Lors du dernier conseil pédagogique, l’équipe des enseignants du collège Henri Matisse a pris connaissance de la volonté de la direction de faire voter un contrat d’objectif lors d’un prochain CA.
Après avoir étudié l’intérêt d’un tel contrat, les enseignants souhaitent exprimer leur inquiétude devant le flou que pourrait provoquer un tel contrat à moyen terme. Une liste non-exhaustive des principales interrogations vous est proposée ci-dessous :
1. Depuis quand un contrat n’a-t-il aucune contrepartie ?
Il ne faut pas que nos moyens dépendent de l’efficacité d’un établissement sur des objectifs fixés qui ne sont pas partagés par tous.
2. Quels sont les critères d’évaluation du contrat d’objectif ?
Un contrat d’objectif n’a de sens que si les critères d’évaluation sont connus à l’avance afin de ne pas faire fausse route.
3. Quelle sont les conséquences de « l’évaluation externe », par le rectorat, dont fera l’objet un contrat d’objectif ?
Si l’objectif n’est pas atteint, rien ne dit que les moyens ne seront pas modifiés dans un avenir proche (élections), même si ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.
4. Quelle utilité présente un contrat d’objectif que ne permet pas déjà le projet d’établissement qui « définit les modalités particulières de mise en oeuvre des objectifs » ?
Il y a clairement doublon alors qu’il faut, au contraire, chercher la simplicité.
5. Pourquoi perdre du temps avec un contrat d’objectif qui ne semble pas avoir d’impact positive sur l’élève ?
A l’heure où les personnels de l’établissement sont surchargés de travail et où il devient difficile de prendre du recul sur ses pratiques, il apparait peu judicieux de se surcharger davantage avec le risque que cela impacte négativement l’épanouissement des élèves au collège.
6. Pourquoi instaurer une politique du chiffre sur des critères subjectifs et pouvant être peu pertinents ?
L’unique objectif que doit être l’épanouissement de l’élève et c’est quelque chose qui est difficilement chiffrable comme tout travail sur l’Humain.
7. Pourquoi prendre le risque de se faire imposer des « bonnes pratiques » qui risquent de produire les effets inverses ?
Il faut laisser à l’enseignant sa liberté pédagogique car il est au plus proche de l’élève et a l’expertise pour ressentir les principaux objectifs à atteindre pour chaque élève plutôt que de traiter un collège dans sa globalité en oubliant la singularité de chaque individu.
Si nous ne doutons pas des bonnes intentions de la direction du collège Henri Matisse, nous n’oublions pas que les décisions à venir quant à la portée d’un tel contrat sont prises par des instances hiérarchiques supérieures.
Par conséquent, l’équipe des enseignants souhaite faire preuve de responsabilité en attendant une clarification officielle de la part du Ministère ou du Rectorat quant aux conséquences d’un engagement dans un tel contrat. Aussi, il ne nous apparaît ni judicieux ni raisonnable, dans l’intérêt de nos élèves, d’engager le collège pour plusieurs années dans ce genre de contrat.
Les enseignants du collège Henri Matisse