Vous trouverez ci-dessous la déclaration du SNES-FSU lors de ce CTSD sur les créations / suppressions de postes dans les collèges et SEGPA du département.
En fichier joint, vous trouverez un bref compte rendu des réponses du DASEN ainsi qu’un état récapitulatif des créations/suppressions pour chaque établissement.
Monsieur le Directeur académique, Mesdames, Messieurs,
Les dernières élections présidentielles ont été marquées par une véritable volonté des collègues d’en finir avec une politique qui n’a fait que trop de mal à l’ensemble du système éducatif, et particulièrement à notre département. En effet, les enquêtes réalisées par l’IFOP et par le CEVIPOF ont montré que 70% des enseignants du second degré avaient fait le choix de François Hollande lors des élections présidentielles dès le premier tour. Il est donc évident que l’attente était forte et que les professeurs s’attendaient à une rupture. Le gouvernement a d’ailleurs fortement communiqué là-dessus, Vincent Peillon annonçant aux stagiaires de Créteil le 27 août dernier qu’ils étaient membres de la dernière génération sacrifiée. Les collègues s’attendaient donc à un réel changement et ne pouvaient se contenter de symboles comme l’abandon de l’évaluation par les chefs d’établissement, pas encore mise en place.
Or, il faut bien dire que les collègues, en cette période de préparation de la rentrée 2013, sont désespérés. Le LPC est maintenu, même s’il est allégé ; la réforme du lycée se poursuit, les collègues de STI sont reclassés, une partie des heures reste non-cadrée et les conflits entre les disciplines sont persistants dans la préparation de la rentrée ; les relations avec les chefs d’établissement ne s’arrangent pas réellement, et nous continuons à être régulièrement sollicités par nos correspondants qui dénoncent les effets délétères du nouveau management public ; la formation des maîtres reste en l’état l’année prochaine et nous avons entendu notre ministre affirmer que le nombre de candidats aux concours augmentait de moitié, alors que les rectorats incitaient fortement les candidats au concours 2013-1 à s’inscrire aussi au concours 2013-2... Nous pourrions multiplier les exemples de ce type.
Quant à la loi dite de refondation de l’école, Vincent Peillon l’a placée directement dans la continuité de la loi Fillon de 2005, accentuant certaines tendances que les collègues refusent massivement. Ainsi, voit-on les collectivités locales prendre de plus en plus de place dans le système éducatif. Ainsi voit-on l’école du socle et la primarisation du secondaire qui s’installent, alors que les collègues ont affirmé leur opposition au LPC à 94% lors d’un sondage réalisé par le SNES-FSU Créteil en octobre 2012. Le ministre s’engage sur des dossiers clivants qui ne peuvent que braquer la profession, et je ne parle pas des provocations sur les vacances dont la seule logique ne pouvait être que de masquer les débats sur la loi de refondation et sur la comparaison négative permanente avec nos collègues du premier degré, visant à diviser le corps enseignant, selon des méthodes qu’on attendait pas de la part d’un gouvernement socialiste.
La préparation de cette rentrée 2013 en Seine-Saint-Denis est le symbole de cette absence totale de changement. Alors que le nombre d’élèves est en hausse de 1 800 et qu’on nous annonce des créations d’emplois, les documents fournis pour ce CTSD ne peuvent que montrer la triste réalité : les collèges de Seine-Saint-Denis perdent encore 17 postes cette année. Encore une fois, le taux d’HSA augmente, faisant peser une lourde charge sur des collègues déjà en difficulté. Dans de nombreux établissements, à nouveau, les CA ne se sont pas tenus dans les périodes prévues alors que nous demandions instamment, et ce depuis 2010, qu’on revienne sur ces manières de travailler. A nouveau, les collègues demandent des audiences à la DSDEN pour venir réclamer quelques heures permettant de maintenir quelques projets voire pour éviter qu’un collègue se retrouve en CDS sans raison à part pour maintenir un taux élevé d’HSA. A nouveau, ils entendent le maintenant traditionnel « on verra en juin ! » Et à nouveau, le CTSD est placé après l’ouverture du serveur des mutations intra-académiques : même si nous savons qu’il est encore possible de faire des ajustements, nous constatons simplement que ce CTSD est encore vidé de sa substance.
