L ?alternance politique que vient de connaître notre pays doit se traduire dans le service public d ?éducation par des mesures immédiates qui rendraient possible une rentrée apaisée et donnerait les premiers signes du changement. En ce sens, le plan d ?urgence pour la rentrée 2012, tel que le SNES-FSU le réclame, impliquerait pour l ?académie de Créteil la nécessité de près de 80 CPE supplémentaires, sans compter les moyens permettant de rendre les décharges des stagiaires effectives.
Comme les années précédentes, les commissaires paritaires des SNES et SNUEP-FSU rejetaient le principe de la Hors-Classe telle qu ?elle s ?organisait ces dernières années et maintenaient leur souhait que l ?indice terminal de cette Hors-Classe devienne l ?indice terminal de la classe normale. Plus encore que d ?une gestion de carrière axée sur le mérite individuel, c ?est d ?une reconnaissance réelle et globale dont les personnels ont besoin. Nous sommes loin, encore aujourd ?hui, d ?une amélioration de fin de carrière pour tous. Cependant, nous accueillons très favorablement les évolutions survenues suite à nos interventions durant la préparation de cette CAPA.
– Après ces derniers ajustements, c ?est 75% de promotion pour les collègues du 11e échelon, « dont les mérites ne peuvent plus être reconnus qu ?à l ?occasion d ?une promotion de grade » (cf. BO n°46 du 16 décembre 2004), contre 30% l ?année dernière. Il reste maintenant à acter ce progrès dans la durée, par le biais d ?un barème national, reposant sur des critères objectifs comme l ?ancienneté, les diplômes, les concours ?? identiques dans toutes les académies.
– De même, nous réclamons à nouveau l ?élargissement des contingents de Hors-Classe. Si nous nous félicitons de l ?augmentation de 2011, celle-ci nous conduit toujours à un contingent proportionnellement inférieur à celui, par exemple, des certifiés (5% contre 7%).
Malgré les améliorations survenues, le ministère et les rectorats continuent de pénaliser des collègues en fin de carrière. Cette année, une demi-douzaine de CPE de l ?académie sont partis en retraite sans avoir pu accéder à la hors-classe. Alors que la perspective de partir avec une pension décente s ?est éloignée, les collègues ayant atteint le 11e échelon de la classe normale s ?inquiètent à juste titre du montant de leur future rémunération, d ?autant plus que certains d ?entre eux, nés avant 1952, se trouve très défavorablement classés. Pour certains, l ?avis du chef d ?établissement parait même erroné quand il est mis en relation avec le commentaire, l ?avis de l ?IPR ou celui de l ?année précédente. Pour d ?autres, l ?avis de l ?IPR, se voulant cohérent avec celui du CE, l ?est en fait bien peu.
Sans retomber dans les excès parfois vus les années précédentes, les appréciations portées sur les collègues et leurs commentaires restent l ?expression d ?une très grande subjectivité (disponibilité à toute heure, « sensible », CPE « dont tout CE rêve », ) ou peu légitime (liste des activités hors missions de CPE effectuées par l ?agent, Avis du CE sur l ?organisation GPP, « sait dépasser sa sphère de compétence », ). D ?autres, étrangement, accompagnent un avis positif d ?un commentaire assassin, ou l ?inverse (« l ?humanisme » d’un collègue lui valant une dégradation à « Réservé ») ou évoquent des situations incompatibles avec le reste du dossier. Une fois encore, nous vous demandons d ?en revenir à des critères préservant, voire améliorant, les acquis des personnels en matière de déroulement de carrière
Concernant les avis d ?IPR, si beaucoup augmentent, dix d ?entre eux baissent sans la moindre motivation indiquée. Comment les collègues doivent-ils le comprendre ?
Concernant les CPE faisant fonction de personnel de direction ou personnels de direction stagiaire, il manque sans doute une ligne de conduite générale pour leur appréciation. Certains se retrouvent avec un avis Très Favorable, d ?autres avec avis Réservé, sur le simple fait de leur situation d ?exercice. D ?un point de vue plus général, près de 10% des collègues sont évalués comme personnel de direction, faisant fonction, candidat à ses fonctions ou « méritant de l ?être ». Ces commentaires, pour laudatif qu ?ils se veuillent, nous inquiètent en ce qu ?ils éclipsent la spécificité du rôle de CPE. Dans d ?autres institutions, il n ?est pas certain qu ?on évalue un grand chirurgien comme potentiel directeur d ?hôpital.
Un autre point qui avait fait l ?objet de discussions l ?année dernière n ?a que peu évolué : un CPE du 93 n ?a toujours que 50% de chance d ?être évalué très favorablement par son chef d ?établissement contre 65% dans les deux autres départements.
Nous renouvelons une fois encore la demande que, dans un souci de transparence, de cohérence et conformément aux engagements pris par la DRH l ?année dernière, les collègues soient systématiquement informés de ces appréciations, lors de la campagne de notation par exemple.