Les dotations prévisionnelles proposées aux représentants du personnel en juillet ont confirmé en tous points les idées défendues par le SNES-FSU, à chacune des grèves et manifestations contre ladite réforme. Sur le plan des moyens, la réforme du collège se solde par une baisse des horaires dévolus aux enseignements obligatoires, une augmentation des effectifs par classe et une baisse du nombre d’heures d’enseignement par élèves. C’est-à-dire par une dégradation très importante des conditions de travail proposées aux jeunes Seine-et-Marnais et leurs enseignants.
2000 élèves supplémentaires, 238 heures hebdomadaires de cours supprimées
En septembre 2016, les collèges de de Seine-et-Marne sont confrontés à une véritable explosion démographique avec environ 2000 élèves supplémentaires attendus, hors classes à enseignements spécifiques. Pour accueillir, ces élèves dans de bonnes conditions, il faudrait créer l’équivalent de 80 classes, ce qui représente environ quatre collèges de taille moyenne supplémentaires. Or la dotation départementale prévisionnelle accuse une perte de 238 heures, soit l’équivalent de la fermeture de neuf classes environ, ou d’un petit collège. En Seine-et-Marne, la réforme du collège permet au ministère de supprimer un petit collège, quand il faudrait en ouvrir quatre, pour absorber convenablement la forte croissance des effectifs. D’autant que les dotations en IMP sont incluses dans les dotations horaires globales et masquent en partie la baisse des moyens horaires, réellement affectés aux élèves.
Renvoyer au niveau local la gestion de la pénurie de moyens
Et nous comprenons mieux l’empressement de Madame la ministre à imposer d’un coup d’un seul, une réforme honnie par une écrasante majorité de la profession. Qu’on se le dise, l’innovation pédagogique et son pendant, l’autonomie des directions d’établissement n’ont qu’une finalité : renvoyer au niveau local la gestion de la pénurie de moyens et des immanquables conflits entre équipes, qui en résulteront. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la modification progressive de l’organisation du travail des personnels, avec la création de hiérarchies intermédiaires internes aux établissements, par la mise en ?uvre des EPI et la désignation de petits chefs ? aussi appelés professeurs référents. Il s’agit de caporaliser une profession pour faire accepter les coupes budgétaires massives dans un contexte de pression démographique intense.
Des vies scolaires qui explosent.
Ce ne sont pas les dotations de moyens en vie scolaire qui permettront de pacifier la situation. Dans de nombreux cas, ce sont les pénuries de moyens des vies scolaires qui sont les éléments déclencheurs de conflits et de tensions, au sein des équipes. Comment comprendre dès lors que notre département soit autant délaissé dans ce domaine, lorsque seuls 4 postes d’AED sont créés pour accueillir 2000 élèves supplémentaires. Nous continuons à demander un plan d’urgence pour combler le déficit des 24 établissements de Seine-et-Marne qui ne comptent qu’un seul CPE pour plus de 600 élèves, là où cela constitue un seuil d’ouverture de poste dans les deux autres départements de notre académie. Dans le même temps, les établissements sortis de l ??ducation Prioritaire sont les plus touchés par les pertes de moyens en vie scolaire, alors même qu’on leur avait assuré que la diminution de leurs moyens se ferait progressivement, sur trois années. Nous dénonçons le non respect de la parole donnée aux équipes éducatives et le mépris des conditions d’étude et de travail des élèves et des personnels.