22 janvier 2016

actu des établissements

Rentrée 2016 : obtenir l’abrogation de la réforme du collège

Jeudi 28 janvier 2016, les représentants du personnel SNES-FSU77 vous représenteront lors du CTSD 77 (le CA départemental présidé par l’Inspection Académique) qui prépare la rentrée prochaine. Les dotations horaires globales déterminent les moyens octroyés à chaque établissement, conditionnent les ouvertures et suppressions de postes et préparent la mise en ?uvre de la réforme du collège.
Pour l’IA 77, les enjeux sont importants : il s’agit de faire échec à la mobilisation contre la réforme du collège. Pour cette raison, cette année, l’Inspection n’a pas respecté les délais légaux pour communiquer les documents aux organisations syndicales. Seuls les chefs d’établissements ont été avisés de manière opaque et discrétionnaire.
Si l’administration a fait ce choix, c’est que le rapport de force patiemment construit par l’intersyndicale, et singulièrement par le SNES-FSU, a abouti à une forte mise sous tension du ministère et de ses services départementaux. La période actuelle s’annonce donc décisive pour faire triompher la lutte contre la réforme.

La rentrée 2016 s’annonce une nouvelle fois de plus très tendue dans notre département l’an prochain. D’après les documents prévisionnels présentés par l’IA, les effectifs départementaux devraient augmenter tandis que dans le même temps, les moyens stagnent : http://www.creteil.snes.edu/IMG/pdf/DHG_2016-7.pdf

Une seule classe créée pour 445 élèves de plus


Il y aurait ainsi 445 élèves de plus (hors enseignements spécifiques) dans les collèges publics de Seine-et-Marne (66356 contre 65911 élèves constatés en octobre 2015) pour seulement 3 heures de plus dans la dotation (80630 heures contre 80627 heures constatées en octobre 2015).
Si l’on s’intéresse maintenant au nombre de divisions retenues pour l’an prochain, la situation est encore plus éloquente. Pour tous les établissements du département, une seule classe est créée afin d’accueillir 445 élèves de plus, (l’équivalent d’un collège de taille moyenne d’environ 18 classes).
N’oublions pas que cette dotation globale inclut les IMP (Indemnités pour Missions Particulières). Celles-ci ont été créées l’an passée pour rémunérer toutes les missions à caractère pédagogique hors temps d’enseignement. Il faut donc les déduire de la dotation.

Une rentrée à hauts risques


Une nouvelle fois cette année, la quatrième depuis le début du quinquennat de F. Hollande, les effectifs par classe vont augmenter dans une majorité d’établissements.
Pour le Ministère, il s’agit d’une rentrée à hauts risques : pour mémoire, la réforme du collège prévoit la diminution de 20 % des horaires disciplinaires au profit des « d ?Enseignements Pratiques et Interdisciplinaires » (EPI) et « d’Accompagnement Personnalisé » (AP) ; la globalisation des horaires par groupes de disciplines (enseignements artistiques / langues vivantes / sciences) ; la modulation locale de la répartition des heures par discipline ; la suppression partielle des options bilangues, des classes européennes, du Grec, des DP3, et le maintien d’un Latin « light » sous forme d’EPI ou d’enseignements de compléments.

Calmer le mécontentement de la profession

En analysant les documents, on constate que tous les établissements du département ont été dotés de 30 heures par division en moyenne, alors que la réforme n’en prévoit réellement que 28,75 par classe. Les dotations ont donc été artificiellement augmentées afin d ?atténuer la brutalité de la réforme et la visibilité des pertes d’heures de cours disciplinaires et optionnelles. Les pertes de moyens sont donc peu lisibles dans la dotation 2017. C’est que la réforme vise d’abord un affaiblissement ciblé de toutes les options. Ces fermetures de cours à petits effectifs, ont pour effet immédiat de dégager des marges horaires, qui sont maintenues dans les dotations très stratégiquement cette année. Le Ministère reproduit ici une méthode éprouvée lors de la réforme de l ??ducation prioritaire l’an passé, et lors de la réforme du Lycée Chatel en 2010. Il prévoit des baisses de moyens progressives sur plusieurs années, afin de calmer le mécontentement de la profession, lors de la mise en ?uvre de la réforme.

Sur plusieurs années cependant, il faut s’attendre à des pertes importantes de moyens. Dans notre académie, cette méthode a permis de supprimer l’équivalent en heures de 800 postes de lycée en 5 ans, entre 2010 et 2015.