L’instrumentalisation des dysfonctionnements d’APB a été dénoncée par les syndicats de la FSU, alors que le gouvernement ne traite pas suffisamment le manque de places dans les formations du supérieur dans un contexte d’explosion démographique. Il faudra veiller à ce que la hausse du budget prévue pour le Ministère du Supérieur s’accompagne d’une augmentation des capacités d’accueil, une réponse aux difficultés des étudiant-e-s par des projets diversifiés, des tutorats, des soutiens et remises à niveau dans le supérieur. Faire réussir les élèves et étudiant-e-s est notre mission de service public !
Le budget 2018 ne sera adopté qu’à la fin du trimestre, mais le projet annoncé par le Ministère de l’Éducation Nationale montre que l’augmentation du budget ne se traduira pas par une augmentation de postes. Le primaire serait la priorité du gouvernement avec 3881 créations de postes, il est donc clair que le parent pauvre sera le secondaire. Dans nos collèges et lycées, les conditions de travail vont s’alourdir : une baisse de recrutement aboutira à la suppression de 2600 postes de stagiaires à mi-temps, substitués par des heures supplémentaires.
Les classes seront toujours plus chargées puisque les effectifs montants sont toujours en augmentation .
La Cour des Comptes prône même l’annualisation du temps de travail des enseignant-e-s, ce qui contribuerait à augmenter le nombre d’heures effectuées par professeur-e pour un même coût .
La réforme du BAC, annoncée dès la campagne présidentielle pour juin 2021, est sur les rails et donc celle du lycée. La réforme de la classe de seconde est prévue pour septembre 2018, on peut supposer que la tentation sera d’en diminuer le nombre d’heures d’enseignement.
Le lycée n’est pas la priorité, si ce n’est de mettre en place un système visant à adapter les choix des élèves au lycée pour une formation prédéterminée en fin de 3e ou de seconde.
Les annonces médiatisées de la Cour des Comptes, du SNPDENUNSA, du think tank Terra Nova, de l’institut Montaigne sur le coût exorbitant du BAC, sur sa lourdeur, le trop grand nombre d’épreuves tombent superbement pour préparer la population à cette réforme qui parait donc incontournable.
- d’ici le conseil de classe du premier trimestre : une « semaine de l’orientation » à organiser dans les lycées ;
- durant le conseil de classe : examen d’une fiche navette locale (probablement de même nature que celle qui circulait l’an dernier pour le conseil de classe de deuxième trimestre) permettant au conseil de classe de donner un avis à chaque élève sur ses intentions pour l’an prochain ;
- au premier décembre, nomination d’un deuxième professeur principal dans chaque Terminale (payé à partir de décembre comme le premier par la part variable de l’isoe). Sont aussi attendus des « étudiants ambassadeurs », étudiant volontaires du service civique (VSC).
- d’ici le conseil de classe du deuxième trimestre : une seconde « semaine de l’orientation » à organiser dans les lycées ;
- 15 janvier : ouverture de la nouvelle plate-forme, dérivée d’APB, dans laquelle devraient figurer les « attendus » des formations. La nature de ces attendus est à ce jour floue : avoir suivi un mooc pour la PACES (médecine), avoir un bon niveau en sciences pour STAPS... et pour les autres ?
- du 15 janvier au 15 mars : les élèves formulent 10 vœux non hiérarchisés. Des vœux pourront être groupés (bouquets de vœux), selon des modalités qui ne sont pas encore connues.
- 15 mars : les vœux des élèves sont verrouillés. Le conseil de classe donne un avis sur chacun. La page numérique sur laquelle figure l’avis de chaque enseignant (comme auparavant pour CPGE / BTS / IUT) et la synthèse du conseil de classe est alors accessible à la formation demandée.
- à partir de mai : réponse des formations aux lycéens. « Oui », « en attente », « non », « oui si » si l’inscription est conditionnée à un dispositif d’accompagnement. A priori, des délais de réponse raccourcis, de façon à ce que les lycéens ayant 10 réponses positives libèrent les places pour les autres... La procédure s’interrompt pendant le bac en juin.
- de juillet à septembre, les bacheliers sans affectation voient leur cas traité par une commission autour du recteur. Une proposition doit leur être faîte à l’échelle de la région académique.
- un calendrier de l’orientation resserré alors que la demande de la communauté éducative lors de la concertation était plutôt de le desserrer car l’on sait combien les lycéens ont besoin de temps de maturation ;
- une nouvelle intrusion des VSC dans les établissements scolaires, alors qu’il n’est pas annoncé de plan de recrutement de Psy-EN, personnels qui sont pourtant incontournables pour l’ensemble de cet enjeu ;
- un poids supplémentaire pesant sur les enseignant-es. APB propose 12 000 formations... Comment donner un avis éclairé sur une formation que l’on ne connait pas ? Et même si la formation est connue, comment préjuger de la réussite d’un lycéen mis dans les conditions nouvelles de l’université ?
- mais surtout les lycéens au dossier le plus fragile, issus de la voie technologique ou professionnelle, mais aussi de la voie générale, vont faire les frais de ce tri qui ne veut pas dire son nom.
- Le projet de loi sera examiné à l’assemblée nationale en décembre. D’ici là, le SNES et la FSU continueront de peser pour des améliorations, et de dénoncer la mise en place inacceptable de la sélection à l’université.