Les personnels du lycée Suger de Saint-Denis sont en grève depuis le mardi 6 septembre et jusqu’à ce que la DSDEN réponde à leur demande de moyens de surveillance supplémentaires. Voici la lettre qu’ils ont fait parvenir à la Rectrice :
Madame,
Le lundi 5 septembre en fin d’après-midi, entre 15h30 et 15h35, des individus extérieurs au lycée sont entrés dans l’établissement, se sont ensuite joints à des élèves du lycée et ont violemment agressé (coups portés) un surveillant dans le grand hall. Ce surveillant était nouveau et anormalement seul à la grille. Des menaces de mort ont ensuite été proférées à son encontre : « S’il revient, on va le trancher ».
Ce surveillant a agi dans le strict exercice de ses fonctions (filtrage des entrées) et s’est retrouvé à l’hôpital, victime de diverses blessures (nez cassé, fracture du crâne). Des vidéos de l’agression ont été prises par des élèves et circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Il faut ajouter que le matin même du 5 septembre, les surveillants avaient signalé à leur responsable que la présence d’un seul surveillant à la grille était très insuffisante et dangereuse. Cette mise en garde a été ignorée.
Il est fréquent que les surveillants soient en sous-effectifs dans le lycée, et à la grille du lycée, qui comporte environ 1300 élèves. Au lendemain de l’agression, soulignons qu’un nouveau planning des surveillances, différent de celui du 5 septembre, a été transmis aux surveillants par leur responsable. Ce planning, distribué a posteriori, ne correspond pas à celui montré la veille aux surveillants pour leurs fonctions de la journée, ni aux faits puisque le surveillant agressé n’apparaît plus comme en poste à la grille.
Rappelons que ces questions de sécurité et de sous-effectifs des surveillants ne sont pas nouvelles au lycée Suger : elles ont été explicitement posées et dénoncées au Conseil d’administration du 25 mai 2016.
Nous, personnels du lycée (toutes catégories), dénonçons les sous-effectifs structurels et récurrents des personnels surveillants.
Nous, personnels du lycée demandons que les questions de santé et de sécurité des personnels et des usagers du lycée soient prises au sérieux et fassent l’objet d’une réorganisation profonde.
Nous, personnels du lycée, revendiquons :
- 15 équivalents temps pleins nommément affectés en surveillance
- l’accueil des élèves par le proviseur, proviseur adjoint ou CPE
- une solution autre que l’EMS ou police de proximité en tant que stratégie à long terme
- l’assurance que la victime sera embauchée dans un autre établissement
Loin d’être un incident isolé, cette agression est le résultat de dysfonctionnements profonds, structurels, qui feront l’objet d’un second courrier. Nous attendons une réponse adéquate et immédiate, sans quoi nous poursuivrons notre grève reconductible afin de défendre nos conditions de travail.