Après des mois de confinement et de discours publics rappelant le rôle du service public d’éducation, il était difficile de croire à une rentrée pire que les précédentes, alors que nos élèves ont accumulé un retard immense à la suite de la période précédente.
Pourtant dans le Val de Marne, c’est 19 équivalent temps plein en collège qui disparaissent à cette rentrée pour 580 élèves en plus selon les prévisions officielles. Dans les faits, le nombre d’élèves de sixième a augmenté de manière considérable un peu partout et les moyens ne suivent pas, semant la stupéfaction et la colère des personnels.
En effet, alors que les inégalités scolaires battent des records après la période de confinement, et que nos élèves de banlieue en sont trop souvent les premières victimes, cette rentrée constitue une provocation envers les personnels et les élèves du Val-De-Marne.
Dans de nombreux collèges et de nombreuses villes, des dizaines d’élèves sont sans affectation et les classes extrêmement chargées. Les établissements sont encouragés à ne plus inclure ni compter dans leurs effectifs les élèves « à besoin particulier », bénéficiant des dispositifs ULIS (handicap moteur ou cognitif) ou UPE2A (étrangers allophones). Cette disposition consistant à encourager l’exclusion des élèves à besoins particuliers des classes, à rebours des discours officiels sur l’inclusion scolaire, constitue une forme de discrimination de fait.
Le point sur les mobilisations en cours
Au collège Plaisance, les collègues dénoncent les effectifs de sixième et de quatrième, et ont fait grève cette semaine en demandant l’ouverture de deux classes.
Au collège Issaurat à Créteil, les effectifs dépassent ont atteint parfois les 29 par classe en sixième alors que le collège accueille trois dispositifs d’inclusion pour élèves handicapés, à la fois pour des troubles moteurs et des troubles cognitifs. De nombreux collègues ont d’ores et déjà annoncé leur refus de mettre en place les heures supplémentaires de rattrapage dans des conditions qui ne permettent en aucun cas le rattapage des inégalités et du retard lié au confinement.
Au collège A.Chérioux, Vitry-Sur-Seine, en grève lundi prochain 7 septembre, où un rassemblement est prévu à 13h00, où les effectifs par classe ont bondi en sixième à 29 par classe alors que tous les élèves ne sont pas encore inscri.tes. Ce collège, classé sensible et politique de la ville accueillant dans les classes surchargées des élèves d’ULIS à troubles cognitifs et des élèves allophones (UPE2A).
Dans les collèges d’Alfortville, tous sont déjà chargés et au moins 17 élèves sont sans affectation et refusés par tous les collèges de la ville.
Au collège Blaise Cendrars, à Boissy-Saint-Léger, classé réseau d’éducation prioritaire, de nombreux élèves, notamment allophones, se voient refuser les inscriptions par manque de place, instituant une véritable discrimination envers ces élèves et leurs familles (les collègues seront en grève la semaine prochaine).
Au collège Albert Camus au Plessis Trévise, certaines classes ont atteint les 30 élèves, et plus de 16 élèves ont été refusé à l’inscription.
Au lycée de Cachan, une grève est prévue la semaine prochaine suite à la suppression d’un poste de CPE.
6 septembre 2020