Depuis 2009, le Ministère de l ??ducation Nationale recueille les taux de grévistes dans les établissements à l’aide d’un logiciel appelé MOSART : MOdule de Saisie des Absences et des Retenues sur Traitement. Entré en service sous Luc Chatel en 2009, MOSART orchestre avec une grande virtuosité le grand concert de pipeau médiatique qui accompagne désormais la publication des chiffres de la grève, à chaque mobilisation enseignante.
Un échantillon « représentatif » de la mobilisation
Le premier biais méthodologique provient du fait que le ministère ne procède pas à une remontée exhaustive de la situation de chaque établissement. Seuls les résultats d’un échantillon d’établissements triés sur le volet et considérés comme « représentatifs », sont retenus par le Ministère pour calculer le taux de grévistes. Cependant, ce dernier ne justifie ni ne précise, les critères de représentativité retenus pour composer cet échantillon. En Seine-et-Marne, par exemple, seuls 13 établissements sur 127 collèges figurent dans cet échantillon ? soit 1/10è environ des établissements du département. Et il y a fort à parier que les établissements retenus ont été judicieusement choisis.
Une méthode de calcul qui minore mécaniquement le taux de grévistes
Le second biais vient de la méthode de calcul qui minore mécaniquement le taux de grévistes. Le ministère demande en effet aux Chefs d’établissements de remonter le nombre de grévistes en le rapportant à l’ensemble des personnels travaillant dans l’établissement, et non aux seuls personnels de service le jour de la grève. Ainsi un enseignant en congé maladie ce jour là sera considéré comme non gréviste, et un enseignant gréviste ayant cours l ?après midi également, parce que le nombre de grévistes est recensé après l ?heure de remontée des chiffres au ministère.
Un décompte qui inclut toutes les catégories de personnels.
Enfin le décompte s ?effectue en englobant toutes les catégories de personnel, enseignants et non enseignants, y compris les Chefs d’établissements, les adjoints, le personnel administratif et d’entretien. Autrement dit, une grève majoritaire dans un établissement, avec une telle base de calcul devient à coup sûr une grève minoritaire. Il n’en fallait pas tant pour complaire à tous les mélomanes de la communication mensongère.