Comme l ?année dernière, un contingent de hors-classe enfin équivalent à celui des certifiés et un barème moins discriminatoire ces dernières années améliorent la progression de carrière des collègues sans compenser, et de loin, le gel prolongé du point d ?indice. Cependant, avec un taux stable de promotion, le nombre de promus baisse parce que le nombre de promouvables baisse. Dans une académie où le nombre de postes n’est pas censé baisser, c’est bien le signe que les collègues de 7e échelon et plus, se raréfient. Quelle qu ’en soit la raison, le turn-over à Créteil s’accentue ...
Comme les années précédentes, les commissaires paritaires des SNES et SNUEP-FSU rejettent le principe de la Hors-Classe telle qu ?elle serait la récompense d’un « mérite » pour le moins subjectif. Nous maintenons notre souhait que l ?indice terminal de cette Hors-Classe devienne l ?indice terminal de la classe normale. Plus encore que d ?une gestion de carrière axée sur le mérite individuel, c ?est toujours d ?une reconnaissance réelle et globale dont les personnels ont besoin. Dans ce cadre-là, les modalités d ?accès à la hors classe qui s ?appuient sur une logique de mise en concurrence des individus doivent absolument être révisées. Elles le doivent d ?autant plus lorsque l’on voit évoluer fortement l’attribution de certaines bonifications. Ainsi, le nombre d’avis « Exceptionnel » attribués à des collègues a presque doublé d’une année sur l’autre. Ce pourrait être une excellente nouvelle quand à la reconnaissance dont bénéficie la catégorie si ce n’était, par le jeu du barème, une prise en compte accentuée de ce « mérite » plus que la reconnaissance d’une carrière, quand on calcule que la différence entre un avis Exceptionnel et un « Très Favorable » équivaut à quatre années d ?ancienneté dans le 11e échelon.
De plus, sur le fond, la poursuite jusqu’en 2017 du gel du point d’indice est inacceptable. Le SNES/SNUEP-FSU revendique une réflexion globale sur la refonte des grilles de rémunération, des perspectives de reconstruction de la carrière afin que certains passages d ?échelon soient moins longs, une revalorisation d ?indemnités liées à l ?exercice du métier et la prise en compte des conditions d ?exercice. Malgré les dernières annonces concernant la fonction publique, nous sommes loin du compte.
Plus spécifiquement cristolien et lourd de conséquence quant à l’actuelle CAPA, il semblerait, à la lecture des documents, que des modifications auraient été faites dans les bonifications sans aucune information aux collègues. Nous ne parlons pas ici des critères de départage évoqués le 19 juin, mais de l’exercice en ECLAIR et en REP+. Il était convenu (et cohérent avec le principe de la Hors-classe) que cet exercice était pris en compte sur l’intégralité de la carrière de l’agent et pas seulement sur son affectation actuelle. Qu’en est-il exactement ?
Par ailleurs, que ce soit dans le cadre de la notation ou dans celui de la promotion, la question de l ?évaluation des CPE est bien évidemment liée à celles de la reconnaissance de leur identité professionnelle, de la charge et des conditions de travail. Les discussions en cours avec le ministère ne peuvent se contenter d’une actualisation des missions sans clarifier les obligations de service des personnels et reconnaître la lourdeur de leur charge de travail. Le métier doit lui aussi être conforté avec pour c ?ur le travail éducatif auprès des élèves et leur suivi au sein des équipes pédagogiques et éducatives. Mais les objectifs d ?une vie scolaire des élèves épanouie et réussie se heurtent à bien des obstacles comme celui du manque de personnels. Pour la rentrée 2016 encore, des établissements de l ?académie connaîtront une baisse de leurs moyens de surveillance.
Si nous évoquons le manque de moyens, c ?est qu ?il s ?invite, en creux, dans les appréciations des collègues. Si les établissements étaient suffisamment dotés, les collègues n ?auraient pas besoin de « ne pas compter leur temps » ou « leurs heures ». Encore 8,75 % des CPE sont évalués à l ?aune de fonctions de direction (qu ?ils les occupent, les convoitent ou les méritent !), c’est 1% de moins que l’année dernière mais le chemin est encore long.
Nous renouvelons aussi une fois encore la demande que, dans un souci de transparence, de cohérence et conformément aux engagements pris par la DRH ces trois dernières années, les collègues soient systématiquement informés de ces appréciations, lors de la campagne de notation par exemple. Nous regrettons que ce ne soit toujours pas systématiquement le cas.