En Seine-Saint-Denis, une situation sociale en constante dégradation :
Le chômage et la précarité se développent. Alors qu’il était autour de 11% au début de l’année 2001, le taux de chômage en Seine-saint-Denis s’élevait, à la fin juin 2005, à 13,9% au sens du BIT, contre 9,8 % pour l’ensemble régional et 10,1% en France. Le nombre d’allocataires du RMI est passé de 37000 en décembre 2000 à 47925 en juin 2005.
Cette situation sociale en constante dégradation a une incidence directe sur les conditions de vie des habitants et sur la disponibilité des élèves à entrer dans les apprentissages.
La prégnance de la difficulté scolaire et de comportements difficiles de certains élèves :
Dans ce contexte, les difficultés de tous ordres se conjuguent et se développent. Les élèves en difficulté scolaire sont bien souvent laissés pour compte, à défaut de moyens, de formation et de temps de concertation appropriés à une prise en charge pédagogique adaptée. Cette situation sociale et scolaire créée par des politiques gouvernementales inadaptées conduit une partie des jeunes scolarisés à l’échec scolaire, ou à des actes d’indiscipline, situation de plus en plus difficile à gérer faute de moyens pour mettre en place les solutions appropriées à tous les stades de leur scolarité. Les réponses de fond ne sauraient être le tout sécuritaire mais la mise en place de politiques alternatives en matière de formation et d’emploi.
Les réponses gouvernementales à cette situation :
a) les nouvelles dispositions législatives et réglementaires :
Surfant sur l’inquiétude générée par cette situation, le gouvernement multiplie des « réformes » qui n’ont pour but que la pacification sociale et la mise en place d’une école au rabais pour les enfants des milieux populaires. C’est le programme de réussite éducative du plan Boorlo, l’apprentissage dès 14 ans avec la loi dite « sur l’égalité des chances », la réforme des ZEP avec la mise en place du plan « ambition réussite » et le socle commun de connaissances effaçant toute formation physique et artistique, la répression avec le projet de loi sur la prévention de la délinquance. L’immigration est montrée du doigt comme responsable des problèmes de la société (projet de réforme CESEDA).alors que la reprise des expulsions de jeunes scolarisés est prévue dès le 30 juin
b) des moyens systématiquement revus à la baisse :
Le gouvernement dit : « Promouvoir l’égalité des chances et améliorer les conditions de la réussite scolaire pour une meilleure insertion sociale et professionnelle des jeunes sont les deux priorités pour la rentrée 2006 » (CIRCULAIRE N°2006-051 DU 27-3-2006 - BO).
Pour satisfaire cet objectif... 34000 élèves de plus dans les écoles maternelles et élémentaires à la rentrée 2006, 14000 départs de P.E. et d’instits à la retraite annoncés et seulement 11250 recrutements.
En lycées et collèges, 6 000 postes de professeurs supprimés et les 17 000 départs à la retraite ne seront remplacés que par 10 000 recrutements, alors que les effectifs d’élèves baissent cette année mais devraient remonter dans l’avenir , 30 000 surveillants en moins depuis 3 ans...
Faites les comptes et imaginez la réalité au quotidien !
Quelle sera la réalité de la rentrée prochaine ?
Plus d’élèves dans les classes, nouveau recul de la scolarisation en maternelle, réduction de l’offre de formation et de l’aide aux élèves en difficulté en collège et lycée, toujours autant de difficultés de remplacement, des postes vacants à la rentrée, la scolarisation légitime des enfants handicapés sans moyens appropriés, des surveillants de moins en moins nombreux et formés mais de plus en plus précaires en collège et lycée, toujours aussi peu de temps de concertation pas de maîtres sur-numéraires, l’obligation de faire des PPRE, rendant de ce fait l’enseignant déjà seul dans sa classe, responsable de l’échec des élèves alors que rien n’est fait pour améliorer l’encadrement pédagogique. Le tout sera chapeauté par une nouvelle « gouvernance » où la mise en place de contrats d’objectifs prendra le dessus sur le traitement des besoins des élèves (LOLF). Les dispositifs mis en place par le gouvernement attaquent les fonctionnaires pour faire prendre en charge les problèmes par les enseignants dans le cadre d’une réduction massive des moyens.
Ensemble nous pouvons empêcher cette régression généralisée,
nous pouvons gagner !
Nous pouvons faire reculer ce gouvernement, comme nous venons de le faire contre le CPE, dans l’unité syndicale. Les organisations signataires proposent à l’ensemble des collègues et aux parents d’élèves d’ ?uvrer ensemble sur les axes revendicatifs suivants :
Obtenir des moyens à la hauteur des besoins pour faire face à la difficulté scolaire, aucun poste vacant dès la rentrée, réduction des effectifs par classe
Créer des postes nécessaires Pour une relance de l’éducation prioritaire, retrait de la réforme ZEP
Donner les moyens à l’école d’être au service de tous dans ce département, refuser le tri social (réduction des ambitions éducatives, apprentissage à 14 ans...)
Exiger la mise en place et le développement de structures de soins et d’accompagnement des élèves
Exiger que tous les élèves puissent bénéficier de tous les enseignements et refuser de mettre en place des PPRE qui priveraient certains élèves d’E.P.S. ou de disciplines artistiques.
Continuer de refuser à transmettre des listes d’élèves à des dispositifs extérieurs,
Poursuivre le refus de classement « EP1 » et le projet « ambition réussite » dont l’objet est de mettre en place des postes à profil sur des missions de trois ans, tout en retirant progressivement les moyens ZEP aux autres établissements.
Les organisations syndicales signataires, avec les personnels et les parents s’engagent à construire un mouvement durable pour obtenir satisfaction et proposent une action de grève départementale le mardi 23 mai 2006 sur l’ensemble de la question des besoins du système éducatif.