La section SNES du collège Timbaud de Bobigny a rédigé ce texte expliquant pourquoi le personnel sera en grève le mardi 12 février (une vingtaine de collègues pour le moment).
LE PROJET DE LOI PEILLON C ?EST LA MENACE DU CARACTERE NATIONAL DE L ?EDUCATION, NOUS N ?EN VOULONS PAS !
Camarades,
Le projet Peillon est lié à l ?acte III de la décentralisation que nous refusons. Nous sommes très attachés au caractère national de l ?éducation, à nos statuts, aux programmes et diplômes nationaux.
Voici ce que la loi de refondation institue :
– Le socle commun de connaissance et de compétence est consacré, l ?ajout du terme de culture ne change rien. L ?organisation de l ?enseignement par discipline disparaît au profit d ?une organisation par groupes de « compétences ».
– Un contrôle des compétences au baccalauréat, c ?est la fin du diplôme national (art 34).
– L ?organisation des enseignements au collège selon un « tronc commun » dans lequel « un nouveau parcours de découverte du monde économique et professionnel (??) s ?adressera à tous (??) de la sixième à la troisième. » (Texte annexe à la loi). Des heures de Français, Mathématiques, Histoire géographie ou autre, seront enlevés pour laisser la place au monde de l ?entreprise. Les élèves, dès la 6e, se verront proposer des visites d ?entreprises, des stages ??
– L ?abandon du service d ?orientation aux régions : non seulement le statut de nos collègues COPSY en tant que fonctionnaires d ?Etat disparaît mais la jeunesse se retrouve livrée aux demandes du marché.
– La contractualisation tripartite établissement scolaire ? autorité académique ? collectivité territoriale de rattachement (art 38). Le conseil d ?administration des établissements prévoit désormais la présence de représentants du monde économique : c ?est l ?installation de l ?entreprise dans l ?école. « Afin de mieux adapter l ?offre de formation professionnelle aux besoins des territoires, d ?anticiper et d ?accompagner les mutations économiques, l ?Etat et les régions doivent nouer un partenariat renforcé » (texte annexe au projet de loi).
– La mise en place de projets éducatifs territoriaux ne concerne pas uniquement l ?école primaire, mais également les personnels du secondaire (art 40).
– Des échanges de services entre professeurs des écoles et enseignants du collège (article 36) : c ?est la remise en question des obligations de services statutaires des enseignants.
– Un conseil école-collège mettant en place un cycle CM2 6e avec la généralisation de « projets » dans lesquels rien ne nous garantit le respect des programmes nationaux.
– « Des parcours d ?éducation artistique et cultuelle » fondés sur un partenariat avec les collectivités locales ou associations.
– Le transfert aux régions de la responsabilité de la carte des formations livrant la jeunesse aux besoins économiques locaux
– La création de lycées polyvalents (« des campus ») dans lesquels certains élèves ne seraient même plus sous statut scolaire. C ?est le développement de l ?apprentissage, au détriment des lycées professionnels qui forment les jeunes à des diplômes reconnus par l ?état, garants des conventions collectives (page 38, annexe sur les campus)
De tout ça nous ne voulons pas, nous voulons garder un service d ?éducation national qui garantit l ?égalité d ?accès au savoir.