Il y a encore deux mois, nous aurions pu dresser un bilan plutôt mitigé de cette première année de mandature. Après cinq ans d ?une politique calamiteuse pour les services publics, le ministère avait donné des signaux positifs pour la catégorie. Même si cela restait en-deçà de nos attentes, des prémices de changements se faisaient sentir, avec notamment la création de 100 emplois de CPE et 2000 d ?AED à la rentrée 2012, redonnant ainsi une bouffée d ?oxygène à de nombreuses vies scolaires complètement atrophiées. Force est de constater aujourd ?hui que ce bilan se dégrade. En effet, nous avons appris avec stupeur la suppression de près de 2000 postes d ?AED, une mesure incompréhensible, inacceptable pour les personnels que nous représentons. Outre le fait que ces suppressions massives vont conduire à aggraver encore les conditions de travail des CPE et des assistants d’éducation, elles vont à l ?encontre des besoins des établissements tant au niveau de l ?encadrement qu ?à celui du suivi éducatif des élèves qui nous sont confiés comme du renforcement de la lutte contre l ?absentéisme, le décrochage scolaire ou bien le harcèlement. Les commissaires paritaires CPE du SNES/SNUEP-FSU tiennent à dénoncer solennellement ces suppressions et demandent à M. Le Ministre de tenir les engagements présidentiels en maintenant l ?intégralité du potentiel d ?AED, voire son augmentation au regard de celle des effectifs d ?élèves dans le second degré ! Quant à à la communication faite au niveau de Créteil, alors que nombre d’académies avaient déjà annoncé les lieux des suppressions de postes début mai, aujourd’hui seul le CTA( postes en lycée) et la DSDEN 93 ont fait preuve de transparence. Cette opacité au-delà du fond que nous dénonçons pose un problème de forme en empêchant les CE et CPE de s’organiser pour avoir une équipe complète à la rentrée et ne pas annoncer à des Assed leur non reconduction de contrat voir même mettre en péril des actions éducatives prévues (animation sur la pause méridienne, aide aux devoirs...).
Concernant la Hors-Classe, comme les années précédentes, les commissaires paritaires des SNES et SNUEP-FSU rejettent le principe de la Hors-Classe telle qu ?elle serait la récompense d’un « mérite » pour le moins subjectif. Nous maintenons notre souhait que l ?indice terminal de cette Hors-Classe devienne l ?indice terminal de la classe normale. Plus encore que d ?une gestion de carrière axée sur le mérite individuel, c ?est encore d ?une reconnaissance réelle et globale dont les personnels ont besoin. nous rappelons notre opposition au management par le chiffre et la performance auquel le service public a été confronté ces dernières années. Dans ce cadre-là, les modalités d ?accès à la hors classe qui s ?appuient sur une logique de mise en concurrence des individus, contradictoire avec les solidarités et le travail d ?équipe, et ouvrant largement la porte à l ?arbitraire, doivent absolument être révisées. Pire, malgré ce que laissaient entendre les propos du ministre lui-même, les CPE restent moins « dignes » que leurs collègues certifiés d’accéder à la Hors-Classe. Si les CPE étaient traités comme leurs collègues enseignants, ce serait six collègues de plus qui seraient promus et l’intégralité des collègues au 11e échelon pourraient être promus. C’est d’autant plus révoltant que par un jeu de « lissage » entre les académies, Créteil connaît une baisse de 20% du nombre de promus en un an !
Malgré les améliorations survenues, le ministère et les rectorats continuent de pénaliser des collègues en fin de carrière. Alors que la perspective de partir avec une pension décente s ?est éloignée, les collègues s ?inquiètent à juste titre du montant de leur future rémunération, d ?autant plus que certains d ?entre eux, nés avant 1953, se trouve très défavorablement classés.
La lecture des appréciations des collègues cette année donne le sentiment d’une certaine modération par rapport aux outrances des années précédentes. Bien sûr, on loue toujours le collègue qui « se dévoue », « ne compte pas son temps » et surtout l’immense proportion d’entre eux (10% comme l’année dernière) qui sont évalué par rapport aux fonctions de chef d’établissement (soit qu’ils les occupe, en passe le concours ou sont intégrés à ladite équipe). Nous reviendrons en séance sur certaine contradictions, parfois inquiétante des ces appréciations. L’année dernière, 10 collègues voyaient leur appréciation baissée par l’IPR sans motivation à la grande surprise de toute la CAPA. Ils sont encore six cette année.
Nous renouvelons une fois encore la demande que, dans un souci de transparence, de cohérence et conformément aux engagements pris par la DRH ces deux dernières années, les collègues soient systématiquement informés de ces appréciations, lors de la campagne de notation par exemple. Nous regrettons que ce ne soit toujours pas le cas.
Pour conclure, nous tenons à alerter à nouveau l’administration sur les dérives de certains chefs d’établissement concernant le temps de travail des CPE. Les remarques et reproches des CE concernant les absences des commissaires paritaires liées au GT et aux CAPA sont de plus en plus fréquentes, alors qu’ils devraient être garants de nos droits Le service hebdomadaire des CPE reste de 35 heures toutes tâches confondues et ne saurait donner lieu à des organisations préjudiciables à l’exercice du métier comme à la santé des personnels. De même, le volume horaire des CPE se répartit annuellement sur les 36 semaines de l’année scolaire, sur S+1et R-1 en tant que de besoin, ainsi que sur « un service de petites vacances, « n’excédant pas une semaine ». Ce dernier ne peut et ne doit se retrouver réparti sur plusieurs semaines de vacances !