Le SNES-FSU, au sein d’une intersyndicale départementale, a donc appelé les collègues à voter la grève et à venir rencontrer le DASEN en délégation le 22 mars dernier. Dix-neuf établissements étaient présents et 16 ont été reçus et ont exposé leurs revendications. La DSDEN a convenu des difficultés dans lesquelles se trouvaient les établissements et nos collègues ont pu se rendre compte du décalage entre les besoins, les annonces gouvernementales et ce qui pouvait effectivement être distribué. Pour répondre à toutes ces difficultés, le SNES et la FSU appellent l’ensemble des collègues à une manifestation nationale à Paris le 6 avril prochain. Les collègues exigent que le changement vienne vraiment, qu’on cesse cette répétition que nous subissons depuis six ans par un plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis comprenant un nombre suffisant de postes pour assumer la hausse démographique et retrouver les seuils de 1998, et qu’on aborde vraiment une refondation de l’école qui aille dans le sens de la réussite de tous nos élèves comme d’une amélioration des conditions de travail de nos collègues. Les enseignants exigent de pouvoir y participer par un temps de concertation suffisant, sur temps de service. La FSU demande, dans l’attente, le retrait du projet de loi d’orientation et sa réécriture. Le recul du gouvernement sur les copsys prouve qu’il est possible de le faire céder sur tous ces points.
Aujourd’hui, il est encore possible, à votre échelle, de faire évoluer les choses. La DSDEN nous avait indiqué, lors du CTSD sur la DHG, que des moyens étaient mis de côté pour des ajustements en juin et septembre. Nous vous avons signalé à plusieurs reprises des erreurs de prévision dans les chiffres des élèves pour l’an prochain. Vous avez déjà de nombreuses demandes d’établissements sur lesquelles vous pouvez agir. Il est donc d’ores et déjà possible d’affecter ces heures avant que les ordinateurs du mouvement intra-académique ne commencent à tourner. Cela permettra au moins d’éviter certains CDS mais aussi d’affecter dès maintenant un maximum de titulaires pour que nos équipes pédagogiques retrouvent un peu de stabilité, élément indispensable à la qualité de vie de nos collèges. Cette réponse plus rapide, d’ici à la fin du mois de mai, permettra aussi d’éviter des mouvements de grève inutiles qui pénalisent les collègues, les élèves et l’institution.
Concernant les documents, nous souhaitons signaler quelques éléments :
?? Nous sommes surpris de la suppression de 13 postes de lettres classiques. Ce choix ne fait que confirmer les discours récurrents ces dernières années sur l’intérêt pour nos élèves de s’intéresser aux langues anciennes. Le SNES-FSU réaffirme sa volonté d’une culture commune pour tous et nous exigeons que les élèves puissent aussi avoir le droit d’étudier le latin ou le grec, comme on peut le faire dans d’autres départements.
?? Nous sommes tout autant surpris par la fermeture de 13 postes de technologie. Pouvez-vous nous expliquer à quoi cela correspond ? S’agit-il de la mise en place des IFIC à la place des décharges TICE ?
?? Nous souhaitons que vous nous indiquiez combien d’heures vous avez déjà redistribuées, sur les quelques 700 heures que vous aviez mis de côté, et ce qu’il vous reste donc à ce jour.
?? Nous nous interrogeons sur ce qu’il adviendra des heures si les collègues admissibles au concours 2013-2 ne prennent pas les contrats de six heures proposés. Nous craignons une hausse massive du nombre de contractuels et de vacataires.
?? Avez-vous avancé sur vos deux projets d’ouverture d’ULIS pour l’an prochain ?
En cohérence avec ses mandats, le SNES-FSU votera contre les créations et suppressions de postes proposées. Il appelle les autres organisations syndicales à faire de même pour marquer notre unité face à une politique que nous dénonçons tous. Il appelle à nouveau les collègues à refuser en masse les heures supplémentaires. Il soutiendra et accompagnera tous les établissements qui se mettront dans l’action pour réclamer des moyens supplémentaires et pour exiger une DHG qui soit à la hauteur des besoins.
Enfin, dans l’attente des décrets qui accompagneront la loi de refondation, le SNES-FSU 93 s’opposera à toute expérimentation dans notre département. Nous ne pouvons accepter que se mettent en place des postes à cheval sur les écoles et les collèges l’année prochaine. Nous sommes très inquiets de l’offensive des députés socialistes de notre département lors des débats à l’Assemblée Nationale, et nous n’accepterons pas que le 93 devienne la terre d’expérimentation de l’école du socle, illustrant ainsi encore un peu plus que le socle reste destiné aux territoires les plus pauvres, pendant que les zones aisées resteront accrochées aux programmes nationaux. Le SNES-FSU revendique une culture commune pour tous les élèves et pas seulement pour les milieux favorisés.
Je vous remercie de votre attention.