Monsieur le Recteur,
Madame la Proviseure,

Réunis en heure syndicale le jeudi 29 novembre et le mardi 11 décembre, nous souhaitons attirer votre attention sur de nombreux problèmes, et nous attendons de votre part une réponse écrite sur chacun d ?entre eux : dans la mesure où ils remettent en cause le fonctionnement normal de l’établissement, une réponse claire et qui puisse faire référence à l’avenir devient absolument nécessaire.
Nous vous demandons par ailleurs de faire suivre ce courrier au Rectorat de sorte que nous puissions le solliciter dans les meilleurs délais pour recevoir une délégation dans le cas où nous n’aurions pas reçu de réponse de votre part à la rentrée des vacances de Noël.

1/ L’analyse des collègues réunis en heure syndicale est que la politique d’établissement n’est ni clairement définie, ni suffisamment concertée, ni envisagée dans une perspective pédagogique de long terme :

1.a/ Pour exemple, sans que ce projet ait été évoqué au préalable, ni de manière informelle dans les diverses réunions de rentrée, pourtant censées donner l’orientation du travail de l’année, ni de manière formelle dans le cadre de la réunion plénière sur le projet d’établissement du 12 octobre, les personnels se trouvent invités d’une semaine sur l’autre, début décembre, pour une réunion sur un nouveau projet, d’école ouverte, qui engage pourtant une vision globale de ce que l’établissement doit et peut offrir à ses élèves. Il en fut de même pour le label « Lycée des métiers » l’an passé, ou l’aide aux devoirs proposée aux élèves depuis fin octobre : sans préjuger de la valeur de chacun de ces projets, nous regrettons fortement qu’aucune ligne directrice claire ne les relie, qu’elle ne nous soit en tout cas pas présentée, et que le temps nécessaire à la mise en place sereine et efficace de toutes ces actions manque, aussi bien à vous qu’à nous.

1.b/ Pour exemple encore, la décision de faire participer tous les élèves de première au salon APB s’accompagne de nombreux flottements : opportunité d’un afflux massif et simultané d’élèves de Voillaume sur le site, stationnement des bus devant le lycée, nombre des accompagnateurs, repas des élèves sur site... Ces questions continuent de se poser ou sont découvertes alors même que la sortie est prévue le 11 janvier et que deux semaines de vacances ne permettront pas de les résoudre.

1.c/ Pour exemple enfin, l ?aide aux devoirs organisée le soir est-elle encore sur la base du volontariat, comme cela nous avait été présenté lors de sa mise en place ? Il a été à plusieurs reprises question lors des conseils de classe d ?un engagement signé de la part des élèves à participer à cette aide ; de plus, les assistants pédagogiques sont réquisitionnés de leur côté pour assurer un suivi des élèves et une remontée auprès de l ?équipe de direction.

2/ La multiplication des projets et cette politique au jour la journée donnent lieu à une gestion des personnels qui est particulièrement inquiétante :

2.a/ Le recrutement des Assistants Pédagogiques en est l ?exemple le plus frappant : attendus semble-t-il pour compenser tous les manques et déséquilibres dans le fonctionnement du lycée, certains se sont vus proposer des contrats qui ignoraient largement le cadre légal posé par des circulaires pourtant accessibles, et des missions trop diverses et inappropriées à leur statut pour être exercées sereinement.

2.b/ Par ailleurs, tous les Assistants ? Pédagogiques et d ?Education ? sont toujours recrutés sur des contrats de 6 mois. Or une installation plus ferme et durable répond aussi bien à des soucis humains qu ?à une recherche d ?efficacité dans la gestion du lycée ; vous aviez vous-même approuvé ce principe lors d’un Conseil d’Administration l’an passé. Impossible d’accomplir les missions qui sont les leurs sans perspective sur le lendemain : des contrats de 1 an, voire plus, doivent leur être proposés. Impossible également de travailler efficacement dans un contexte de surcharge d ?heures. La raison commande de réduire le nombre d’heures de travail effectif pour qu’il soit mieux fait, et de recruter de nouveaux Assistants qui manquent au lycée de façon structurelle, et non conjoncturelle.

2.c/ Projets, dispositifs, réunions, appels aux bonnes volontés se multiplient, provoquant épuisement et désorganisation, et nous obligeant à trouver sans cesse de nouvelles heures pour garantir ce qui est pourtant l’essentiel : nos missions premières. Tous les personnels se trouvent enfermés dans cette logique : CPE, Assistants, Enseignants.

3/ De façon somme toute logique, les dysfonctionnements se sont multipliés dans la vie de l’établissement. Sans souci d ?exhaustivité, on peut remarquer que :

3.a/ Faute d’une préparation cohérente de la rentrée, une grande partie des heures d’AP n’ont pas été assurées dans les conditions prévues ? des enseignants se sont retrouvés seuls face à une classe entière alors qu’ils étaient censés fonctionner à trois pour deux classes en seconde ? ou ne l’ont pas été ? privant une partie des élèves de ces 2H hebdomadaires jusqu’en octobre.

3.b/ Les emplois du temps ont occasionné de graves dysfonctionnements jusqu’à plus de quatre semaines après la rentrée, entraînant des conflits d’occupation des salles, des manques pédagogiques (heures oubliées dans de nombreuses disciplines !) et des difficultés personnelles pour certains enseignants qui se sont vu opposer de la part de l ?administration des fins de non recevoir dont les attendus et la forme étaient parfois contestables.

3.c/ La ventilation des élèves dans les différents enseignements d’exploration, faite de façon trop aléatoire, pose toujours problème. Nous avions suivi votre décision lors de la rentrée de maintenir les élèves concernés dans les enseignements d’exploration d’origine, attendu que cela n’avait pas d’effet sur leurs projets d’orientation. Mais il apparaît aujourd’hui que l’administration accepte d’étudier des demandes de changement de la part des élèves, alors que le tiers de l’année est écoulé.

3.d/ La configuration initiale du logiciel Pronote était largement fautive, alors même qu’elle n’était normalement que la suite logique des services construits par l’Administration. Plutôt que d’organiser une remontée générale des problèmes, on a demandé aux enseignants d’aller signaler les erreurs individuellement : surcharge de travail pour les secrétariats et les enseignants, risque important et vérifié que des problèmes persistent ponctuellement, tout ceci à moins d’une semaine du début des conseils de classe.

3.e/ Le jeudi 13 décembre, 4 des 5 photocopieuses disponibles au lycée étaient en panne depuis au moins 3 jours.

4/ Au c ?ur de ces problèmes, au point d ?aboutissement de ces manques, il y a toujours des élèves : sans visibilité sur les dispositifs ou les enseignements qui leur sont proposés, sans encadrement éducatif et pédagogique suffisant ni suffisamment serein, sans résultats accessibles sur Lilie, sans emploi du temps cohérent en accord avec les spécialités choisies, sans polycopiés.

Les personnels et représentants syndicaux (SNES, SE-UNSA, FO) du LGT Voillaume