Après l’audience avec l’inspection académique, les personnels du lycée Eluard maintiennent leur appel à la grève pour mardi.
Compte-rendu de l ?entrevue du vendredi 18 nov à l’Inspection Académique :
Etaient présents, du lycée Paul Eluard : 12 personnes
– 3 parents d ?élèves FCPE
– 7 professeurs
– 1 représentant des personnels en contrat CUI (ex-CAE)
– 1 membre du secrétariat départemental du SNES
Nous avons été reçus d 17h40 à 18h50. La discussion fut donc longue, précise, courtoise ? mais ferme pour ce qui nous concerne.
Nous avons commencé par rappeler nos revendications, tant en termes de personnes qu ?en termes d ?emplois :
1. d ?une part, de maintenir les personnes arrivant en fin de contrat sur leur poste, ou au moins de leur proposer un emploi permettant de mettre à profit l ?expérience cruciale acquise lors des 24 mois au lycée,
2. d ?autre part de conserver les emplois, afin d ?éviter que les tâches effectuées par ces personnes sur le départ ne soit ajoutées aux tâches déjà conséquentes des autres personnes.
Nous avons aussi fait état de la mobilisation croissante au lycée : nous avons exhibé la pétition avec sa centaine de signatures, la motion votée au C.A., la lettre de soutien du maire de Saint-Denis, et rappelé qu ?un avis de grève avait été posé pour mardi, et qu ?il se réaliserait si nous n ?obtenions aucun engagement concret de sa part ce soir.
L’IA a rappelé de façon assez détaillé l ?historique des contrats CUI, dans la lignée d ?une série de contrats provisoires à sigles différents (TUC, CAE ??) et a reconnu que nous étions dans une période de « régression » de ces emplois. Il a insisté sur le fait que la politique de l ?emploi « échappait à [sa] compétence », et a par ailleurs souligné les priorités fixées par le MEN : l ?aide aux élèves handicapés et l ?aide aux directeurs d ?école. Il a aussi rappelé un fait juridique : les Cui (« contrat unique d ?insertion »), comme leur nom l ?indique, ne permettent pas de réembaucher sur le même poste les personnes en fin de contrat. Ce serait illégal.
Il a enfin expliqué que l ?IA travaillait, dans la situation actuelle, selon deux perspectives : en fonction de la situation de la personne, au cas par cas (entre autres : où en est son contrat ? 6, 12, 18 mois ?), et/ou en faisant une proposition de réembauche, bien souvent dans des fonctions d ?aide aux élèves en situation de handicap. Il a dit que souvent la seule la possibilité pour les CAE en fin de contrat est d ?être embauché sur un poste d ?assistant d ?éducation (AED), qui sont des contrats d ?un an, renouvelable 5 fois - mais qui nécessitent d ?avoir le baccalauréat, sachant qu ?il y a eu des dérogations, dont le principe est que les AED ainsi embauchés ont pour tâche d ?aider les élèves handicapés dans les écoles primaires.
Nous avons souligné que, en l ?occurrence, tous les termes du contrat de CUI n ?avaient pas été respectés, puisque qu ?il est stipulé que les personnes ainsi employées ont droit à une formation professionnelle, ce qui n ?est pas le cas de tous, loin de là (la jurisprudence aux prud ?hommes nous est de ce point de vue favorable ??)
Sont par ailleurs soulignés : la désorganisation qui sera la conséquence du départ de ces personnes compétentes, et de la suppression de ces postes / la situation sous tension dans laquelle se trouvent les établissements de Seine-Saint-Denis, et Paul Eluard sans conteste / la situation dramatique des personnes concernées.
L’IA a ensuite tenu à rappeler la question des supports financiers, qui est aussi une partie du problème :
?? Les CUI sont pris en charge à 70% par le ministère de l ?emploi, et 30% par le MEN. Si ces contrats doivent tous se transforment en contrat EN à 100%, cela grève évidemment le budget de l ?EN au-delà des enveloppes disponibles. En clair, il n ?y en aura pas pour tout le monde.
?? Les CDD administratifs (comme ceux qui ont déjà été proposés au GRETA aux deux collègues en fin de contrat CAE, sont, eux, à 100% financés par le MEN.
Il évoque aussi une hypothétique réouverture d ?emplois « en des temps plus favorables », arguant que la politique du « stop and go » a toujours été celle des contrats précaires.
Une dernière fois, nous exprimons notre indignation face au caractère ubuesque de ces décisions, qui, outre leurs conséquences humaines, détruisent la continuité du service public et en ruinent l ?efficacité.
L’IA, répondant à notre menace de grève, tient à nous dire que « l ?intérêt des élèves » est d ?avoir cours. Nous rétorquons qu ?il est aussi d ?être dûment encadré, soutenu, et de ne pas trouver le pôle vie scolaire ou le secrétariat fermé, ce qui arrivera immanquablement si les postes CAE sont supprimés.
Voici ce sur quoi l’IA a conclu (et s ?est « engagé ») :
1. Concernant les personnes : il « se fait fort » (« on va regarder avec Monsieur le Proviseur ce qu ?on va faire ») d ?étudier chaque cas arrivé en fin de contrat, dans l ?ordre chronologique d ?urgence.
2. Concernant les emplois : après avoir proposé de sauver 3 postes sur les 7 (ce que le proviseur nous avait déjà annoncé la semaine dernière comme étant acquis), et face à notre menace réitérée de grève, l’IA « peut envisager d ?aller jusqu ?au maintien de 4 postes, mais pas au-delà . Il argue de « l ?équité » entre établissements, puisqu ?il paraîtrait qu ?on ne peut pas maintenir plus de la moitié des postes existants, en l ?occurrence 7 dépendant de l ?IA ? le maintien de 4 postes a donc été présenté comme un cadeau, car supérieur à 3,5 ! CQFD.
Bilan
– nous avons « sauvé » un poste de plus (donc 4 sur 7), mais sans savoir quels postes sont maintenus, dans quel service. 3 postes sont donc toujours supprimés.
– in fine les personnes actuellement en poste ne seront pas maintenues au lycée. On leur proposera éventuellement un poste complètement différent, exigeant des compétences qui n ?ont rien à voir avec ce qu ?elles ont fait, et bien fait, jusqu ?à présent (aide aux enfants handicapés !).
Dans la mesure où nous n ?avons pas obtenu ce que nous attendions et avons demandé lors de cette discussion, il apparaît logique de se mettre en grève, le plus massivement possible, mardi 22 novembre.