné-e-s ?

Et...non ! L’instauration dès 2022 d’un âge pivot à 62 ans et 4 mois, en augmentation de 4 mois par ans, pour atteindre 64 ans en 2027, concernera toutes celles et tous ceux nés après 1960, même s’ils ne sont pas concernés par la réforme à points.
Il faudra donc travailler davantage ou percevoir une retraite moindre. Tout départ avant d’avoir atteint l’âge pivot entrainerait une décote. C’est la décote la plus défavorable qui s’appliquerait entre celle liée au nombre de trimestres manquants et celle liée à l’écart à l’âge pivot.
Ainsi si vous voulez prendre votre retraite en 2022, à 62 ans avec tous ses trimestres validées, vous subirez une décote ( car depart avant 64 ans) , tout comme partir à 63 ans avec des trimestres manquants.
Le gouvernement escompte 10 milliards d’économies sur les pensions d’ici 2030 avec cette mesure, ce sont bien toutes et tous les retraitables d’ici-là qui seront concerné-e-s.

« Les pensions ne baisseront pas » : Blanquer ment !

E. Philippe, afin de rassurer, affirme que les droits acquis au 1er janvier 2025 dans le système de retraite par répartition seront sanctuarisés pour les générations 1975 et plus, ayant déjà commencé à cotiser dans ce système. A partir du 1er janvier 2025, il y aurait bascule dans le système par points.
Blanquer promet 10 milliards sur 17 ans et prétend que les professeurs ne perdront pas un euro de retraite.
Qu’en est-il concrètement ?

Considérons le cas de professeur-e-s certifié-e-s, ayant une carrière de 43 ans, sans heures supplémentaires, sans être professeur principal. Les collègues accèdent à la hors classe après 3 ans dans le 10e échelon et terminent leur carrière au 7e échelon de la hors classe (3850€ brut mensuel, hors ISOE part fixe 1213,53€ bruts annuels). Les éventuelles décotes ou surcotes liées à l’âge pivot ne sont pas prises en compte car les précisions sur l’évolution à la hausse de l’âge pivot ne sont pas suffisantes à ce jour. Dans le système de retraite par répartition actuel, le montant brut de la pension mensuelle de tels collègues est de 2885€, soit 75% du dernier traitement indiciaire brut.
Lucie née en 1975, au 3e échelon de la hors classe depuis 4 mois le 1er janvier 2025 (au 9e échelon aujourd’hui), peut espérer avec "la préservation de ses droits acquis", 2219€ de pension, soit une perte de 666€ mensuels. Afin de maintenir son niveau de pension, Lucie doit être augmentée de 2656€ par mois à compter du 1er janvier 2025 et ce jusqu’à la fin de sa carrière !.
Antoine né en 1984, au 9e échelon depuis 1 an au 1er janvier 2025 (au 7e échelon aujourd’hui), peut quant à lui espérer 2097€ de pension, soit 788€ de perte mensuelle. Sa revalorisation mensuelle doit être de 2358€ dès le 1er janvier 2025, pour voir son niveau de retraite maintenu.
Magali, recrutée en 2022, effectuant toute sa carrière dans le système par points, peut espérer 1821€ de pension mensuelle, soit 1064€ de perte mensuelle. Le salaire des nouveaux recrutés doit être augmenté tous les mois et tout au long de leur carrière de 1777€.

Blanquer peut donc nous proposer 100 € d’augmentation par mois ! Même 1000€ d’augmentation mensuelle ne suffirait pas à nous garantir une pension identique à celle prise dans le système actuel !

Agir ensemble, jusqu’au retrait de la reforme !

Nous sommes attaché-e-s à la solidarité intergénérationnelle, aux cadres collectifs protecteurs, au code des pensions civiles, et en particulier, au calcul de la retraite sur les 6 derniers mois afin de l’asseoir sur les « meilleures » bases de rémunérations.
Nous portons collectivement l’exigence d’améliorations pour les pensions des femmes, des dispositifs permettant d’alléger les fins de carrière...

Avec l’intersyndicale interprofessionnelle, le SNES et la FSU, appellent à une mobilisation de très grande ampleur le JEUDIJANVIER et le SAMEDI 11 JANVIER.


tracts et publications :

Communiqué de presse intersyndical

tract second degré 9 janvier