Après deux journées de grève lundi 27 février et mercredi 1er mars 2017 à 75 % et 80 %, les personnels d’enseignement et d’éducation du collège Henri Barbusse sont à nouveau en grève aujourd’hui vendredi 3 mars 2017 à 75 % pour protester contre les conditions intolérables d’enseignement et d’accueil des élèves et sont déterminé.e.s à poursuivre leur mouvement.
Malgré une mobilisation commune avec les parents qui ont organisé hier, jeudi 2 mars, une troisième journée « Collège désert » après celles du 17 janvier et du 28 février 2017, les pouvoirs publics tardent à prendre la mesure de la situation : aujourd’hui, le climat scolaire violent n’est plus propice aux apprentissages et à la réussite de tou.te.s les élèves. Les assistant.e.s d’éducation (AED) sont en nombre insuffisant pour faire face à l’état de tension qui s’est propagé à l’intérieur et aux abords de l’établissement ; les bagarres entre élèves sont quotidiennes, la violence verbale et parfois physique envers les adultes tend à se banaliser. Face à cette situation très préoccupante, nous nous inquiétons vivement des faux-fuyants voire du mépris affichés par nos interlocuteur.rice.s.
Hier soir, le Conseil départemental était représenté au Conseil d’administration en la personne du vice-président Emmanuel Constant, de Mme Silvia Capanema, représentante du Conseil départemental au Conseil d’administration, de Mme Alice Giralté, directrice adjointe de l’éducation et de la jeunesse, et de Mme Sara Nanaa, cheffe de bureau de l’Unité territoriale 1. Les échanges ont été nourris, le plus souvent tendus, l’attitude de M. Constant laissant à l’occasion penser qu’il disposait de l’autorité du président de séance. Il s’est engagé, en sa qualité de vice-président, à la prompte réalisation des travaux réclamés par la communauté éducative en trois phases successives :
- Réfection des toilettes et construction d’un préau, à l’été 2017 ;
- Aménagement du CDI et du pôle sportif, à l’été 2018 ;
- Réalisation du plateau sportif et du pôle « Vie scolaire » pendant les vacances estivales 2019.
Nous avons tenu à lui rappeler les obligations de la collectivité départementale quant à l’entretien du bâti (moisissures sur les plinthes des fenêtres, fuites,...) ainsi que la nécessaire communication de ses services à chaque étape de réalisation des travaux, depuis le dépôt des permis de construire jusqu’à la finalisation de l’ouvrage.
Néanmoins, les réponses ont été plus évasives lorsque nous avons abordé le dépôt des permis de construire. Il semblerait que des erreurs administratives aient allongé les délais, le chiffrage des travaux ayant été réévalué à plusieurs reprises jusqu’à atteindre près de 4 millions d’euros. Quoi qu’il en soit, M. Constant a affirmé que la situation du collège Henri Barbusse n’était plus tributaire d’un dépassement de budget.
Les services du Conseil départemental ont admis avoir donné l’ordre aux agents ATTEE d’effectuer un service incomplet qu’ils nomment « service dégradé », ce qui entraîne, selon nous, ainsi que le suggère la terminologie employée, une dégradation des conditions d’exercice de leur métier. L’ « accompagnement » dont bénéficieraient les agent.e.s se résume bien plutôt à des pressions continuelles, par exemple sous forme de visites fréquentes pendant les périodes de permanence, sans témoins extérieurs.
En outre, M. Constant s’est défaussé de ses responsabilités en suggérant que les dégradations et l’état de délabrement avancé de l’établissement seraient liés au comportement des élèves et non à l’incurie de ses services, ce que nous réfutons.
La situation du collège Henri Barbusse ne fait malheureusement pas exception dans le département. Dès lors, comment s’étonner de la montée des tensions au sein de tous ces établissements quand, depuis des années, nous avons alerté tous les acteurs décisionnaires en matière d’éducation en Seine-Saint-Denis, sur le désengagement de plus en plus sensible de la puissance publique dont c’est pourtant l’une des prérogatives majeures ?
Nous attendons désormais les réponses apportées par la DSDEN à l’occasion de l’audience du lundi 6 mars prochain.
Nous continuons à revendiquer :
- Le retour ou le maintien de tous les dispositifs menacés ou supprimés par la réforme du collège ou la disparition de certains financements (Défi lecture CM2 ?6e), qu’ils concernent des classes (DP3, classes sportives), des options (bilangue, espagnol renforcé, développement durable, latin et grec) ainsi que l’Aide et soutien en 4e, l’UPE2A et son suivi ainsi que le Module relais ;
- La diminution des effectifs par classe (20 élèves), en s’appuyant notamment sur des groupes allégés et des dédoublements dans toutes les disciplines garantis dans des grilles horaires nationales bâties sur des programmes cohérents (une discipline, un programme) ;
- Le renforcement des moyens de la vie scolaire (9 postes d’assistant.e.s d’éducation) et la création d’un poste d’Assistant chargé de la Prévention et de la Sécurité (APS), afin d’améliorer les conditions de vie dans l’établissement au quotidien ;
- 3 postes d’assistant-es pédagogiques permettant d’assurer un suivi personnalisé des élèves ;
- Le remplacement systématique et immédiat des absences de personnels d’enseignement, d’éducation et ATTEE ;
- La présence d’un.e adulte relais, réclamée depuis le mois de mars 2016, et désormais sur le point d’être financée ;
- La réalisation, dans les plus brefs délais, des travaux de rénovation depuis longtemps promis par le Conseil départemental.
Voici le lien vers le Facebook du collège H. Barbusse en grève et en pièce jointe la tribune proposée à la publication à plusieurs journaux.