Déclaration CPE SNES-FSU à la CAPA du 27/02/2013.
Le changement de majorité est porteur d’une promesse pour les personnels de l’éducation nationale.
Après avoir été méprisés par le gouvernement précédent, vus comme une charge coûteuse qu’il
fallait réduire, le changement de ton est perceptible, et est structuré autour d’un discours qui fait de
la jeunesse la priorité numéro un, et de l’éducation un investissement plutôt qu’une charge.
Ce discours doit être suivi d’actes, que les personnels attendent.
Après de longues discussions, au cours desquelles le SNES, organisation majoritaire pour
l’ensemble du second degré, a fait entendre ses propositions, nous sommes toujours en attente du
projet pour l’école, et des exigences sont là.
Une de nos exigences est une revalorisation salariale. Peut-on ainsi décemment vouloir refonder
l’école sans revaloriser les salaires des personnels ? Rappelons que le décrochage salarial est net en
terme indiciaire, qui plus est pour les CPE. Les comparaisons faites par l’OCDE au niveau européen
sont ainsi nettement en notre défaveur.
Le 31 janvier dernier , la FSU, à ce titre avait appellé à la grève dans la Fonction Publique. La dégradation des conditions de travail et de rémunération, l ?instauration de la journée de carence dans la Fonction publique, étaient au c ?ur de cette action. L’abrogation due la journée a depuis été annoncée mais concernant le salaires , aucune perspective n ?est tracée pour inverser l ?évolution subie par les agents de l ??ducation Nationale depuis tant d ?années.
Le traitement réservé aux CPE est ainsi un véritable scandale : ne pouvant bénéficier d’heures supplémentaires qui ont été pour les enseignants la seule solution pour conserver leur niveau de revenu, les CPE ont pris de plein fouet la non revalorisation du point d’indice, qui vient d’être réaffirmée pour l’année 2013,
A cela s’ajoute le ratio inférieur en ce qui concerne la hors-classe, dont le Ministre a déclaré dans les médias ces dernières semaines l’injustice et l’absence de création d’une agrégation ou d’un titre équivalent.
Le tableau est catastrophique, le ministère doit y répondre.
C’est d’ailleurs une des solutions préconisées par le SNES : une agrégation, couplée à une possibilité
d’accès à un corps d’inspection spécifique, qui répondrait aux exigences de débouché de carrière et
permettrait de développer une inspection conseil par quelqu’un issu du corps. La situation actuelle,
où les CPE sont inspectés par des IPR également en responsabilité des personnels de direction,
n’est bonne pour personne. Elle constitue un empêchement institutionnel pour les CPE de bénéficier
une véritable inspection-conseil. Elle est aussi un frein institutionnel pour les corps d’inspection de
pouvoir accomplir véritablement cette inspection-conseil, particulièrement lorsqu’il y a conflit.
De même, le SNES revendique des personnels titulaires formés dans les établissements. En ce sens, le recrutement des APS est une réponse inadaptée. Cela permet au ministère de recruter à bac +2 des
personnels de niveau bac, avec le salaire équivalent, pour leur faire assumer des missions en partie
déjà assumées par d’autres, en partie les CPE d’ailleurs.
Ces sujets ne sont pas anodins : la question des missions des personnels, de la reconnaissance du
périmètre de leur mission, et du niveau de salaire auquel on les paye, sont des marqueurs réels de
l’intérêt qu’on leur porte : les personnels ne veulent plus de beaux discours creux, empreints certes
de bons sentiments, mais des engagements réels.