1er avril 2024

actu des établissements

UN ARTICLE A DESTINATION DES PARENTS D’ELEVES : TOUT COMPRENDRE SUR LE CHOC DES SAVOIRS, OU TRI SCOLAIRE DES ENFANTS

Élèves séparés de leur classe entière et mélangés à d’autres élèves en français et mathématiques.
Les élèves n’auront plus cours en classe entière dans les disciplines maths et français, ils seront mélangés avec d’autres élèves issus d’autres classes qui seront dans le même groupe de niveau qu’eux. Pour les 6e, souvent très perturbés par le passage de l’école (un seul enseignant) au collège (un enseignant pour chaque matière), cela va augmenter les changements et les risques d’être perdu dès le début d’année. Dans ces deux disciplines, ils ne seront plus avec leurs copains habituels.

Emplois du temps dégradés et difficiles à comprendre.
Les groupes de niveaux vont engendrer ce qu’on appelle des « barrettes » dans les emplois du temps, c’est-à-dire des alignements entre les classes : les 6e devront par exemple avoir tous français en même temps pour permettre la mise en place des groupes. Et alors ? Cela va avoir des conséquences sur leurs emplois du temps qui risquent d’être peu pratiques, avec notamment de nombreuses heures de trou, cela risque aussi de les rendre encore plus difficiles à comprendre pour les élèves.

Élèves classés dans des groupes sur la base d’évaluations standardisées sans tenir compte du profil.
Pour être classés par niveaux, les élèves vont être soumis à des évaluations nationales (appelées « tests de positionnement ») lors de l’entrée en 6e ; ces évaluations en ligne et chronométrées ne sont pas élaborées par les enseignants et ne tiennent pas compte des situations particulières des enfants (trouble dys, handicap, difficultés de concentration, phobie scolaire, etc) ou de leur mauvaise maîtrise de l’informatique, d’autant plus qu’ils n’ont plus de cours de technologie pour les y préparer.

Effet dévalorisant pour les élèves qui risquent de subir des moqueries.
Les élèves qui seront affectés au groupe des plus faibles vont inévitablement être stigmatisés, ils se sentiront dévalorisés et risquent davantage de subir du harcèlement scolaire. On va leur coller une étiquette de « nuls » qui va détériorer leur confiance en eux, et qui risque de les suivre sur toute leur scolarité.

Aucune entraide possible avec des élèves d’un autre niveau.
Les élèves de différents niveaux n’auront plus ou très peu classe ensemble en maths et en français, ils ne pourront plus s’entre-aider. En perdant l’hétérogénéité du groupe classe, les élèves sont triés et perdent aussi la dynamique de groupe qui leur permet de développer solidarité, entraide et confiance.

Changement possible de professeur en cours d’année.
Si certains élèves sont amenés à passer dans un autre groupe en cours d’année, ils changeront alors de professeur et de camarades de classe, ce qui risque de nouveau de les perturber, et ce qui empêche la mise en place d’une relation de confiance avec l’enseignant, qui connait ses élèves et sait s’adapter à eux.

Groupes peu chargés pour les élèves en difficulté mais très chargés pour les autres.
Actuellement, l’Education Nationale ne donne pas plus de moyens aux collèges pour mettre en place ces groupes, la conséquence sera immédiate : dans l’impossibilité de faire autrement, les groupes des plus forts seront à lourds effectifs (30 minimum) et les groupes des faibles à petit effectif. Cependant, le maximum de 15 pour les groupes des plus faibles a été abandonné faute d’un nombre suffisant d’enseignants, et pourra donc être dépassé.

Rythme difficile à suivre pour arriver au même niveau que les autres.
Les élèves des groupes faibles pourront théoriquement intégrer le groupe des plus forts s’ils progressent, mais comment pourraient-ils atteindre le niveau d’un groupe qui va aller beaucoup plus vite et aborder des notions plus complexes ? Beaucoup plus loin dans les apprentissages ? Les enseignants craignent que les élèves désignés comme faibles soient coincés dans leur groupe sur l’ensemble de leur scolarité au collège.

Suppression d’autres dispositifs d’aide (demi-groupes, soutien, co-enseignement), d’options et de projets car les moyens sont insuffisants.
Pour mettre en place ces groupes, les collèges vont devoir utiliser les heures qui sont actuellement prévues pour d’autres dispositifs, comme l’aide personnalisée, les demi-groupes, ou encore pour monter des projets à l’année. Les options comme les classes bilangues ou le latin sont aussi menacées. Les élèves vont donc perdre le bénéfice de dispositifs qui ont déjà prouvé leur efficacité en termes de progression scolaire ou d’enrichissement culturel, pour mettre en place la réforme « choc des savoirs », dont les études des chercheurs en éducation montrent qu’elle sera inefficace, et même délétère puisqu’elle engendrera de grandes inégalités entre les élèves.

Le brevet va devenir plus difficile et sera obligatoire pour accéder au lycée.
Le contrôle continu va passer de 60 à 40%, et l’épreuve finale comptera donc pour 60% dans l’obtention du diplôme. Les dispositifs d’harmonisation des notes vont disparaître. Pour être admis en classe de seconde en cas d’échec au brevet, il faudra intégrer une seconde prépa (1 seule par département). S’il échoue, l’élève ne sera plus prioritaire pour accéder aux formations professionnelles, contrairement aux 3es. Il devra se contenter des places restantes.

ENSEMBLE, MOBILISONS-NOUS POUR REFUSER CETTE REFORME SEGREGATIONNISTE, REVOLTANTE, ET SCANDALEUSE ! FAISONS-NOUS ENTENDRE POUR EXIGER UN AUTRE COLLEGE POUR NOS ENFANTS AVEC PLUS DE MOYENS !

Ci-dessous, tract à destination des familles.