Proposition de plateforme pour la grève du mardi 9 février 2010.
« Depuis 2003, l ?Education nationale a connu près de 80 000 suppressions de postes. Le gouvernement poursuit cette opération de casse du service public d ?éducation en 2010 en supprimant 16 000 nouveaux postes. Ces coupes s ?effectuent par le biais de deux réformes menées tambour battant : la réforme de la formation des enseignants et la réforme du lycée général.
En 2009-2010, notre établissement a pu constater les effets dévastateurs de la politique de suppression de postes. Cette année, deux professeurs de lettres et un professeur d ?anglais n ?ont été remplacés qu ?après plusieurs semaines d ?absence et le dépôt d ?un préavis de grève, et ont été suppléés par des collègues vacataires n ?ayant reçu aucune formation. Depuis le début de l ?année, le lycée ne dispose pas d ?infirmière scolaire.
L ?an prochain, cette situation s ?aggravera encore puisque la formation professionnelle des enseignants sera totalement supprimée et que nos futurs collègues stagiaires se retrouveront à plein-temps devant les classes. Ils seront remplacés durant l ?année par des stagiaires en deuxième année de master. Cette politique va entraîner des entrées dans le métier très douloureuses pour nos collègues et va dégrader la qualité de la formation reçue par nos élèves.
En parallèle, la réforme du lycée général et technologique se fait, une nouvelle fois, au détriment des disciplines. Nos élèves verront leur horaire de cours nettement diminué, se verront proposer des enseignements d ?exploration réduits à un horaire insuffisant (1h30 par semaine) sans fléchage disciplinaire, auront droit à un accompagnement éducatif de deux heures par semaine en classe entière, ne recevront plus de cours en demi-groupes, si le chef d ?établissement ne le souhaite plus, et subiront des programmes conçus en trois semaines, sans aucune concertation. Avec la suppression de la carte scolaire, cette réforme casse le cadre national qui garantissait encore à nos élèves de recevoir une offre de formation équivalente à celle des élèves des autres lycées français.
Ces réformes ont pour but unique la suppression des postes. Les enseignants du lycée Jacques Brel y voient à la fois un risque réel de dégradation de nos conditions de travail et la poursuite de la casse du service public d ?éducation. Ils ne comprennent pas cette logique consistant à supprimer de plus en plus de personnels qualifiés dans les établissements en ayant pour but affiché de faire mieux réussir les élèves !
Aussi, les enseignants du lycée Jacques Brel de la Courneuve, répondant à l ?appel de l ?assemblée générale des établissements en grève de Seine-Saint-Denis et aux appels des syndicats SNES-FSU, SUD-Education et CGT-Educ-action, seront en grève le mardi 9 février 2010. Ils affirment ainsi :
?? Leur opposition résolue à la mise en place du stage 18 heures. Ils exigent que ces stages ne soient pas mis en place et que les collègues continuent de bénéficier d ?une véritable formation professionnelle et d ?une entrée progressive dans le métier. Ils refusent qu ?un seul poste de stagiaire soit créé sur le lycée Jacques Brel. Les personnels étant actuellement conseiller pédagogique dans le lycée refuseront de prendre en charge ces stagiaires l ?an prochain.
?? Leurs inquiétudes à l ?égard de la réforme des lycées. Ils affirment leur attachement à l ?aspect disciplinaire de leur métier et demandent une réforme qui ne vise pas à réduire les postes de fonctionnaire mais à permettre à nos élèves de mieux réussir sans casser nos conditions de travail.
?? Leur rejet de la poursuite des suppressions de postes. Ils demandent que cesse cette spirale et que soient créés les postes de professeurs, de CPE, de COPsy, d ?assistants sociaux, d ?infirmières et de surveillants permettant au système éducatif de fonctionner convenablement.
Les personnels du lycée Jacques Brel appellent tous les établissements à les rejoindre dans la lutte et à mettre en place, dès maintenant, les conditions d ?un rapport de force favorable à la profession. Ils participeront au rassemblement prévu à Saint-Denis le mardi 9 février et discuteront en assemblée générale des suites à donner au mouvement. »