Déclaration SNES- CTPD 23-09-2004
Ministre et Recteur ont analysé cette rentrée comme l’une des plus satisfaisantes depuis des années !
Or ce que nous voyons dans nos établissements et dans les documents que vous nous fournissez aujourd’hui, c’est une rentrée très difficile préparée dans un contexte de pénurie en heures d’enseignement ( DHG étriquées) et en personnels.
Avec les moyens insuffisant fournis aux établissements, les principaux et proviseurs sont réduits à des contorsions qui aboutissent à
? des effectifs en hausse dans les classes
? des dédoublements non assurés
? des groupes d’aides aux élèves en difficulté supprimés
? des groupes de langue incompatibles avec un enseignement correct...
? des disparitions d’options
? des horaires d’enseignements obligatoires non respectés
la volonté de faire des économies en réduisant le nombre de fonctionnaires se traduit par :
? un encadrement en personnels de surveillance insuffisant
? un encadrement en personnels ATOSS insuffisant
? un encadrement en personnels sociaux et de santé insuffisant
? la disparition des emplois-jeunes, CES, MDP
? des affectations des professeurs qui ne visent que la rentabilisation maximale de chacun d’entre nous (sur plusieurs établissements, voire plusieurs communes, parfois dans une discipline différente ...) au mépris de l’intérêt des élèves et des collègues.
? Un appauvrissement important des réserves des titulaires remplaçants placés dès la rentrée sur des postes à l’année
On voit déjà arriver à travers cette liste inquiétante la logique libérale, de réduction des coûts du service public, de désengagement de l’Etat, de décentralisation, d’autonomie des établissements, de renforcement des pouvoirs des chefs d’établissement et des recteurs, de contractualisation, d’individualisation, de mise en concurrence et de remise en cause des statuts, prônée par la LOLF et le pré-rapport Thélot.
Les problèmes vont se poser rapidement dans nos établissements et notamment dans notre département.
En effet, il y a peu d’établissements classés ZEP en Seine et Marne par rapport aux autres départements de l’Académie et aucun classé violence ce qui impliquent encore moins de souplesse dans les DHG des établissements de notre département.
De plus, en raison de l’éloignement et des frais de transports élevés pour gagner notre département, le recrutement des personnels précaires y est beaucoup plus difficile qu’ailleurs ( assistants d’éducation, contractuels...).
Enfin, le service de la vie-scolaire y est aussi plus sinistré que dans les 2 autres départements de l’Académie ; d’une part, en raison de l’importance des élèves demi-pensionnaires demandant un nombre plus important de personnels d’encadrement, d’autre part en raison des transports scolaires non réguliers qui engendrent la présence de nombreux élèves en permanence. Le nombre de CPE par collège est bien insuffisant, en comparaison avec les autres départements de l’Académie. En Seine et Marne, il y a bien souvent 1 seul CPE dans les collèges alors que deux s’avèreraient souvent nécessaire afin que la fonction de Conseiller Principal d’Education porte véritablement son nom en intégrant effectivement à sa fonction une dimension pédagogique.
Nous dénonçons la non prise en compte de ces spécificités départementale lors du calibrage des zones de remplacement par le Recteur et lors de la dotation en personnels de surveillance, de CPE, de personnels ATOSS.
Vous participez également au niveau du département à l’expérimentation de l’apprentissage dans une vingtaine de collège cette année.
Le Snes s’oppose à cette atteinte au principe du collège unique, principe qui d’ailleurs
n’a jamais eu les moyens réels pour être mise en ?uvre. De plus, ces expériences sont aussi diverses que variées.
Les élèves concernés sont effectivement tous volontaires ainsi que leur famille, mais il en
demeure pas moins qu’ils n’ont plus l’enseignement de la LV2 ce qui les pénalise pour un éventuel retour vers un enseignement général.
Dans certains établissements ces élèves dépendent de 4e ou 3e générales (selon les projets) dont ils ne suivent pas l’intégralité de l’enseignement compte tenu des périodes
d’apprentissage, diverses à la fois dans leur durée (1 journée par semaine, ou quelques semaines par an) mais aussi dans leur forme (en établissements scolaires professionnels ou chez des patrons).
Comment peuvent-ils suivrent des enseignements en pointillés sans voir leurs difficultés s’accroîtrent ?
Sachez que cette année encore plus que les autres, nous sommes très inquiets sur l’avenir de notre service public d’éducation qui dans ce monde libéral est considéré comme un coût et non comme un investissement pour l’avenir. On peut légitimement se demander ce qu’on veut pour la société de demain.